Lorsque l'on se remémore brièvement les groupes majeurs de Black aux USA, les formations nous venant tout d'abord à l'esprit sont
Black Funeral,
Leviathan,
Judas Iscariot,
Nachtmystium ou bien
Wolves In The Throne Room. En ce qui concerne le Black dépressif, on pense premièrement à
Xasthur, et de moindre envergure, on peut citer des groupes comme
Lost Inside,
Krohm,
Triste,
Happy Days ou encore
Depressive Years. Ce dernier m'avait captivé dès la première écoute, plongeant l'être que je suis dans un univers glauque et maladif, me laissant seul face à moi-même devant autant d'oppression et de tourments.
One Man Band mené par Brian (du pseudonyme de Schyzophrenic
Psychopath), il a créé le groupe en 2008 pour sortir cet album un an plus tard, qui reste l'unique production à son actif avant le split de ce dernier. Il était notamment membre d'autres projets parallèles comme
Hanging Garden ou
The Eternal Night, mais celui-ci a tout arrêté, sans aucun doute par manque d'intérêt, de créativité, ou tout simplement pour mettre un terme à son implication dans le milieu.
D'un point de vue visuel, en ce qui concerne la pochette, le titre de l'album ou la tracklist, on devine d'avance qu'il s'agit de DSBM pur et dur et qu'on ne va pas avoir envie de faire la fête ou de se retrouver entre amis dans un contexte convivial et chaleureux. En parlant justement de la tracklist, il n'y a que quatre morceaux dispatchés sur une durée approximative d'une heure, ce qui s'avère assez long pour si peu de titres. En effet, tous les morceaux avoisinent les 10 minutes, excepté Psychological
Trauma qui excède les 20 minutes, ce qui déplaira aux auditeurs dont la patience est plutôt limitée et qui ne sont pas friands du genre. Cela pourra paraître assez long et monotone, étant donné que les parties instrumentales ne sont, certes, pas exceptionnelles, mais toutefois loin d'être mauvaises. Les guitares s'avèrent très lentes et répétitives, dans une cadence constante dispensée par la batterie, sans grandes variations de jeu. Heureusement que le chant est là pour combler ce défaut dont souffre l'album, celui-ci étant fortement mis en avant et demeure omniprésent, s'apparentant à des hurlements de douleur, des gémissements ou des plaintes sur l'intégralité du disque. Jusqu'à présent, l'une des meilleures voix parvenues à mes oreilles en ce qui concerne le Black dépressif, qui n'a rien à envier à des groupes comme
Nyktalgia,
Sterbend ou encore
Silencer.
Le point fort du disque réside donc dans le chant. Celui-ci est très particulier, charismatique et diversifié. Un album qui ne serait certainement pas aussi bon, voire même moyen, sans la présence de ces vocaux exceptionnels, qui donnent à l'ensemble un aspect aussi bien maladif que torturé. Bien que les titres soient assez longs, ils n'en demeurent pas moins accrocheurs grâce aux vocaux mais également à l'atmosphère oppressante apportées par les guitares, celles-ci bourdonnantes, conférant à l'ensemble un côté pâteux entraînant l'auditeur dans un univers funeste et malsain. A l'écoute de ce "Failing to Confront
Suicidal Thoughts" la corde nous guette et des lames de rasoirs n'attendent que d'être utilisées à bon escient, purgeant notre sang qui n'attend que d'être versé. Enfin bon, ne nous résignons pas à la torture ou la self-destruction et tâchons de rester maîtres de nous-mêmes, il en va mieux ainsi...
En définitive, une oeuvre sincère et profonde qui séduira les inconditionnels du style, en proie au mal-être, ou tout simplement des auditeurs en quête d'émotions ou d'un refuge spirituel.
Pour conclure, un superbe album qui s'inscrit dans les tout bons du genre en dépit du fait qu'il soit méconnu, mais qui n'a rien à envier aux plus grands. Un très bon disque que je recommande fortement aux amateurs de DSBM, fleurant le mal-être et la dépression.
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