Voici le second album de
Evil Shepherd, quintet venu de Belgique, dans une veine Black/Thrash, ou ici plutôt l'inverse, la partie noire n'étant là que pour quelques riffs, la réverbération vocale et des paroles dignes d'un adepte du Malin. Sorti chez
Empire Records, ce disque passé plutôt inaperçu dame pourtant le pion à pas mal de formations autrement plus connues officiant dans un style similaire. Sur une base riffesque très majoritairement thrashmetal, le groupe assène des compositions haineuses et blasphématoires, portées par un organe vocal hystérique, et très souvent rapides.
Dès la seconde piste, "
Dawn Of The
Antichrist" est un exemple type de structure efficace : un riff entraînant, un refrain qui fait mouche, des leads prenants et un flow véloce qui font tout le sel de cet album. L'influence principale qui vient à l'esprit est le
Necrodeath de Mater of All
Evil ou le Pleasure to
Kill de
Kreator pour l'urgence, et toute la scène Sud-Américaine pour le genre développé. A tel point qu'en blind-test, la destination du Chili paraîtrait mille fois plus évidente que le pays d'Erwin Vandenbergh. Simple mais pas simpliste,
Evil Through Darkness and Darkness Through Death sait être vicieux quand il le faut (l'enchaînement amenant "Back From the Grave" pour un morceau tapageur en diable), et s'il ne s’embarrasse pas de fioritures sait aussi percuter durablement, l'étreinte étant rarement relâchée tout au long d'un album à l'intensité remarquable.
Quelques titres en dessous (notons un "
Devil's
Pact" trop brouillon) empêchent une note plus enviable de même que quelques emprunts ça et là (
Hell Awaits et son célèbre pattern sur "
Awake The Beast", et globalement le
Necrodeath des années 2000 en tête, placement vocal et intonations compris). Mais, sans être un quasi-classique comme le premier
Vornth dans une catégorie similaire, les douze titres défilent rapidement avec un riffing galopant efficace et de nombreux passages bien jouissifs. Une ou deux intros tirées de films d'horreur ("Christ Denier", implacable) et une pochette à l'avenant (Bouzikov au pinceau) finiront de convaincre les adeptes de thrash "evil" en quête d'un album oublié mais complètement pertinent encore aujourd'hui, à l'heure où les leaders du genre -
Desaster,
Nocturnal Graves, Deströyer666 - adoucissent leur propos général. Mention au début plus heavy de l'intense "Necrosorcery", pour un des meilleurs morceaux de la galette qui n'en manque pas.
Nonobstant des figures de style vues et revues, le second
Evil Shepherd défonce gaiement ("De-Baptizer", hystérique) et son thrash à tendance evil contentera les fans d'un
Necrodeath énervé, emballé dans un livret soigné avec dessins et papier glacé. Ne serait-ce cette filiation très marquée,
Evil Through Darkness and Darkness Through Death est un très bon album, intense et direct tout en restant assez varié (pour le genre) et au riffing souvent plus qu'efficace ("Undead
Revenge", ou le final "
Darkness Through Death", entre autres), gage de qualité dans ce micro-genre actuellement sur-représenté. Avec des albums de cette qualité, nul doute que le style est bien gardé, même si le groupe Belge semble malheureusement à cette heure en stand-by.
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