La Russie est toujours pro-active quand il s'agit de nous faire découvrir des groupes nouveaux et expérimentaux. On y trouve tous les styles, même les moins représentés. Et quoiqu'on en pense, il y a un petit foyer de combos officiant dans l'oriental metal, comme Ethnor. Fondé en 2010 par des ex membres de Decadent, cette formation de six musiciens prend pour concept les anciens mythes égyptiens et les tourne à la sauce death metal.
Ce mélange puissant de death oriental a déjà été éprouvé par un bon nombre de combos comme
Nile,
Orphaned Land,
Arkan et compagnie...mais Ethnor a plus d'un tour dans son sac. En effet, il ajoute à cette mixture des touches symphoniques, industrielles et expérimentales. L'ensemble peut paraître étrange mais, eh, n'oublions pas, nous sommes en Russie, et en général, ça fait plutôt mouche.
L'EP "
Exile" se compose de cinq titres plus expérimentaux les uns que les autres. Chacun a sa particularité et garde une approche orientale unique. Entre brutalité et atmosphère, l'EP nous fait voyager dans les pays des sables. On commence alors tout en douceur avec le très oriental "
The Awakening". On ne peut pas se tromper : instruments traditionnels, percussions, tonalités arabes, touches symphoniques majestueuses. On est pas très loin des travaux impériaux de
Narjahanam...jusqu'à ce qu'arrive un "Of
Ashes and
Blood" mêlant la brutalité et la technicité du death metal. Ca part en trombe sans prévenir à coups de gros riffs et de double pédales énervée. Quelque part entre
Gods Of Eden,
Shokran ou
Anima Sementis, avec en prime quelques bidouilles électroniques et breakdowns à la
Seth.Ect, l'ensemble est relativement puissant. Les parties les plus calmes, au chant clair, ne sont qu'une transition avant de gros blasts ravageurs parradés de growls et de claviers symphoniques.
Le reste de l'EP propose diverses facettes du groupe. S'il se termine par un autre morceau bourrin typiquement death/brutal/oriental/symphonique, les pistes intermédiaires montrent tout le potentiel expérimental de Ethnor. A commencer par "
Desert Winds".
Plus complexe qu'on ne le pense, on a ici quelque chose de très tourné ambient/darkwave, pas si loin de certains travaux d'
Ulver. Très porté sur un duo clavier/batterie, des vocaux aériens, et des guitares saturées, nous avons ici six minutes atmosphériques très particulières. Quant à "River of Time", l'ambiance arabisante reprend le relais mais cette fois-ci aidée de guitares et de grosses nappes de claviers. Dépaysement garanti.
"
Exile" est un premier EP très prometteur et très novateur qui nous remet dans le bain de l'oriental metal. Avec son approche moderne, symphonique et expérimental, on passe un très bon moment et on attend avec impatience le full length. D'ailleurs, courant août, un nouveau titre "The
Ritual" a été mis en ligne sur le Bandcamp du groupe. Avec sa grosse production, on peut s'attendre à quelque chose d'encore plus puissant et léché. A voir.
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