Mis sur pieds par Oscar Dronjak de
Ceremonial Oath,
Crystal Age propose lui aussi un Death
Metal mélodique teinté de Black, dans la veine du style suédois des années 93-94. Toutefois ce quartet se différencie nettement,
Far Beyond Divine Horizons (1995) ayant une approche plus technique d’une part, et via son imagerie : difficile de ne pas penser à Tresholds de
Nocturnus en voyant la pochette et ce vaisseau spatial en forme de trident au milieu du cosmos et des planètes.
Car oui,
Crystal Age partage avec le groupe de Mike Browning un côté technique / Prog indéniable, certains plans ne sont d’ailleurs pas sans rappeler
Liers In Wait le groupe de Kristian Whalin (aka le célèbre illustrateur Necrolord qui je vous le donne en mille, a dessiné la pochette de
Far Beyond…), peut-être la sortie la plus Death technique des groupes suédois de cette époque, c’est assez flagrant sur le tourbillonnant Son of Time.
Les paroles sont basées sur une histoire de domination galactique dont les détails m’échappent, mais sur
Fortune and
Glory, le sample avec
Dark Vador issu de la scène où il incite Luc à le rejoindre pour régner sur la galaxie, est à la fois marrant et explicite sur ce concept album. Il contient même un titre qui se nomme Star
Destroyer, les influences ne sont pas cachées… Au passage le riffing de ce morceau particulièrement réussi symbolise à merveille leur capacité à lier mélodie, technicité et agression, et laisse de surcroit de la latitude à la basse de Fredrik Larsson pour s’exprimer.
Far Beyond Divine Horizons mêle habilement riffs aussi nerveux que mélodiques avec un chant agressif et des compositions sans temps morts. On notera que le batteur Hans Nilsson n’hésite pas à proposer régulièrement des blast beat assez rapides, ce qui est peu courant dans le style suédois, c’est notamment le cas sur le furieux Tempt Not Thy Maker qui sonne quasiment comme une version suédoise d’
Atheist. Le scream belliqueux et épuré d’Oscar Dronjak est omniprésent et contribue à cette sensation d’urgence et d’agression qui émane des compositions. La production de Fredrik Nordström est parfaitement équilibrée quant à elle : suffisamment puissante, mais assez claire pour bien différencier les instruments et donner une part à chacun.
Homogène d’un bout à l’autre,
Far Beyond… déroule avec une facilité et surtout une authenticité rare car, il n’y a aucune volonté de démonstration ici, tous les passages techniques servent au mieux les compositions sans fioritures inutiles. Crystals of the Wise par exemple, sonne comme un mélange improbable entre
Grotesque, Liers in Wait et
In Flames, mais tout est lié aux petits oignons.
Retaliation le titre final monte encore le curseur en terme d’intensité et de technique, on croirait presque entendre du
Coroner /
Atheist, avec des parties de guitares assez folles et une section basse / batterie exubérante mais toujours efficace.
Après cette masterclass, on regrette vraiment que Oscar Dronjak ait décidé de mettre fin à
Crystal Age, les mauvaises langues rajouteront que c’est d’autant plus vrai qu’il l’a fait pour se consacrer à
Hammerfall…. Cet unique album restera toutefois un beau testament, presque une incongruité de « Death trve mélo-technique ».
Peu cité par les fans de la scène suédoise,
Far Beyond Divine Horizons est sans doute trop violent pour les amateurs de Death mélodique, pas assez Black pour les trve du cvlt, et pas assez Death pour les puristes. Tous autant que vous êtes, vous ne savez pas à côté de quoi vous passez, pauvres fous !
BG
C'est introuvable ce truc. A prix décent j'entends. Je ne connaissais pas du tout, et j'en ai pas encore écouté la moindre miette, mais il passe dans ma wantlist direct car ta description ainsi que le line up et l'artwork en font un album qui rentre totalement dans ce que je kiffe de la scène suédoise. Et clair qu'il est juste impossible de ne pas penser à Thresholds, ha ha ! Pas très inspiré le père Wahlin sur ce coup là, ou trop peut-être bien justement. Même le logo rappelle celui de son groupe Liers in Wait avec comme autre dénominateur commun, le batteur Hans Nilson (également batteur sur les deux Luciferion).
@Miskatonic : Oui, ces groupes suédois sont un peu tous consanguins ha ha. En revanche non, ce n'est pas Hans Nilson qui joue sur le premier Luciferion mais Peter Weiner.
Ah oui, en effet. My bad. Pour rester sur le sujet, dans ta chro du premier Luciferion, tu attribues l'artwork de Necrolord à un autre type.
@Miska : J'ai corrigé, je me demandais ce que j'avais branlé, en fait j'ai regardé dans le livret et c'est le type qui a pris la photo de groupe ha ha.
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