Extance

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17/20
Nom du groupe Aenaon
Nom de l'album Extance
Type Album
Date de parution 20 Janvier 2014
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1.
 The First Art
 02:23
2.
 Deathtrip Chronicle
 07:15
3.
 Grau Diva
 05:49
4.
 A Treatise on the Madness Od God
 05:56
5.
 Der Mude Tod
 04:32
6.
 Pornocrates
 01:53
7.
 Closer to Scaffold
 07:09
8.
 Land of No Water
 06:57
9.
 Algernon’s Decadence
 02:46
10.
 Funeral Blues
 07:56
11.
 Palindrome
 12:42

Durée totale : 01:05:18

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Aenaon


Chronique @ Icare

10 Janvier 2014

Extance est une réalisation très honnête et dévoile un groupe encore peu connu, au potentiel plus qu’intéressant

Cela fait maintenant un petit bout de temps que la scène grecque a fait ses preuves et s’est imposée comme un vivier de groupes à la personnalité affirmée et à la patte artistique marquée. Emergeant à la fin des années 80 avec des groupes phares comme Necromantia, Rotting Christ ou Varathron, le black metal hellénique s’est rapidement distingué de celui de ses homologues scandinaves avec un art mélodique plus raffiné et empreint d’un romantisme désespéré et noir. Néanmoins, force est de constater que de nos jours, les représentants de l’art noir se font plus discrets au pays de Zeus, et Aenaon fait indubitablement partie de cette jeune génération qui compte bien renverser la tendance.

Formé en 2005, le combo de Thessalie tente de préserver la flamme de ses aînés en y ajoutant des influences plus modernes, et en 2011, il se fend de son premier full length au titre évocateur, Cendres et Sang. Aenaon évolue dans un style black hybride et inclassable, auréolé d’une sorte de modernité déstructurée aux riffs dissonants, sur un fond plus traditionnel, crasseux et morbide (Grau Diva) et lorgnant de temps en temps vers le bon vieux DSBM des familles. Cette symphonie disharmonique est rehaussée par ce sens du riff mélodique et de la beauté noire typique du black grec (on reconnaît notamment les influences des inévitables Rotting Christ tant dans certains riffs que dans ces fameux blasts à la lourdeur quasi mid tempo typiques du groupe, et le début de Closer to Scaffold fait beaucoup penser à On Thorns I Lay) et par un côté rock n’roll qui explose dans certains riffs et rythmiques. On pourrait également parler d’un mélange des deux Shining, le suédois (avec ce côté suffocant, noir, et claustrophobe, ces riffs rampants, et ce goût prononcé pour les refrains à la fois maladifs et catchy, l’influence est plus que flagrante, écoutez donc le début de A Treatise of the Madness of God, ou le très réussi Palindrome par exemple. De même, la voix d’Astrous se rapproche de celle de Kvarforth dans nombre de ses intonations) et le norvégien (avec ce saxophone aux plaintes acides et lancinantes sur des morceaux comme Deathtrip Chronicle, Der Mude Tod ou Funeral Blues). Le tout est encore noirci par un feeling orthodoxe et des riffs hermétiques et dissonants (Deathtrip Chronicle ou Der Mude Tod) qui rappellent parfois les dernières réalisations de Mayhem.

Vous l’aurez compris, sur ce Extance, il y a de quoi faire, et avec ces 11 compos pour un ensemble de 66 minutes, autant dire qu’il y a largement de quoi combler tout fan de black qui se respecte. Si les influences les plus palpables sont celles de groupes comme Shining (les Suédois, quoi que...) et Den Saakaldte, Aenaon pioche allègrement dans tous les registres de black, ainsi, on peut trouver quelques passages plus épiques (on a même des chœurs clairs et des passages lumineux sur le refrain de Deathtrip Chronicle qui feraient presque penser à du Enslaved!), des ambiances de fête foraine macabre sur The First Art et Funeral Blues qui rappellent immédiatement Pensées Nocturnes, ou des expérimentations baroques lorgnant parfois du côté d’Arcturus (le début de Land of No Water, par exemple, ou Der Mude Tod, avec ses interventions vocales théâtrales et délicieusement décalées).

Le tout est guidé par une volonté évidente de proposer quelque chose de personnel et d’innovant, et avec 5 titres dépassant les 7 minutes (le magistral Palindrome, qui clôt l’album, en fait presque 13!), Aaenaon prend le temps de varier ses paysages musicaux et ses ambiances.

D'ailleurs, un titre comme Der Mude Tod mêle parfaitement toutes les influences des Grecs, condensant avec maestria les différentes humeurs et ambiances de cet opus en maîtrisant parfaitement l’art délicat des transitions, et sonne comme un parfait condensé de l’art noir subtil et personnel du combo, savant mélange de Mayhem - avec ce riff à 1,40 minutes sonnant à s’y méprendre comme celui de You Must Fall, ces blasts supersoniques et ces notes dissonantes et noires - d’Arcturus - avec ce côté expérimental, progressif et halluciné et ses voix claires schizophrènes ainsi que encore une voix, des deux Shining, avec ces riffs sombres et torturés et ce saxophone aux notes aigres et insanes.

Si on reconnaît une indubitable volonté de sortir des sentiers battus et de proposer une musique originale, la diversité de cet Extance, qui fait en partie son intérêt, est aussi ce qui fait dans une certaine mesure sa faiblesse : à vouloir trop en faire, Aenaon finit par se disperser un peu, le tout paraît parfois un peu décousu, et force est de constater que l’album est un peu irrégulier et inégal sur la longueur.
Le tout manque parfois de liant et de cohérence et avec ces 66 minutes, les Grecs ont peut-être été un peu trop gourmands, les titres excellents (Der Mude Tod, Palindrome) alternant avec les pistes plus médiocres (un titre comme Grau Diva, très classique, n’apporte pas grand-chose à la galette, de même, Funeral Blues, pas mauvais en soi, est trop décalé par rapport au reste de l’album).

Ceci dit, Extance reste une réalisation très honnête et dévoile un groupe encore peu connu au potentiel plus qu’intéressant. Avec ce second opus, Aenaon vient grossir les hordes grecques d’un sang neuf et indomptable pour partir à l’assaut du ciel, et les demi-dieux que sont Rotting Christ et Necromantia n’ont qu’à bien s’agripper à leurs trônes s’ils veulent conserver leur place au sommet de l’Olympe...

2 Commentaires

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manu67j - 12 Janvier 2014: Un album que j'attendais depuis un bon moment suite à l'excellent "cendres et sang"; depuis vendredi que j'ai recu "extance" je prends une grosse claque à chaque écoute!! Une musique vraiment très riche en émotion et en subtilité tout en restant bien malsaine. l'année commence vraiment très très fort.
Kiritobi - 21 Janvier 2014: Reçu aujourd'hui , superbe album !
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