La genèse de cet album, «
Faustian Dream », remonte à 1996, pour une sortie en… 2006. 10 ans nécessaires aux membres de
Black Crucifixion pour s’émanciper de leur black originel et aller vers un dark mélancolique inspiré. L’album commence en effet par un duo clavier/guitare, petite ritournelle squelettique qui prend sans crier gare une tournure orchestrale avec l’apport de violons. Mais le morceau est bref et c’est un piano solitaire qui vient clore le débat en distillant sa mélancolie entêtante. Le deuxième titre, résolument plus metal, voit le tempo s’accélérer et l’on se prend à headbanguer jusqu’au break du refrain, un mid-tempo mélancolique déjà annoncé par la voix désenchantée et dotée d’un « grain » plus propre au blues qu’au black de Forn. Ce morceau donne le ton de l’album et dès lors les compositions s’enchaînent sans que l’on s’ennuie une seconde. La batterie est particulièrement présente et, associée aux lignes de basse, donne une hargne (une « pêche »), incroyable à tous les titres. Mais les mélodies sont les points forts de l’ensemble, ces gars-là ont pris leur temps pour composer et construire des morceaux où la vélocité (« As black as the roses ») alterne avec la retenue et l’émotion (« Scandinavian melancholy »). On saura gré à
Black Crucifixion, groupe né en 1991 en pleine effervescence black metal (l’année qui suivit le «
Seventh Blasphemy » de
Beherit) de nous faire partager les fruits de leur évolution créatrice, à savoir une musique puissamment émotionnelle (mais musclée) qui se place bien au-delà d’un énième revival « true black ». Certes, la musique proposée ici a déjà été balisée par des groupes comme
Sentenced, me direz-vous, mais justement, Black crucifixion a assez de personnalité pour pouvoir se permettre d’ajouter sa pierre à l’édifice dark metal .
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