Jouant parallèlement au sein de
Viral Load, projet à mon sens encore peu convaincant, Shawn Whitaker reste avant tout l’homme à tout faire d’
Insidious Decrepancy depuis sa création en an 2000, s’occupant aussi bien en studio de la capture des guitares, de la basse, des growls et de la programmation de la batterie. Après quatre années, toujours sous forte influence
Suffocation, le multi-instrumentiste revient chez le label Brutalbands (
Element,
Devourment,
Despondency) pour son troisième full lenght, en cette année 2009.
Décidé à poursuivre l’aventure en solo, alors que l’addition d’un batteur lui tend pourtant les bras, le leader décide d’enregistrer lui-même toutes les parties de sa dernière création, aux Noise Farmer Studios sous la houlette de Timothy Bartlett. Baptisé
Extirpating Omniscient Certitude, le nouvel album est accompagné d’une illustration de Par Olofsson qui, bien que commençant à être un peu trop prisé à l’heure actuelle, signe une nouvelle fois un dessin époustouflant, montrant cet ange désormais privé de ses ailes, isolé dans un monde en ruine.
Musicalement,
Extirpating Omniscient Certitude se situe dans la lignée de
The Inerrancy of Profanation, développant un brutaldeath au riffing technique et accrocheur, sur le jeu de Shawn Whitaker rapidement identifiable, atout d'autant plus remarquable au sein d’une scène où la distinction n'est pas toujours de mise. Si le nouvel album ne constitue pas une rupture avec son prédécesseur, il n’en reste pas moins une réalisation au riffing plus inspiré, à l’image des entêtants Slighting
Salvation,
Perpetual Equamantity et Adorned In
Agony, ou encore de son redoutable titre éponyme. Shawn Whitaker possède en effet un jeu gagnant en précision, tout en aérant suffisamment ses morceaux pour conserver un intérêt constant au fil de l'avancée.
Extirpating Omniscient Certitude s’écoute ainsi d’un trait, sans renvoyer ce sentiment d’indigestion propre à de nombreuses formations brutaldeath actuelles, bénéficiant parallèlement du guttural pur et articulé de Whitaker, qui évite le piège de grunts trop caricaturaux. En outre, bien que l'on puisse largement condamner l’utilisation d’une boite à rythme, constituant l’un des points fâcheux d’
Insidious Decrepancy, il faut néanmoins admettre la subtilité de sa programmation, gommant en partie le côté mécanique et aseptisé de la machine.
Constituant certainement l’effort le plus marquant de Shawn Whitaker à ce jour, au riffing toujours aussi délicieux et personnel, à l’image de ses salves lâchées sur Contemptuous
Inception ou Derided Reticence,
Extirpating Omniscient Certitude reste un album remarquablement fluide et ficelé, où s’enchainent avec brillance, rythmiques tapageuses, riffs lourds, palm muting serré et harmoniques typiques du brutaldeath. On peut toutefois regretter l’absence de soli et d’un véritable line-up, ainsi que du manque d’originalité et d’ambition d’
Insidious Decrepancy qui, malgré le jeu typé de son leader, se contente de marcher sur les traces de ses aînés, s’ajoutant à la longue liste des "
Suffocation-like" actuelle.
Fabien.
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