Azelisassath... Vous aurez sûrement du mal à mémoriser le nom complexe de ce groupe. A proprement dit, il s'agit d'un autre pseudo empreinté par son membre Swartadauþuz. Ce dernier est également membre à part entière d'autres projets parallèles tels que
Svartrit,
Grav,
Trolldom, Bekëth Nexëhmü ou encore
Mystik. C'est dire que son talent artistique est sans limites, proposant dans chacune des formations sus-citées un Black bien distinct et spécifique, bien que l'on ressente son âme et son empreinte à travers chacune de ces oeuvres. En tout cas, sur ce full-lenght, il exprime clairement son désarroi et voue un véritable culte à la dépression, penchant plutôt vers un registre dépressif mais aux textures toutefois Trve.
Des les premières notes, vous quitterez instantanément le monde des vivants pour pénétrer dans celui des morts par un morceau ambient dépourvu de toute vivacité. Alors que l'album vient tout juste de commencer, l'envie de prendre une corde et d'en faire bon usage vous paraîtra parfaitement plausible. Une sorte de marche funéraire et funèbre qui résonnera dans votre tête tel un hymne à la mort, fredonnée par cette voix lointaine et impétueuse par l'ambiance mortuaire de ce premier titre ambient.
Les autres titres (à compter du deuxième), n'en demeurent pas moins ternes et glaciaux par ces guitares au jeu mélodique et à l'aura fantomatique, qui prendront possession de vos sens pour vous engouffrer dans les entrailles du mal-être. C'est dire qu'un gros travail a été réalisé sur les guitares, créant à elles seules une ambiance funeste et oppressante sans avoir recours à du synthé, faisant office de choeurs par leurs simples mélodies. D'ailleurs, ces riffs percutants ne vous lâcheront pas d'une semelle durant l'intégralité de l'album, aux attraits infiniment noirs et fleurant bon l'odeur funeste des cadavres.
Les grattes sont donc le point fort du disque même si le chant n'en demeure pas moins excellent, à mi-chemin entre celui d'
Attila de
Mayhem et celui de
Niklas Kvarforth de
Shining par ces vocaux caverneux et ces raclements de gorge très prononcés (à vrai dire, le chant est vraiment ritualiste tout comme celui entonné chez
Mayhem mais se rapproche d'avantage de celui de chez
Shining par le timbre de sa voix). Le seul bémol, c'est qu'il est trop en retrait vis-à-vis des instruments et aurait donc mérité d'être mis plus en valeur. En tout cas, si vous aimez l'ambiance funeste des premiers
Shining, cet album ne pourra que vous plaire, pourvu d'une teinte toutefois moins dépressive et enveloppé d'une atmosphère moins oppressante.
La cover illustre parfaitement l'état d'esprit de l'album, qui vous fera voyager dans les recoins reculés des Enfers, où votre destin sera de finir promptement pendu au bout d'une corde, au milieu d'autres défunts abandonnés à leur sort tragique. Chacun des titres révèle une noirceur irrespirable qui noircira vos entrailles plus encore qu'une fumée noire, suffocante et pestilentielle. L'auditeur trouvera toutefois son salut sur le dernier titre ambient de l'album, qui laissera ce dernier dans un profond désarroi. Le message misanthropique "anti-humain" est donc passé comme une lettre à la poste, et poussera inéluctablement l'auditeur à mettre fin à ses jours. Une écoute dont on ne sort pas indemne.
Elle fait partie d'une des meilleures que tu as écrit.
Un grand bravo !!!
Ce chant d'outre tombe, cette prod froide et cette réverbe dans les instruments qui sonnent distants donnent à l'album une putain d'ambiance. Il est d'ailleur dommage que les deux autres réalisations sonnent plus "conventionnelles". Ce Evil Manifestations a un gros truc en plus.
Perso, j'adore cet album, mais je suis aussi un gros fan de "Total Contempt of All Life", leur premier full-lenght, assez rare malheureusement, et coûte une prune en LP. Disons que le style d'Azelisassath a commencé à changé légèrement depuis cet opus, d'une teinte plus froide et mélancolique, qui se confirmera d'autant plus sur le petit dernier. En tout cas, chaque album recèle sa propre atmosphère, et j'aime beaucoup aussi celle de ce disque, à la prod assez caverneuse et un chant qui semble venir d'un autre monde.... Sans omettre ces putains de riffs qui sont tellement bien ficelés et octroient cette ambiance funeste, à l'instar de choeurs sans avoir recours à du clavier, et ça c'est vraiment du grand art. En fait, j'apprécie et appréhende chaque album différemment tellement leur essence est unique. Un très grand groupe.
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