Singapour a beau être petit, c'est un des pays asiatiques les plus actifs. La scène est en ébullition depuis quelques années, on en finit plus de voir arriver de jeunes formations avec un talent fou, suivant les traces des vétérans du coin. Elles ont aussi le don de proposer quelque chose de différent, loin des standards actuels. Du côté de l'extrême, on découvre aussi des musiciens inspirés se dirigeant du côté de la subtilité et de l'originalité, à l'image des
Blood Of The Arsonist. Formé depuis deux ans maintenant, le quintette a choisi d'officier dans un mélo death suédois à la
Amon Amarth couplé à l'esprit oriental et exotique d'
Orphaned Land, de
Nile ou de
Melechesh.
C'est dans cet esprit que le premier EP voit le jour à l'été
2012. «
Exodus » représente un combo désireux de se diriger vers d'autres horizons et de quitter leur Asie natale. Direction le Moyen-Orient et plus particulièrement le désert égyptien. La thématique principale des Singapouriens rappelle celle d'
Amaseffer, basée sur l'exode. Le premier morceau nous met immédiatement dans le bain avec une introduction instrumentale mettant en avant des nappes symphoniques impériales et un solo de guitare oriental. Le tout nous amène naturellement à la déflagration de « Marching into the
Abyss », guidée par les guitares insistantes d'Adly et d'Izzat.
Ce n'est pas sur ce genre de titre que les influences orientales se font ressentir, mais beaucoup plus sur un «
Sentiment » thrashy, où le tranchant des guitares se taille la part du lion. Les musiciens tendent à assurer niveau technique, ils ne lésinent pas sur les soli et l'alternance entre vélocité, mélodicité et brutalité pure.
Seul Shafiq semble en retrait avec un growl qui peine à percer, encore assez amateur et manquant de puissance.
La suite se veut beaucoup plus encourageante dans la mesure où
Blood Of The Arsonist arrive à entraîner l'auditeur dans son melting pot. Certes, on est loin du côté captivant des plus grands, mais on retrouve un style et une efficacité toute particulière. Toutefois, ça manque un peu de charisme, la faute sans doute à une production faite maison, pas forcément à la hauteur de nos espérances. De plus les cinq morceaux passent très vite et ne font office que d'amuse-bouche : on aimerait en découvrir davantage. C'est avec un sentiment de frustration qu'on attend leur premier full length, en espérant que ces petits Singapouriens dépassent leurs limites.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire