Fading

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15/20
Nom du groupe Svovel
Nom de l'album Fading
Type Album
Date de parution 01 Août 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Fading, Pt. 1
Ecouter02:52
2.
 Go Away
Ecouter05:11
3.
 Ignition Point
Ecouter04:12
4.
 Lullaby
Ecouter03:45
5.
 Crimson Sky
Ecouter05:17
6.
 Reflect the Energy
Ecouter04:08
7.
 Fading, Pt. 2
Ecouter09:26

Durée totale : 34:51

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Svovel



Chronique @ ericb4

28 Juin 2017

Un message musical éclectique et un brin énigmatique...

Du lot foisonnant et sans cesse renouvelé des jeunes formations metal symphonique émerge ce quintet norvégien fondé à Oslo en 2013. Encore peu popularisé hors de sa terre natale mais déjà fort d'une expérience scénique de près de trois ans à l'échelle locale, il cherche désormais, et légitimement, un débouché à l'international. Et ce, au moment où Epica, Nightwish, Delain, Dark Sarah et autres Xandria, Within Temptation, Sirenia ou encore Leaves' Eyes, cadors du genre, n'ont de cesse de se voler la vedette, laissant aux nouveaux entrants une marge de manœuvre on ne peut plus réduite. Toutefois, à l'instar de Beyond The Black, Elvellon, Once, End Of The Dream ou Selene, nos cinq gladiateurs se sont lancés sans complexes, mais avec prudence, dans la bataille. En effet, ce n'est qu'en 2016 qu'ils réalisent leur premier album full length « Fading » ; auto-production de 35 minutes où s'enchaînent sereinement 7 titres à l'ingénierie du son soignée.

Ainsi, Karine Jæger (mezzo-soprano au timbre apparenté à celui de Sharon den Adel, avec un soupçon de Simone Simons en voix de poitrine et un zeste de Kate Bush en voix de tête), Håkon Eikeland (guitare), Robert de Graaff (basse), Jahn Erlend Holm (claviers) et Jonatan Aagaard (batterie et growls) communiquent un propos vivifiant, parfois intrigant, d'une radieuse mélodicité et plutôt émouvant. Aussi nous font-ils allègrement passer d'un headbang bien senti à la petite larme incontrôlée au coin de l'oeil, via une pointe d'anxiété. Inspiré par les arrangements orchestraux de Nightwish, la touche heavy d'Epica, les captatrices séries d'accords de Within Temptation et les enivrantes mélodies de Xandria, mais avec un son qui lui est propre, le collectif nordique évolue dans un heavy mélodico-symphonique gothique et progressif certes classique mais réservant quelques digressions...

Pour les amateurs de sympho gothique mélodique pur, dans la veine des cadors du genre, ils seront aimantés par leurs compos, le combo norvégien imposant le respect par sa faculté à accoucher d'accrocheuses et mémorables mélodies, avec jusque ce qu'il faut de technicité pour maintenir intact l'intérêt de l'auditeur. A commencer par le tubesque « Reflect the Energy » qui, non sans rappeler Within Temptation à leurs premières heures au regard de ses harmoniques, ni Delain de par son magnétique cheminement mélodique, n'aura que peu de difficultés à recueillir l'adhésion des fans de leurs maîtres inspirateurs. Ainsi, couplets bien taillés et refrains catchy sont inscrits au programme d'une pièce que leur auraient enviée bien de leurs homologues. Jouant à plein sur l'émotion, qu'il déclenche d'un battement de cils, c'est à regret que l'on quittera cet instant privilégié.

