Fateweaver

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16/20
Nom du groupe Empress (USA)
Nom de l'album Fateweaver
Type Album
Date de parution 19 Août 2022
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Legion
Ecouter04:19
2.
 Beyond the Sleep
Ecouter04:33
3.
 Chimera
Ecouter07:11
4.
 The Fall of Kingdoms
Ecouter05:40
5.
 Black Arcana
Ecouter04:37
6.
 Monarch
Ecouter05:34
7.
 Into the Grey
Ecouter04:00
8.
 Immortelle
Ecouter04:52
9.
 Eventide
Ecouter06:54

Durée totale : 47:40

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Empress (USA)



Chronique @ ericb4

30 Août 2022

Embarquement pour une première incursion en terre d'abondance...

Encore une énième formation de metal symphonique à chant féminin, probablement vouée comme tant de ses homologues à une disparition prématurée des tabloïds, me direz-vous, et vous auriez sans doute raison. A quelques nuances près toutefois...

Né à Philadelphie en 2018 d'une idée originale communément partagée par le guitariste et compositeur Vlad Khavin (Infernal Opera), le guitariste Joseph Muir (ex-Seeds Of Perdition) et le batteur Mark Stainthorpe (ex-Shadows In The Script, ex-Percussor, ex-Lesch-Nyhan), et après l'intronisation de la chanteuse Barbara Blackthorne et du bassiste Nick Bonsanto (Lör), le projet fut finalisé et le groupe créé. De cette étroite collaboration naîtront l'année suivante pas moins de trois singles (« Black Arcana », « Legion » et « Beyond the Sleep »), auto-productions qui leur vaudront d'être reconnus comme artistes du mois de juillet 2019 à la Castle Blakk Radio et de partager la scène avec Seven Spires, A Sound Of Thunder, Master Sword, entre autres. Fort de ce succès d'estime, le combo réalisera alors quatre singles, à savoir : « Maid of Orleans », une subtile reprise de Dark Moor, en 2021 ; « Into the Grey », « Eventide » et « Chimera » en 2022. Ce sont là les toutes premières pages de son histoire...

De ce foisonnant matériau seront sélectionnés six titres pour faire partie des neuf pistes de leur premier et présent album full length, « Fateweaver » ; un propos power mélodico-symphonique progressif, dans la lignée coalisée de Nightwish, Epica, Winter In Eden, Ancient bards, Seven Spires, Diabulus In Musica et After Forever. Produit par Vlad Khavin, assisté de Vikram Shankar, pluri-instrumentiste (Meridian, Redemption, Threads Of Fate, ex-Gravity), également impliqué dans la production d'albums de Meridian et Oryad, l'opus de ne laisse filtrer que d'infimes sonorités résiduelles. Mixé et mastérisé tout comme pour Battlelore, Dawn, Elvenking ou encore Entrails, par le producteur, multi-instrumentiste et vocaliste Dan Swanö (Nightingale, Star One, Unicorn, ex-Edge Of Sanity...), le méfait laisse entrevoir une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. Indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos cinq belligérants...

C'est à la lumière des pistes les plus torrentielles de son répertoire que le combo étasunien marque ses premiers points. Ainsi, on ne mettra qu'une poignée de secondes pour se voir plongé dans le chaudron bouillonnant de « Legion », up tempo power symphonique à la croisée des chemins entre Seven Spires et Ancient Bards. Doté d'un refrain catchy mis en exergue par les puissantes inflexions de la sirène et d'un bref mais fuligineux solo de guitare, ce hit en puissance poussera à une remise en selle sitôt l'ultime mesure évanouie. Tout aussi échevelant, et non sans rappeler Winter In Eden, « The Fall of Kingdoms » décoche ses riffs crochetés assortis d'un martelant tapping tout en sauvegardant une mélodicité toute de fines nuances cousue. Et la sauce prend, là encore. Dans cette dynamique, on retiendra encore le tonique « Into the Grey » tant pour ses étourdissantes accélérations et les frissonnantes envolées lyriques de la belle que pour la qualité de ses arrangements instrumentaux. Mais nos inspirés compères sont encore loin d'être à bout d'arguments pour asseoir leur défense...

Lorsqu'il retient un tantinet les chevaux, le collectif ne s'est guère avéré plus malhabile, loin s'en faut. Ce qu'atteste, d'une part, « Beyond the Sleep », intrigant et altier mid tempo qui, non sans rappeler Epica, nous octroie d'insoupçonnés montées en régime, et se voit pourvu de screams rageurs et d'un fin legato à la lead guitare. Et la magie opère. D'autre part, dans le sillage d'After Forever s'inscrit l'entraînant et organique mid/up tempo syncopé « Black Arcana » qui, au regard de ses saisissants contrastes vocaux et de sa touche orientalisante, ne saurait davantage être éludé. Dans cette mouvance, variant ses phases rythmiques à l'envi, le rayonnant et complexe « Immortelle » se plaît à nous bringuebaler pour mieux nous retenir, in fine. Difficile également de résister à la vague de submersion qui va s'abattre sur nous sous l'impact du refrain immersif à souhait exhalant des entrailles de « Monarch », un fringant mid/up tempo à la confluence entre Diabulus In Musica et Winter In Eden. Un sentiment de plénitude commence alors à nous gagner...

Mais ce serait à l'aune de ses amples pièces en actes symphonico-progressives que le collectif nord-américain serait au faîte de son art. Ce que prouve, en premier lieu, « Chimera », fresque opératique aux effluves orientalisantes, à mi-chemin entre Epica et Nightwish. Déversant ses quelque 7:11 minutes d'un parcours tumultueux au cœur d'un désert brûlant, recelant également un solo de guitare d'une confondante maestria préalablement à un soufflant final en crescendo, et encensé par les poignantes impulsions de la déesse, ce dantesque effort laissera assurément quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Plus en retenue, au carrefour entre Nightwish, Seven Spires et Diabulus In Musica, la ballade progressive « Eventide », elle, impose son infiltrant cheminement d'harmoniques tout comme son vibrant solo à mi-morceau, que n'aurait nullement renié Lanvall (Edenbridge). Elargissant son spectre vocal d'un cran et faisant montre d'une tenue de note en voix de tête que pourraient lui envier bien de ses consoeurs, la maîtresse de cérémonie parvient, une fois encore, à happer le tympan. Probablement l'une des gemmes de la galette, histoire de refermer pianissimo et avec panache ce premier chapitre.

Nous octroyant une traversée aussi palpitante et mouvementée que parsemée d'arpèges d'accords des plus enveloppants. force est d'observer que le combo nord-américain parvient à maintenir l'attention constante de bout en bout des 48 minutes de la rondelle. Variant ses ambiances et ses phases rythmiques à l'envi, l'opus laisse également entrevoir une empreinte vocale à la fois puissante, délicate, agrémentée de subtiles rondeurs et, surtout, déjà identifiable. Pour se sustenter, d'aucuns auraient probablement souhaité des exercices de style plus variés, instrumentaux et duos manquant ici à l'appel, ainsi que l'une ou l'autre prise de risque inscrite au cahier des charges. De relatives carences compensées par une production d'ensemble rutilante doublée d'arrangements de fort bonne facture, une technicité instrumentale parfaitement maîtrisée et savamment dosée, et des lignes mélodiques aussi exigeantes dans leur élaboration qu'envoûtantes. On comprend que nos cinq acolytes ont là une belle carte à jouer pour s'imposer parmi les sérieux espoirs d'un registre metal qui ne les aura pas attendus. Embarquement pour une première incursion en terre d'abondance...

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