Failure, Subside

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18/20
Nom du groupe Départe
Nom de l'album Failure, Subside
Type Album
Date de parution 14 Octobre 2016
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1. Seas of Glass 03:35
2. Ashes in Bloom 09:19
3. Wither 10:08
4. Grief Echoes (Golden Scars) 07:48
5. Mara's Choir 01:46
6. Vessel 06:47
7. Ruin 11:11
Total playing time 50:34

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Départe


Chronique @ Icare

02 Décembre 2016

Entre Cult Of Luna, Deathspell Omega et Eryn Non Dae, voilà un album aussi intense, sombre et violent que fascinant

Bon, soyons sérieux deux secondes : vous en connaissez beaucoup vous des groupes de metal de Tasmanie ? Non ? Ben voilà, rien que pour ça, chacun devrait déjà se pencher sur le cas de Départe. Et ce n’est pas le premier full length du quatuor qui va me faire mentir : après une première démo MMXIV, qui leur avait déjà permis de jouer avec les grosses pointures locales, c’est sur Season of Mist que les Australiens reviennent à la mi-octobre avec ce superbe Failure, Subside qui risque de faire parler de lui.

Première chose qui saute aux yeux, l’artwork, sombre, sobre et magnifique avec un je ne sais quoi de profondément terrestre et viscéral. Première chose qui saute aux oreilles, ce son, titanesque et d’une puissance effroyable, qui dès le titre introductif Seas of Glass, nous immerge directement dans l’univers lancinant, claustrophobe et néanmoins si attirant de Départ, avec ce début mystérieux et ambiant, cette guitare sursaturée et surpuissante qui nous colle au mur dès ses premiers grondements primitifs, et cette batterie lourde qui rythme un je ne sais quoi de trop abject et obscène pour être nommé. Nous voilà happés pour 50 minutes de souffrance, de folie et de dépression sous un ciel de plomb dont la grisaille nous grève le coeur. Si les premières mesures d’Ashes in Bloom semblent annoncer un post black certes intense avec ce martelage à la double, mais aux mélodies de guitare plutôt classiques pour le style, très rapidement les nuages s’accumulent, le tempo se fait d’une lourdeur impitoyable et assommante, les vocaux terriblement profonds et menaçants, et le morceau embraie bientôt sur une accélération fulgurante sortie de nulle part et des riffs dissonants et dégueulasses qui nous plongent tête la première dans un abîme de démence.
Bim ! Les Australiens se sont bien foutus de notre gueule avec ce début atmosphérique et gentiment convenu, ce sont désormais des blasts dévastateurs et des grattes nous filant le tournis jusqu’à la nausée, rappelant les maîtres de Deathspell Omega, qui partent à l’assaut de notre raison. Même quand ces élans chaotiques s’apaisent, le tout reste toujours vibrant de malaise avec ce riffing sifflant et ces vocaux hurlés qui font réellement froid dans le dos. Ce n’est d’ailleurs pas le chant clair, qui fait une timide apparition en milieu de morceau, qui ajoutera une quelconque once de chaleur, restant prostré dans un registre froid et mélancolique qui achève de nous miner. Le morceau se termine sur ces arpèges dépressifs à la Anathema histoire de nous laisser un peu souffler après nous avoir violé les oreilles, sorte de calme après la tempête, bande son idéale de cette scène en ralenti et en noir et blanc qui découvre les débris d’un monde dévasté après le passage d’un séisme, et qui nous laisse désespérément seuls avec nos remords et notre amertume.

La véritable force du combo est de réussir à mêler musique atmosphérique et intensité d’un metal puissant et malsain avec une cohérence étonnante : certaines parties sont vraiment prenantes malgré leur noirceur tandis que désolation et détresse copulent avec une certaine forme de beauté. Vessels, titre à la pesanteur jupitérienne, rappelant beaucoup le dernier Otargos par ce riffing écrasant et ces parties vocales imposantes plus death que black, s’achève sur une partie poignante et immersive, avec un chant clair gorgé d’émotion qui nous plonge dans une sorte de transe hébétée. On soulignera aussi la deuxième partie de Ruins qui achève la galette, proposant une musique enfin plus apaisée et lumineuse, sorte de rédemption qui permet de s’élever des vapeurs irrespirables des six titres précédents.

La plupart du temps d’ailleurs, les attaques ne sont pas frontales, mais parviennent tout aussi sûrement à nous dévaster le cerveau avec ce riffing destructeur qui, lent, insidieux et sûr de sa force, grave son horreur brûlante dans notre esprit comme mille coulées de lave en fusion. Les vocaux, terribles de rage et de haine, nous déversent ce jet d’acide entre les oreilles, la guitare, oscillant entre mélodies entêtantes tourmentées et notes vitriolées qui nous mettent à la torture, nous assomment plus par la puissance et la lourdeur du son et la redondance de leurs notes que par leur vélocité. Grief of Echoes (Golden Scars) en est le parfait exemple, nous étourdissant d’abord par la danse erratique et insidieuse de ces guitares sifflantes et nous assommant ensuite sous les coups de boutoir d’une batterie à la puissance phénoménale qui nous pulvérise à coups de grosse caisse et de double pédale pesante et anxiogène. Un morceau lent et neurasthénique qui nous laisse un goût de poussière et de cendre en bouche, à ne pas conseiller aux dépressifs.

Finalement, Départe n’innove pas, mais à l’arrivée Failure, Subside nous met quand même une grosse branlée. A mi-chemin entre Cult Of Luna, Deathspell Omega et Eryn Non Dae, voilà un album aussi intense, sombre et violent que fascinant. Il n’y a pas grand-chose à ajouter, et tous les amateurs de metal noir, lent, vénéneux et abrasif doivent impérativement se jeter sur cette galette, point à la ligne !

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MakraM - 03 Décembre 2016: La plus grosse découverte Black de cette année. Un bonheur énorme à écouter. Va être dans top 10 sans l'ombre d'un doute.
Merci pour cette éloge !
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