Eye of the Snake

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16/20
Nom du groupe Bad Marilyn
Nom de l'album Eye of the Snake
Type Album
Date de parution 03 Mai 2024
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 I Die Inside
Ecouter04:42
2.
 Eye of the Snake
Ecouter04:18
3.
 Perfect Moment
Ecouter04:55
4.
 Retribution
Ecouter04:22
5.
 Children of Tomorrow
Ecouter03:45
6.
 When She’s Gone
Ecouter04:15
7.
 Revolution
Ecouter04:00
8.
 Legend of Salvation
Ecouter04:30
9.
 Queen of Thunder
Ecouter04:34
10.
 Eternal Pain
Ecouter04:16
11.
 We Will Rise
Ecouter05:13

Bonus
12.
 Stay Awake
 04:34

Durée totale : 53:24

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Bad Marilyn



Chronique @ ericb4

06 Août 2024

Une tonitruante entrée en matière pour la formation helvétique...

Nouvel entrant dans le si concurrentiel registre power mélodique à chant féminin, ce quintet helvétique originaire de Wangen an der Aare – une petite commune du canton de Berne – témoigne dores et déjà d'une farouche détermination à en découdre. En effet, aux fins d'un minutieux travail en studio, le combo réalisera deux singles (« I Die Inside » et « Children of Tomorrow ») moins d'un an suite à sa sortie de terre, en 2023, soit deux des douze pistes de son introductif et présent album, « Eye of the Snake », sorti quelques semaines plus tard à peine. Quels seraient alors les arguments esthétiques et techniques de nos cinq gladiateurs pour espérer offrir une belle résistance face à leurs si nombreux opposants ? Ce faisant, les 53 minutes de la rondelle permettront-elles dès lors à cette formation de rejoindre les sérieux espoirs d'un espace metal qui ne l'attendait pas nécessairement dans ses rangs ?

Le collectif suisse peut, tout d'abord, compter sur l'expérience studio de certains de ses membres. Dans ce dessein, se trouvent alors réunis les talents de : Andrea ''Raffaela'' Böll (ex-Infinitas), frontwoman aux corrosives inflexions et pourvoyeuse de growls glaçants ; Sammy Lasagni (Gods Of Silence, Panorama...) aux guitares ; Andri Leonardo aux claviers et aux choeurs ; David Craffonara (Suncold, feu-Sinverse) à la basse ; Armin Schöpfer à la batterie. De cette étroite collaboration émane un propos power mélodique aux relents heavy et death, où les sources d'influence seraient à puiser dans le patrimoine compositionnel de Frozen Crown, Unleash The Archers, Crystal Viper, Temperance, Ancient Bards, Battle Beast et Delain. Se dessine dès lors une œuvre à la fois volontiers pulsionnelle, solaire, un brin corrosive et pourvoyeuse d'une énergie aisément communicative. Ce premier effort repose, en outre, sur une technicité instrumentale et oratoire déjà affirmée et égrainant des lignes mélodiques, certes, parfois convenues mais des plus entêtantes. Autant de points de force à mettre à leur actif pour tenter de nous rallier à leur cause...

Pour mettre les petits plats dans les grands, la troupe a soigné tant sa mise en musique que sa palette graphique. Ainsi, coproduit par Sammy Lasagni, Andri Leonardo et Dennis Ward (pluri-instrumentiste et vocaliste chevronné (Place Vendome, Panorama, ex-Pink Cream 69, ex-Sunstorm, ex-Wicked Sensation, feu-Unisonic...) et producteur aguerri (Angra, Debauchery, Eden's Curse, Firewind...)), ce dernier ayant également assuré son mix comme son mastering, ce premier effort n'accuse pas l'once d'une sonorité résiduelle tout en nous gratifiant d'une saisissante profondeur de champ acoustique. S'y ajoutent une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation ainsi que des finitions passées au crible. Pour compléter le tableau, le groupe a confié l'artwork de la pochette à un certain Stan-W Decker (musicien et vocaliste (Blitzkriek, ex-Awacks) et prolifique designer (Jorn, ADX, Bonfire, Masterplan, Manigance, Skeletoon, Stryper, Timo Tolkki's Avalon...) ; la représentation imagée – un imposant et anxiogène serpent aux crochets effilés placé en son centre, prêt à mordre –, la finesse de trait du fusain comme le large éventail de couleurs utilisées par le graphiste français pour cette cover d'inspiration fantastique, sont autant d'éléments renseignant le chaland sur la traversée auditive à laquelle il est convié...

