À l'heure où le Stoner devient de plus en plus populaire et où le nombre d'ersatz de
Kyuss grimpe férocement, il est encore des groupes rafraîchissant et offrant une belle bouffée d'oxygène. Comme
Hell Of A Ride, un groupe français à l'énergie américaine, roulant des mécaniques sur une pochette et une histoire rappelant le "
Boulevard de la
Mort " de Tarrantino.
Ici, point de Mike
Stuntman, mais plutôt de John "
Mad Dog" Ringsdale, pilote solitaire qui s'est fait dérober sa voiture par plusieurs demoiselles un peu tête brûlée, à n'en pas douter. L'attitude des cinq musiciens est déjà bien pro, maîtrisant l'art de la communication et du packaging aguicheur, comme cette pochette rappelant bien évidemment l'affiche du film de Tarrantino. « Fast as Lighting » est un EP de 2011 ressorti en septembre 2013 par Send The Wood Music et se voyant agrémenté d'un show acoustique au Rack'Am de Brétigny-sur-Orge.
Pour un premier EP, la production est en tout point excellente, faisant ressortir chacun des instruments et la voix du chanteur de très belle manière. L'EP fait d'ailleurs très
Road Movie avec ses nombreux interludes. Par trois fois, "
Mad Dog " intervient pour se présenter, menacer et se résigner à retrouver sa " Damn Car ".
L'explosif single « Fast as Lighting » ouvre la piste par une rythmique Heavy parfaitement en place. La voix de Djej est proprement éclatante, une tessiture grave et groovy, partant facilement dans des cris énergiques. Le riffing est obsédant et entêtant. « The
Road » balance aussi dans un Heavy moderne avec un rythme très catchy, peut-être un peu trop téléphoné. La voix est proche d'un relent grunge à la
Nickelback et semble bien moins naturelle... Même remarque pour un « Tears and Scars » très efficace, mais manquant nettement de personnalité. Si le titre est lourd et puissant sur ces couplets, il ne semble pas vraiment en accord avec ce refrain très mélodique et classique, clairement mal inspiré.
L'incroyable énergie du groupe le sauve à de très nombreuses reprises, cela se ressent sur la rythmique écrasante et rapide de « Screaming
Out ». Mais après un début massif, nous avons affaire à un morceau Heavy/Grunge beaucoup trop classique, nous laissant finalement sur notre faim. Ce morceau, comme beaucoup d'autres, contient de réguliers passages vraiment intéressants (ici, une belle coupure plus douce et mélodique ou bien les similis breakdown), mais le groupe semble malheureusement retenir sa main beaucoup trop souvent. Finalement, nous nous pencherons sur la douceur de « Where's My Damn Car » dans une veine plus reposante et acoustique, un peu western, cette même chanson qui introduira le live unplugged à suivre.
Ce live est extrêmement relaxant. Uniquement à l'acoustique et d'une batterie beaucoup plus douce et groovy,
Hell Of A Ride prouve leur vrai talent de musicien. Les chansons sont réécrites et réorchestrées, mais ne perdent jamais leurs âmes. On a vraiment l'impression de se retrouver au coin du feu. Les régulières accélérations sont bien senties et ne font jamais " too much ". Il y a vraiment une belle ambiance avec un public très réceptif. Ce sera l'occasion pour nous de découvrir deux nouveaux morceaux non présents sur l'EP : «
Hell of a Ride » à l'atmosphère très country et « Holding Back the Years » aussi ambiancé qu'énergique.
Hormis certaines transitions mal ajustées et quelques inspirations un peu trop évidentes,
Hell Of A Ride livre un premier EP extrêmement solide et vraiment encourageant en la matière. Au milieu d'un genre vivant un Revival plus ou bien mené, le groupe Parisien prouve qu'il a de très bons coups à jouer pour l'avenir. Il ne reste plus qu'à attendre la suite des aventures de ces allumés du bitume.
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