Formé en 2019 par le chanteur Marcus Lundqvist et le guitarise Andreas Malm, thrown est né d’une volonté de fonder un groupe de metal plus moderne par rapport à leurs précédentes formations, respectivement
Grieved et
Capsize. Dans leur aventure, les deux musiciens ont invité le batteur et multi-instrumentaliste Buster Odeholm, une des têtes pensantes de Humanity’s
Last Breath et
Vildhjarta. Les membres seront rapidement rejoints par un second guitarite Johan Liljeblad en provenance du collectif Trace The Follower. Rapidement remarqué par la maison de disques Arising
Empire, ce n’est qu’en 2022 que le combo publiera son premier EP
Extended Pain, un disque intense et impétueux qui leur aura permis de réaliser des tournées avec Invent Animate,
Fit For A King ou encore Spite.
Dans leur intention de contemporanéité, le coche est pour le moment raté de la part de nos Suédois avec certes une violence extrême, une obstination de destruction et d’écrasement et une puissance étourdissante mais aussi un enchaînement de compositions assez linéaire ainsi qu’un développement des mélodies éphémères. Les styles musicaux du combo laissent également peu de place à l’excentricité avec un hard/metalcore aux accents neo où les riffings, bien qu'efficaces, deviennent rapidement redondants.
De même, avec des titres qui peinent à dépasser les deux minutes, il n’est pas évident d’avoir de l’attache ou de la mémorabilité car aussitôt une chanson se termine souvent de façon abrupte qu’une autre enchaîne sans le moindre battement. On osait espérer que le temps passé aurait permis à notre formation de préparer un premier full-length qui mettrait en exergue son indéniable talent et qui marquerait les esprits, à l’instar d’un
Knocked Loose dans un registre similaire. Malheureusement, à la publication de Excessive
Guilt, nous ne pouvons pas cacher une certaine amertume.
thrown maîtrise largement son sujet avec des riffings grinçants, chargés d’ardeur et de vigueur. Les percussions sont cinglantes, quelque peu industrielles et accentuent cette sensation d’annihilation. La performance vocale entretient cette rage, cette douleur trop longtemps contenue. Les breakdowns sont une suite logique de cet étouffement, une explosion de colère qui nous met K.O. Certaines compositions sortent un peu de ce cadre comme
On the Verge avec ce sample qui apporte une fraîcheur trop rarement perceptible. Le titre maintient ces sonorités électroniques pour y intégrer de l’angoisse et de la détresse. La mini-pause au sein du breakdown est une superbe façon de nous piquer dans notre minuscule zone de sûreté, une belle baffe dont on a du mal à se relever.
Dans une optique un peu plus expérimentale, bitter friend est un choix recommandable avec un esprit orienté vers la musique trap, dans une optique de peur et d’inconfort. Le chant est également plus versatile, toujours dans un screaming bouillant mais où le rap fait quelques apparitions. C’est d’ailleurs l’un des rares instants d’ « apaisement » de l’opus. Quelques guitares et percussions viendront de temps à autres montrer le bout de leur nez pour engendrer de la pesanteur sans que nous soyons complètement asphyxiés. L’inspiration neo metal se fait vivement ressentir dans un dislike où les scratchs permettent de gagner en groove et en accroche. On ne peut également passer à côté de backfire de par ses riffings plus fantaisistes et moins en pilotage automatique.
Car là est bien tout le problème de ce Excessive
Guilt : pris un par un, les morceaux sont tous de bonne facture mais accolés entre eux, on ne parvient pas réellement à les différencier (hormis deux-trois exceptions) tant les riffs sont similaires entre eux. Ce qui joue aussi en la défaveur du quatuor suédois et comme son prédécesseur, c’est cette contraignante règle des chansons courtes. Quand on voit que le titre le plus long est celui d’ouverture et qu’il dure deux minutes trente-six et que l’album accumule à peine vingt minutes d’écoute avec pourtant onze titres en son sein, on ne peut être que frustré par une formation qui semble se contenter du minimum syndical alors qu’il pourrait être capable de bien plus. Car clairement, proposer des esquisses telles qu’ignored et sa minute pile d’exécution est tout de même à la limite du foutage de gueule, si vous me pardonnez l’expression.
On attendait énormément de thrown qui possède un sérieux potentiel dans cette scène hardcore/metalcore. Malheureusement, son Excessive
Guilt est une première œuvre à moitié terminée (ou à moitié commencée) gâchée par une certaine fainéantise, une absence d’audace et une superficialité persistante. Quelques fulgurances font parfois surface, l’agressivité est toujours au rendez-vous et les riffs sont parfaitement millimétrés. Malheureusement, toutes ces qualités sont insuffisantes pour gommer une répétitivité, une linéarité ainsi qu’une écoute aussi rapide. L’essentiel est là mais il faut désormais passer à un stade supérieur pour boucler le tour sous peine de rester sur la ligne de départ.
Pour ma part je l'ai beaucoup aimé cet album, efficace, percutant, même si il est relativement court, j'en demande pas plus pour du Hardcore. C'est sur que pour le 2ième album ca va être compliqué, si ils restent dans le même chemin. En concert c'est encore mieux, j'ai eu la chance de les voir au Fallen fortress cet été, bagarre tout le long du set dans le bon sens du terme évidemment.
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