Quand on pense à la Suisse et au thrash, ce n'est certes pas le nom de
Bloodlost qui vient à l'esprit. Troisième album pour le trio Helvète (sans qu'il y ait un quelconque clin d’œil avec
Coroner, ici), signé chez
Massacre Records, après un début de carrière pour le moins discret, entre changements classiques de line-up, et soucis de tournées. Le lot des jeunes groupes, dirons-nous. L'occasion pour
Bloodlost de prouver sa valeur, avec une exposition et un label à la distribution suffisamment large pour mettre des atouts de son côté. Avec un enregistrement au Full
Metal Studio de
Marseille par Izakar (
Blazing War Machine),
Bloodlost fera t-il partie des grosses réussites de 2015, à l'instar des très bons albums sortis par
Ultra-Violence ou
Alcoholator, pour rester en
Europe ?
Le groupe des frères Fontannaz (batterie et basse) n'évite pas l'écueil de l'intro inutile, et propose tout au long des 35 minutes de son album, un thrash rugueux, rapide, plutôt varié dans ses tempi, et agrémenté des vocaux de Francisco Martins, au timbre éraillé et puissant à la fois. Ainsi, se détache l'entraînant "
El Diablo" aux riffs véloces et au solo réussi, tout en étant foutrement vindicatif, avec ses accélérations inattendues et réussies. Le meilleur titre, sans contestation. Quelques réussites avec les riffs rock qui ouvrent l'entraînant "
Legion From
Hell" (voir vidéo ci-dessous) ou le très bon "Demolition", à l'accélération meurtrière, aux cris vindicatifs et à la simplicité toute Sodom-esque, preuve que ces petits gars ont du savoir-faire.
Toutefois, l'album, pris dans sa globalité, et malgré sa maigre durée, ne parvient pas à convaincre totalement sur tous les titres. Faute à plusieurs morceaux manquant de finesse et d'accroche (un basique "I Am
Evil", le martial "The Doors", maladroit avec ses chœurs inadaptés et au riff tellement pompé sur
Slayer que c'en est gênant, ou le maladroit et répétitif "Bring My
Bitch" par exemple). Dommage, car "The Undertaker", qui clôture le disque, donne furieusement envie de headbanguer, en rappelant, encore, l'immédiateté de Sodom.
Malheureusement, et à une période où les sorties d'albums dans le style se succèdent à un rythme digne de
Reign In
Blood, la sélectivité prime chez les fans. Seuls les très bons albums se révèlent et passent le cap de l'achat et de la reconnaissance pour leurs auteurs, surtout dans la nouvelle génération.
Evil Origins, faute à des compositions trop inégales, n'est pas de ceux-là, pour le moment. Mais, avec un savoir-faire avéré sur quelques titres, on ne peut que souhaiter à
Bloodlost de réussir la prochaine fois. Demain ?
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire