Far Beyond Insanity

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16/20
Nom du groupe Hymnr
Nom de l'album Far Beyond Insanity
Type Album
Date de parution 23 Avril 2021
Style MusicalBlack Mélodique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Part I
 
2.
 Part II
 
3.
 Part III
 
4.
 Part IV
 

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Hymnr


Chronique @ Icare

17 Avril 2021

Hymnr dégage ce sentiment de puissance, de fierté, de conquête et de nostalgie propre aux grandes oeuvres de black metal

Enigmatique entité que Hymnr : date de formation inconnue, musiciens qui cachent leur identité sous des pseudos laconiques et des masques à bec, premier album auto-produit sorti de nulle part, le moins que l’on puisse dire, c’est que le trio russe s’entoure d’un halo de mystère qui lui va bien et qui, inévitablement, donne envie d’en savoir plus et de se pencher attentivement sur sa musique. Cela tombe plutôt bien puisque Saturnal Records a su repérer ce talent encore anonyme et s’apprête à nous présenter son premier full length, Far Beyond Insanity, très bon album de black metal spectral à la fois mélodique et très noir. Comme quoi, pas toujours besoin de battage médiatique et de promo racoleuse pour se faire un nom lorsque la musique parle d’elle-même, ce qui ; vous l’aurez compris, est le cas sur ces quatre longues pistes qui semblent ciselées à même les parois anthracites de Gnipahellir.

Ce sont les bruits de l’orage qui nous accueillent dans cette cérémonie des ombres, émergeant du brouillard d’une mélopée sombre et funeste. Puis le morceau déploie ses ailes de jais, imposant ce riff somptueux, glacial, mélodique et d’une pureté immaculée. La musique créée par les Russes est envoûtante, s’appuyant sur un riffing majestueux, une basse aux secousses lourdes et profondes (le début de Part II, mélancolique et décharné à souhait) et une alternance entre blasts rapides et double pédale.
Les vocaux sont vraiment spéciaux et atypiques, loin des standards écorchés du genre, sorte d’éructation grave et grinçante un peu étouffée : si ce chant grondant et atonal manque un peu de puissance et d’intensité par rapport aux hurlements déchirés habituels, force est de constater que ces tonalités lugubres et coassantes aident à renforcer cette ambiance brumeuse et presque surnaturelle qui enveloppe ces 43 minutes du début à la fin.

Malgré leur longueur, les quatre pistes qui composent cet opus sont parfaitement construites et d’une fluidité admirable. On pense parfois aux combos scandinaves (il y a un peu d’Immortal dans le riffing profond et granuleux de Part II et dans les vocaux de corbeau de V, tandis que les déchaînements de fureur sporadiques de Part III, appuyés à coups de blasts implacables comme autant de clous rouillés martelés dans une chair tendre, rappellent plutôt Setherial), mais tant dans les moments lents, solennels et épiques que dans les parties les plus brutales, la musique de Hymnr dégage toujours ce sentiment unique de puissance, de fierté, de conquête et de nostalgie qui caractérise les grandes œuvres de black metal.
Ces 43 minutes s’achèvent sur un superbe Part IV, qui traîne un riff lancinant gonflé d’une tristesse vrillante discrètement secondé par une double pédale roulante. Puis la batterie se fait plus martiale et marquée, le chant grondant de V commence à cracher son venin noir tandis que les guitares accumulent leurs notes comme de gros nuages noirs qui s’amoncèlent au-dessus de nos têtes et qui menacent d’éclater à tout moment en une tornade de haine. Finalement, le morceau s’étire durant plus de 12 minutes sur un rythme majoritairement mid tempo, plus pesant que réellement rapide malgré quelques blasts fulgurants, portant des échos mélancoliques et douloureux qui nous entraînent aux trente-sixièmes dessous, loin dans les profondeurs insondables de Niflhel. Le tout s’achève en une cacophonie mêlant hurlements de peur et glas funèbre qui sonne la fin de toute vie, inéluctable.

Si dans le fond, Far Beyond Insanity n’a rien de très original, il n’en reste pas moins un album parfaitement exécuté et réalisé, simple, direct et poignant, frissonnant d’une émotion vraie et palpable, performance d’autant plus admirable lorsque l’on sait qu’il s’agit du premier full length d’un combo totalement inconnu. Un voyage au-delà de l’insanité certes dangereux mais qui, une fois la folie et la haine domptées et apprivoisées, nous arment d’un recul et d’une indifférence paisibles, apportant réconfort et sérénité à notre cœur meurtri par une humanité toujours plus démente qui n’en finit pas de s’entredéchirer…

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