La formation helvétique interpelle par sa faculté à accoucher de ces séries d'accords des plus enveloppantes, aptes à nous retenir plus que de raison. Ce que démontrent, en premier lieu, ses pistes les plus magmatiques. Ainsi, c'est d'un battement de cils que les sémillants arpèges d'accords nourrissant l'impulsif « I Die Inside » nous aspireront dans la tourmente ; mis en exergue par les rocailleuses impulsions et les growls ombrageux de la belle, couplets bien customisés et refrains catchy glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Et ce n'est pas l'âpre corps à corps entre une vivace guitare léonine et un serpent synthétique aux véloces reptations qui nous débouteront de ce ''tubesque'' up tempo à la confluence de Battle Beast et Unleash The Archers, loin s'en faut. Dans cette mouvance, on retiendra également le torrentiel et démoniaque « Retribution » à la fois pour ses enchaînements ultra sécurisés, son tapping effilé et son vibrant solo de guitare. Dans la veine coalisée de Frozen Crown et Delain, l'engageant « We Will Rise », quant à lui, nous gratifie d'un seyant paysage de notes et d'un vibrant final en crescendo. Et la magie opère, une fois encore. Enfin, de virulents coups de boutoir n'auront de cesse de nous être assénés sur le corrosif « Revolution » comme sur l'incisif « Eternal Pain », générant, dans un cas comme dans l'autre, un headbang bien senti et quasi ininterrompu.

Quand la cadence du convoi instrumental se fait un poil plus mesurée, nos acolytes trouvent à nouveau les clés pour nous happer sans avoir à forcer le trait. Ce qu'atteste, en premier lieu, « Eye of the Snake », mid tempo heavy mélodique au carrefour entre Crystal Viper et Battle Beast, au regard de ses riffs en tirs en rafale et d'un pont techniciste bien amené, où de truculentes rampes synthétiques se voient relayées par un fin legato à la lead guitare. Dans cette dynamique, on ne saurait davantage éluder ni le ''temperancien'' mid/up tempo « Perfect Moment » ni le pétillant et ''jamesbondien'' « When She’s Gone », à la lumière des galvanisantes montées en régime de leur corps orchestral et de leurs refrains immersifs à souhait soulignés par les poignantes serpes oratoires d'une interprète bien habitée. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses insufflées par les ''delainiens'' « Children of Tomorrow » et « Legend of Salvation » ? Deux hits en puissance que l'on retiendra eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'ils nous invitent à suivre. Dans ce sillage, se place également « Queen of Thunder », un rayonnant effort aux riffs acérés et jouissant d'une sente mélodique des plus efficaces, où se calent les rocailleuses attaques de la frontwoman.

Enfin, s'il n'a pas été laissé pour compte, l'aficionado de moments intimistes devra néanmoins patienter jusqu'à l'ultime offrande pour se espérer se sustenter. Une attente récompensée par une ballade romantique jusqu'au bout des ongles et aux airs d'un slow qui emballe, que n'auraient sans doute reniée ni Delain ni Frozen Crown. Ainsi, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique qu'empruntent les angéliques modulations de la maîtresse de cérémonie et instillée d'un fringant solo de guitare, « Stay Awake » se pose telle une ensorcelante ritournelle que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité.

Au final, le combo suisse nous livre une œuvre solaire et d'une puissance destructrice à la fois, faisant montre d'un réel potentiel technique doublé d'une féconde inspiration mélodique de ses auteurs. Toutefois, malgré des phases rythmiques et des ambiances variées, des exercices de style un poil stéréotypés viendront émailler la surface de l'assiette. Afin de conférer davantage d'épaisseur artistique à leur projet, il conviendrait encore que nos compères puissent s'affranchir de l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs et que quelques prises de risque s'inscrivent dans leur cahier des charges. De réelles carences, néanmoins compensées par une ingénierie du son affûtée et des qualités interprétatives que pourraient leur envier nombre de leurs homologues. Quoi qu'il en soit, les armes de la troupe s'avèrent suffisamment affûtées pour lui permettre de rejoindre les sérieux espoirs de ce registre metal. Bref, une tonitruante entrée en matière pour la formation helvétique...

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