Originaire de Recife au Brésil, le quatuor composant Exorcismo s'est décidé à sortir son premier jet sous format dur sans label, après une commercialisation digitale via leur Bandcamp. Limitée à 300 petits exemplaires, ce thrash d'obédience
Sepultura période Schizophrenia surprend par la qualité non seulement de son mimétisme avec les bienfaits apportés aux frères Cavalera par Andraeas Kisser à l'époque, mais aussi par la qualité dégagée et perceptible du produit fini. Un peu à l'image des fabuleux Chiliens de
Ripper, mais sans une patte propre encore embryonnaire ici et déjà décelée chez le groupe de Léo Spalinger.
Les moments forts de ce premier album sont légion, et si l'on met de côté les similitudes par très (trop diront certains) présentes, il est indéniable que le groupe mené par le batteur/chanteur Dennis Violence (ça nous rappellerait presque les grandes heures de Ventor, cette affaire, d'autant qu'il possède un jeu assez varié) connaît son petit bouquin illustré du thrash qui déboîte et du break/riff qui irradie un album, lui amenant son petit plus sans quoi rien n'est possible. Citons parmi les grands moments "
Dump Of Death" à 2'09" et son break abrupt, le riffing atomique de "
God Is
Dead à 1'10", le riff à 1'10" du sauvage "
Apocalypse Nuclear" au refrain scandé, le rythmé "Ready To Violence" aux riffs corrosifs du guitariste
Razor (qui porte très bien son nom soit dit en passant) ou le solo malin introduisant "
Epidemic Lobotomy". Du grain à moudre en quantité dans un album homogène sans temps mort.
Alors, bien sûr, comme très souvent, rien de neuf sous le soleil Sud-Américain, même si le petit break acoustique de "
Disgrace And Terror" en écoute ci-dessous aère judicieusement un disque qui pourra paraître étouffant aux non-initiés, à l'instar de la guitare sèche amenant le beau solo de "
Visions of
Eternity". Le phrasé de Dennis est complètement dans la diction aboyée et le timbre du Max Cavalera de 1987, les breaks et départs de nombreux morceaux puent sans doute un peu trop l'influence principale du groupe, à l'image de l'ancien View From the Other Side des locaux de
Explicit Hate. Et c'est bien entendu ce qui sera reproché au groupe. A raison car il est illusoire d'aller chercher une once novatrice, si ce n'est dans la pochette originale qui se démarque sensiblement des dessins passe-partout de la scène extrême actuelle.
En incluant en sus au CD une reprise de la référence locale qu'est
Attomica ("Deathriser", très proche de leur répertoire), Exorcismo épuisera sans nul doute les 300 malheureux exemplaires de cette première sortie. Le fan de ce thrash aux accents mal dégrossis, un peu barbare et néanmoins bien structuré passera crème chez les fans de
Protector, ou du premier
Deathrow, voire des Britanniques de
Seprevation. Toujours thrash, mais sans dépasser les limites de la rapidité, sans doute du fait de l'instrument joué par Dennis Violence ("Exorcise
And Steel", le morceau, est le titre le plus rapide du lot), l'album dispose en outre d'un packaging soigné, avec papier glacé épais du plus bel effet. Vraie découverte ébouriffante, aux accents tempétueux manifestes, le gang de Recife amène un air vicié de choix made in 1987. Il y a des dates qui comptent.
Merci pour le papier poto, encore un skeud qui va finir sur mon étagère la rentrée s'annonce depensière;-)
Merci pour le papier vieux. L'artwork rappelle pas mal, dans le principe, celui des compatriotes du Violator sorti en 2013. D'ailleurs l'un des gars en porte le t-shirt. Des similarités au niveau du riffing peuvent aussi être faites entre ces deux combos, même si l'influ Sepultura que tu mentionnes est bien sur la plus notable. Bon petit album.
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