Tout comme un certain nombre d'autres formations actuelles, acteurs indéfectiblement attachés à la perpétuation et à la transmission de cet héritage Heavy
Metal éminemment traditionaliste, les Canadiens de
Striker s'adonnent à un art plutôt passéiste nourris au sein de ses années 80 et de la NWOBHM. Celui-là même qui vit des groupes tels Iron Maiden,
Saxon ou
Judas Priest, pour ne citer que ceux-là, régner en maîtres sur des terres conquises. Pour être plus précis encore concernant la musique de ce collectif, au-delà des influences susmentionnées, évoquer le
Riot de Thundersteel, voire même parfois
Exciter ou le
Helloween d'antan, serait sans doute un peu trop audacieux mais, pour tout dire, pas totalement incongrue.
Pour exprimer pleinement cet indéfectible amour à tous ces illustres prédécesseurs, et à cette scène d'autrefois, en cette année 2010, la formation originaire d'Edmonton, sort son premier effort intitulé
Eyes in the Night.
A l'instar de celles des
Enforcer, Ram,
Steelwing ou encore
Cauldron, cette œuvre, nous propose donc de revivre, une fois encore, à l'aune d'une période, malheureusement, révolue où la démarche la plus simple, la plus directe et la plus immédiate, la plus sincère en somme, était la règle admise. Un précepte dont certains aujourd'hui auraient tout intérêt à s'inspirer. Mais reconnaissons que ceci est un autre débat.
Les rapides et séduisants Full Speed or no Speed,
Eyes in the Night, où la voix superbe de Dan Cleary, voguant en des registres Heavy / Speed
Metal aigus variés et remarquables, se mêlent parfaitement à ces riffs divinement incisifs et superbement prompts. Un schéma qui sera, peu ou prou, similaire sur les splendides
Voice of Rock ou
Terrorizer.
The White Knight, quant à lui, revêt même soudainement une vivacité plus grande encore lui octroyant quelques parfums très particuliers inspiré par les travaux de John Ricci, de Bobby Jarzombek, de Kai Hansen et de leurs complices respectifs du temps où ces musiciens se complaisaient dans ces territoires sauvages et abruptes dans lesquels désormais
Striker erre.
En outre, peu avare de leurs talents, nos cinq instrumentistes nous proposent même de découvrir leurs aptitudes à user de cette nuance si salutaire. Ainsi des titres tels que We Don't Play by the Rules aux méandres Heavy plus "Groovy" et au déroulement un peu moins évident,
Never Ending
Night et ses passages plus quiètes en précédant d'autres aux riffs particulièrement aiguisés dont Tom Naumann (Ex-
Primal Fear) pourraient sans aucun souci revendiquer une certaine paternité, ou encore, par exemple, les plus classiques, mais non moins efficaces, Believe in Me et Hang On (To your
Life) sont autant de propositions de cette diversité susceptibles de nous séduire et permettant à l'auditeur de ne jamais se perdre dans un ennui désespérant.
S'agissant de ce sacro-saint aspect mélodique, dont peu veulent encore se risquer à délester leur créativité aujourd'hui, insistons sur le fait qu'il est ici maîtrisé avec brio et ce notamment en des refrains ni trop harmonieux, ni trop peu.
Puisqu'il nous faut être impartial et juste, la question concernant d'hypothétiques et éventuels reproches que nous pourrions adresser à l'encontre de ce disque devra fatalement se poser. Mais sur quel élément tangible pourrions nous le faire ? Quels défauts suffisamment critiquables pourraient permettre aux polémistes patentés d'émettre ici quelques doutes ? Mis à part cette pochette ornée de ce tigre bleu superbement démodé, dont le style purement asiatique et rétrograde pourrait prêter à sourire, et que d'aucuns, dont votre humble serviteur, jugeront disgracieux, rien, à vrai dire, ne saurait, en effet, décevoir excessivement les amateurs de ce genre de démonstration.
Il serait très étonnant qu'un disque aussi parfaitement abouti déçoive les puristes de cet autrefois aujourd'hui disparu au profit d'un
Power Metal toujours plus mélodique ou, plus généralement, au profit d'une expression où la musicalité est devenue un élément dangereusement important, pour ne pas dire redoutablement crucial.
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