Nansis est cette nouvelle formation de Black Métal Franco-genevoise dont beaucoup de monde parle dans la région. Composé de cinq musiciens (dont une musicienne), le groupe tient à se forger un caractère musical plutôt personnel, malgré les nombreux projets du même genre.
Il est évident que l'heure n'est plus à l'innovation de manière générale, mais plus à un plaisir brut, plongé dans les racines du passé pour certains, ou encore à une évolution placé sous le signe du malin et du malsain pour d'autres.
Ils ont, pour l'heure, choisit la voie de la "modernité", avec leur premier EP intitulé "
Exorde".
Signifiant "prélude" ou "commencement" d'après les définitions, cette mise en bouche nous est présentée dans le but d'attirer notre attention. Réussite ou flop ? Il ne reste plus qu'à nous y pencher de manière objective.
L'album se présente sous un format Digipack, arboré du logo du projet, ainsi que divers dessins, représentant l'art Sumérien. Signifiant "Monde des ténèbres" dans cette même langue, les dessins arborés en couverture, ont plusieurs sens cachés. L'idéal et le but est de s'en faire sa propre image. De l'excellent travail en tout cas.
L'intérieur représente simplement le line-up, ainsi que les paroles de la piste "lambeaux", dernier titre de cet EP. Je me suis d'ailleurs attendu à trouver les paroles des autres pistes, mais non, il n'y a que celle-ci qui y est représentée...
Une présentation simple, un peu vide ma fois au premier regard. Un livret aurait été, je pense, le bienvenu pour mettre en avant le groupe, le projet, les paroles etc...
En se confrontant à la musique pure et dure, on se retrouve face à une production très ronde, auto-produite, avec un penchant pour l'aspect caverneux (référence au monde des ténèbres ?).
J'y retrouve pas mal de traits caractéristiques des formations Black Métal de la scène française avec des rythmiques propres, des tempos marqués et des jeux de gratte assez fréquents (Epitaphe / Saison Morte).
D'autres passages font plus référence à la scène scandinave et ses blasts lourds et implacables, leurs jeux de double pédales féroce, des harmoniques diverses et variées (Warshit
Satan).
Vous aurez également le droit à des influences du type
Endstille avec la piste "Désolation", clairement reconnue avec ses guitares tranchantes et aigues sur la base, accentué de blast et de vocaux à l'arrachée.
Le mélange des genres et influences sont assez caractéristiques des débuts. Où se diriger, que faut-il prendre et jeter, qu'est-ce qui nous conviendrait le mieux etc. La base est posée avec des musiciens de niveau, des idées pleins la tête et l'envie de "conquérir", d'après ce qui est noté sur leur site internet.
Tout est influencé (oui j'utilise beaucoup ce mot) en quantité modérée. Le point noir qui me frappe en premier lieu, concerne vraiment ce côté linéaire. Il manque quelque chose pour tenir l'auditeur et clouer son cul au fauteuil. On retombe assez fréquemment sur une boucle, avec des variantes musicales qui ne dégagent pas assez d'émotions. La musique est bonne, oui, mais manque parfois de cœur et d'engouement pour l'auditeur. (Saison Morte).
Pour conclure, Nansis ont fait un travail que je qualifierai de bonne approche, de niveau, en voulant privilégier la valeur à la technique. La moitié du pari est gagné sur ce point. Ne reste plus qu'à attendre la suite, et je suis confiant !
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