Le concept d’union entre le
Metal, dans son acception la plus vaste, et le Prog, dans sa portée la plus étendue, est une démarche ambitieuse et périlleuse car elle se construit sur un équilibre précaire entre ces deux mouvements. Privilégiant bien trop souvent l’un au détriment de l’autre, le résultat qui en découle est soit bien trop abscons pour les férues de l’immédiate évidence de certains type de
Metal (Heavy,
Power…), soit trop peu audacieux pour les fervents de la complexité inhérente aux musiques dites progressive.
Selon certains, dont votre humble serviteur ne fait pas partis,
Arjen Anthony Lucassen est de ceux qui auront réussi à transcender cette union au sein d’
Ayreon. En véritable virtuoses, toujours selon les plus fanatiquement acquis à sa cause, l’artiste batave sera, en effet, parvenu à transfigurer le genre en nous offrant d’ambitieux opéra parfois impénétrables et surtout, selon moi, bien trop éloigné de la sphère
Metal (aussi vaste soit-elle). Dans une démarche créative téméraire supplémentaire, le visionnaire décidera avec cet
Ambeon de tenter une expérience nouvelle.
A la genèse de cette envie audacieuse, il y a d'abord sa volonté de faire évoluer certains de ses titres les plus emblématiques en une expression un peu différente. Il rêve de voir ses morceaux ouvrir leurs ailes et s’envoler vers les cieux plus éthérés des douceurs vaporeuses d’une musique plus atmosphérique et ambient. Pour ce faire il va composer des chansons inspirées par certaines mélodies issues de ces albums précédents (principalement des opus The
Dream Sequencer, Actual Fantasy et The Final Experiment). Et pour parfaitement souligner le délicieux climat céleste de ces compositions angélique, il y adjoindra les chants d’
Astrid Van Der Veen, chanteuse néerlandaise de 14 ans, par laquelle il fut autrefois impressionné et dont le timbre parfois n’est pas sans nous évoquer la polonaise Medeah (
Artrosis) ou encore sa compatriote
Anneke Van Giersbergen (
The Gathering). Il baptisera le projet du doux patronyme d’
Ambeon, mélange des termes Ambient et
Ayreon pour bien signifier quelle est la teneur de ces intentions, et sortira ce
Fate of a Dreamer en 2001.
Et si le résultat offre de jolis moments, dont certains ne sont pas sans nous rappeler fatalement
The Gathering ou encore
Artrosis, il ne peut, malheureusement, pas se délester de cette lourde froideur synthétique, dont chaque sonorité électro se fait l’écho. Dans un ensemble à l’austérité indissociable de ces paysages si beaux mais toujours semblable ; cette œuvre finis inlassablement par nous accabler. Outres les interventions salutaires de John et
Pat McManus, et de divers instrument acoustiques, lui donnant, enfin, quelques aspérités organiques ; l’œuvre demeure fastidieuse. Et ainsi exception faites de
Lost et de High
Message, titre exprimant une certaine vigueur, pourvu d’une certaine chair et d’un certain souffle ; le reste demeure désespérément inanimé.
De cette inertie coupable,
Fate reste encore le plus condamnable. Dans un sursaut additionnel ce titre nous propose en effet le summum de l’insipide inanité synthético-éléctro-ennuyeuse de ce
Fate of a Dreamer.
Cold Metal, quant à lui, n’hésite pas à reprendre quelques passages directement inspiré par les polonais déjà évoqués.
Ce
Fate of a Dreamer, s’il n’est pas sans âme, échoue à faire naitre ne serait-ce qu'une quelconque étincelle de vie.
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