L’Enochien, ou « langage des Anges », est le nom donné à une langue occulte ou angélique, possédant son propre alphabet ; Ce langage est aujourd'hui utilisé sous forme modifiée dans certains rituels sataniques pour tenter de communiquer avec les esprits des univers parallèles. Il est aussi utilisé dans certaines sectes religieuses...
Avec un nom pareil, on pourrait s’attendre à un groupe de Black, hé bien perdu : le groupe fait tout sauf de l’occulte, et lorgne vers un melting-pot de genres, entre rock progressif,
Metal alternatif, Post-Hardcore et Ambiant. Dit comme ça, cela peut faire peur, et le risque de tomber sur un album fourre-tout, où se côtoient l’originalité et le grand n’importe quoi est grand. Oui mais voilà : ici, pas de compositions qui partent dans tous les sens au risque de se casser la gueule, ni délires musicaux ou de soli inutiles longs de trois-quarts d’heure. Encore moins de concept pompeux et d’histoires à la noix pour cacher un certain vide musical ou un manque d’inspiration (quoique, à lire les titres on pourrait se poser la question, malheureusement le livret est dépourvu de textes, juste décoré d’étranges illustrations n’étant pas sans rappeler l’univers d’un certain
Mechanical Poet...). Car la musique d’
Enochian Theory ne repose pas sur une trame qu’on pourrait être habitué à entendre pour du métal, où le duo guitares/basse se pose au premier rang pour nous envoyer ses décibels en plein dans la poire. Ces dernières se font très discrètes lors de la rythmique, ne montrant le bout de leur nez que le temps des passages instrumentaux (mais quels passages ! J’y reviendrai...) ou des refrains emmenés par le superbe chant de Ben Harris-Hayes.Non, ici ce sont les claviers et samples du
Lost Orchestra qui mènent la danse, recouvrant les titres de l’album d’une nappe atmosphérique presque constante.
Et, loin de tomber dans des arrangements grandiloquents à souhait, c’est plutôt vers un univers calme et apaisant que ce dernier nous emmène, à la découverte d’un rock planant sous des notes de guitares sèches ou de violons, parfois proche de la mélancolie. Des ambiances très travaillées qui s’offrent même le luxe de faire cavalier seul sur des compositions telles que Every Ending Has A Begining ou After The Movement.
Vous l’aurez compris : nous ne sommes pas en présence d’un album de
Metal qui fonce dans le tas. Pourtant... Pourtant sous ses airs de rock tout calme et gentil (certains doivent se demander ce que ce groupe fait encore sur SOM), le groupe affûte ses compositions et nous surprend. Nous cale des refrains gorgés d’émotions sans prévenir, fait des virages à 180°par des changements de rythmes brusques ou, au contraire, prend le temps de développer, monte en puissance lentement mais sûrement, et dévoile sa fibre instrumentale dans un tourbillon de guitares et synthés qui se mêlent à la perfection. C’est l’un des aspects de cet album que de laisser une grande part au côté instrumental (si on était dans les chiffres je dirais que la moitié de l’album ne comporte pas de chant), et le groupe s’en sort plus que bien : pas de transitions inutiles, pas de démonstration technique, c’est avant tout par l’émotion et l’efficacité que la musique d’
Enochian Theory nous prend aux tripes (écoutez l’intro de At Great Odds With... ), même si les deux instrumentales Triumvirate et The Living
Continuum, aux sonorités électroniques, pourraient plus faire office de remplissage ou (justement...) de transition.
La face la plus agressive du groupe se manifestera par
Apathia , où la voix de Ben Harris-Hayes se mue en chant post-core le temps de quelques couplets, pour ensuite finir par une fin instrumentale toujours aussi excellente. Un titre pas désagréable, mais qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et peine à convaincre, du fait du chant légèrement en retrait dans le mixage, et à une production qui, si elle convient parfaitement au style pratiqué ici, manque de puissance pour un titre comme celui-là.L’essai sera néanmoins réitéré et plus concluant sur
The Fire Around The Lotus et
A Monument To The Death Of An Idea, où les deux chants se donnent tour à tour la réplique.
Avec une palette de styles aussi variés,
Enochian Theory devrait arriver à séduire les amateurs de rock et de
Metal progressif de par sa richesse et sa qualité de compositions. Mine de rien, le groupe vient de frapper un grand coup, et si cela ne sera sûrement pas l’un des OVNIS musicaux de cette année, c’est en tout cas une belle curiosité à découvrir...au plus vite !
Tu donnes envie de s y essayer..
Une petite note??
Eu oui, j'ai oublié la note, mais j'avoue ne pas trop savoir sur quoi me baser pour mettre un chiffre entre 1 et 20 pour une musique qui relève (comme les autres styles) de la subjectivité
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