Dans cette mouvance, bien qu'un poil moins magnétiques, deux autres titres sont néanmoins à retenir. Ainsi, dans la veine d'un Within Temptation, à l'aune de « Enter », le plombant mid tempo aux riffs rocailleux « Lullaby » s'égraine sur une séduisante ligne mélodique. Mise en habits de lumière à la fois par de sensibles arpèges au piano et par les célestes et charismatiques envolées lyriques de la maîtresse de cérémonie, octroyant une originale combinaison entre Simone Simons et Kate Bush, la pièce prend ses lettres de noblesse. De même, évoluant sur un léger tapping et distillant moult variations rythmiques secondées de riffs massifs, le progressif « Crimson Sky » aux faux airs de Tristania et de Sirenia (seconde période) ne tarde pas à capter l'attention. Cet instant atmosphérique gothique, calé sur le schéma de la belle et la bête, bien qu'apparemment déstructuré, n'en oublie pas de suivre un tracé mélodique agréable, graduellement pénétrant. Dans ce bain orchestral de plus en plus tumultueux, un break opportun calme le jeu. Et l'on restera scotché par la bondissante reprise entonnée avec emphase par le duo en voix de contrastes.

Par ailleurs, le collectif a diversifié ses atmosphères, et ce, de deux manières différentes et non sans une pointe d'inspiration. D'une part, le théâtral mid tempo « Go Away », à la manière de Dark Sarah à l'instar de « Behind the Black Veil », à la fois séduit par les voluptueuses impulsions de la sirène et inquiète par les growls signés Jonathan. Dans cette tourmente, d'ondulantes et ténébreuses nappes synthétiques se font sentir ; et avec une pointe de folie, nos deux compères se plaisent à nous faire quitter les sentiers battus. Bref, un effort aussi troublant qu'énigmatique... Quant au cinématique et orientalisant mi tempo « Ignition Point », tout en évoluant sur une sente mélodique peu oscillatoire, dans le sillage atmosphérique d'un Xandria typé « India », il interpelle par ses riffs grésillants autant qu'il nous déconcerte par quelques insoupçonnés accords. Surtout, il laisse exulter une déesse, celle-ci élevant ses inflexions d'un octave, la muant dès lors, et à part entière, en Kate Bush (influence d'ailleurs revendiquée par l'interprète elle-même).

S'il ne les a pas omis, le groupe n'a pas misé tous ses espoirs sur les moments intimistes pour un inconditionnel déclenchement de l'émotion, l'unique ballade de l'opus ne dépassant guère les 3 minutes. Ainsi, des perles de pluie synthétiques d'inspiration nightwishienne inondent le laconique et classieux « Fading, Pt. 1 ». Délicate ballade d'ouverture servie avec les honneurs par les cristallines et néanmoins puissantes inflexions de la belle doublées d'un fin vibrato, rappelant par ses envolées Sharon den Adel à ses débuts, sur une tonalité de fond propre à Simone Simons.

Enfin, lorsqu'il s'adonne aux longues plages, l'inspiré quintet se transcende littéralement. Aussi, à l'instar d'un « Beauty of the Beast » (in « Century Child ») de Nightwish, on ne restera pas de marbre sous l'impact des vibes communiquées par « Fading, Pt. 2 » ; impressionnante fresque sympho progressive étalant ses 9 minutes d'un spectacle foisonnant en effets de surprise (variations insoupçonnées d'accords et de rythmes, oscillations entre airs classiques et attaques de riffs metal, accélérations et ralentissements subreptices...). Doublée d'effets de contrastes entre les puissantes et lumineuses patines oratoires de Karine et les growls ombrageux de son comparse, cette pièce en actes réserve en prime un confondant solo de guitare et un pont technico-mélodique de bon aloi. Au fur et à mesure de l'agrégation des éléments, le morceau gagne en intensité ce qu'il ne perd nullement en émotion, bien au contraire...

A l'aune de cette première livraison, on comprend que la troupe n'a tari ni d'inspiration, ni d'allant, ni de charge émotionnelle, parvenant ainsi à nous retenir plus que de raison sur la plupart des pistes. Si ses sources d'influence imprègnent encore certains passages, l'oeuvre laisse cependant entrevoir un son propre au combo. Harmonisant les tendances, le groupe les a compulsées, retravaillées, tout en ayant apporté sa patte, conférant à cette offrande tout son caractère. Si l'on regrettera un sur-mixage partiel des claviers, il ne saurait entraver le plaisir de parcourir un essai aussi prégnant qu'éclectique. Bref, une galette susceptible de laisser quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront goûté. Un groupe à suivre de près, donc...

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