Ami, fan de
Doom/Death, voici un album qui risque bien de faire long feu sur ton mange disque!
Souvenez-vous 1993(pour ne citer qu'eux):
Paradise Lost sort "
Icon", Cathédral "
Ethereal" et
Anathema "Sérénades".
Paramaecium, lui, sort cette même année un chef-d'œuvre intemporel, encensé par la presse spécialisée de l'époque mais malheureusement plutôt mal distribué dans l'hexagone.
Bref retour en arrière:
Ce groupe de métal chrétien australien se forme en 1991 à Melbourne et sort "
Silent Carnage" leur première démo qui leur permet de signer un contrat chez Witchhunt Records.
Deux ans plus tard, le groupe composé d'Andrew Tompkins (chant/basse), de
l'ex-
Mortification Jayson Sherlock (batterie) et de
Jason De Ron (guitare), lance à la face du monde cet "
Exhumed of the Earth" retraçant certains épisodes de la vie de Jésus Christ.
Particulièrement inspiré par Cathédral et
My Dying Bride, leur musique ne fait pas, vous l'aurez compris, dans la ritournelle guillerette.
Non,
Paramaecium est là pour nous dire qu'il en a bavé le Jésus. Et ça s'entend!
Cependant, alors que les groupes, cités plus haut, s'expriment à travers des atmosphères relativement mélancoliques et dépressives, les australiens nous proposent ici un album implacable où l'apitoiement sur soi n'est pas de mise.
Les riffs sont lancinants, les mélodies efficaces et le tout est un char d'assaut broyant tout sur son passage, lentement mais inexorablement.
La production organique et brute (mais pas crade) donne un côté live très agréable où chaque instrument trouve sa place et accentue l'immersion dans les scènes que nous dépeint la bande à Tompkins.
L'album débute par le monumental et épique "The
Unnatural Conception", un morceau de 17min divisé en deux parties ("The Birth " et "The
Massacre of the Innocents") histoire de bien nous mettre dans l'ambiance.
A mon sens , ce morceau justifie à lui seul l'achat de ce disque.
D'abord la voix de la chanteuse soprano, magnifique, puis ce riff simple et lourd montant crescendo emmené par la batterie et c'est parti pour 1 heure de claques dans la gueule.
Tout au long de l'album, le batteur alterne parfaitement les changements de tempo. Ici point de démonstration technique mais quelle efficacité!
Le petit coup de double pédale jouissif toujours placé là où il le faut et quand il le faut ("Untombed").
La guitare et la basse nous écrasent("The Voyage of the Severed"), les riffs sont tantôt lourds, tantôt... très lourds mais à aucun moment on ne décroche.
Les passages de flûtes, de violons et de chant soprano sont autant d'oasis salvateurs au milieu de cette atmosphère pesante et sombre.
Le growl puissant d'Andrew Tompkins donne à la musique un coté malsain ce qui, vous en conviendrez, est un comble pour un groupe de métal chrétien.
Les morceaux, pourtant variés, s'enchainent naturellement les uns aux autres pour former ce monolithe. Séparément, chaque titre est un tube mais l'œuvre prise dans son ensemble est une véritable aventure dont on ne sort assurément pas indemne.
Plus de 15 ans après sa sortie, cet album n'a pas pris une ride et revient régulièrement sur le dessus de ma pile de disques. Je vous conseille donc fortement ce
Paramaecium cuvée 93 qui mérite vraiment qu'on lui donne sa place parmi les maitres du genre.
Malheureusement, le groupe s'est officiellement séparé en 2006 après nous avoir laissé 3 autres galettes excellentes mais avec une production moins crue et une influence gothique plus marquée.
Aujourd'hui le sieur Tompkins officie dans le groupe
InExordium ayant délaissé le doom pour un death old school à la
Bloodbath.
Enfin, jetez une oreille sur le brûlot "Injudicial" sur www.myspace.com/paramaecium , vous m'en direz des nouvelles.
Sanctuary : 18/20
j'avais envie de lui rendre hommage.
A+
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