Everybody Dies, Darling!

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16/20
Nom du groupe Killing Suzy
Nom de l'album Everybody Dies, Darling!
Type Album
Date de parution 17 Fevrier 2017
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Everybody Dies
Ecouter06:03
2.
 Sisters
Ecouter04:40
3.
 Falling
Ecouter03:37
4.
 Broken Dreams
Ecouter04:29
5.
 Pain Makes Me Stronger
Ecouter03:32
6.
 Lament in Prediction
Ecouter03:09
7.
 Courtly Love
Ecouter04:50
8.
 Nail in My Flesh
Ecouter04:32
9.
 Aphelion
Ecouter03:54
10.
 Atlantis
Ecouter04:15

Durée totale : 43:01

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Killing Suzy



Chronique @ ericb4

04 Mai 2017

Une jeune production placée sous le signe d'une heureuse harmonisation des tendances...

On ne compte plus les groupes de metal gothique à chant féminin venus tenter crânement leur chance pour essayer de s'imposer à leur tour, dont la plupart ont connu un funeste destin. Toutefois, ce jeune quintet allemand originaire de Cologne, composé de Ralf (guitare), Ambra (chant), Jens (basse), Gerd (batterie) et Sebastian (claviers), n'a pas tremblé face à une sévère concurrence alimentant ce registre. En effet, sans complexes, il nous octroie d'entrée de jeu un premier album full length, au nom évocateur (« Everybody Dies, Darling ! ») ; auto-production de 43 minutes où s'enchaînent 10 titres rock/metal gothique à la touche dark, qui nous renvoie tour à tour à Darkwell (à l'aune de « Moloch », leur dernier opus) et The Birthday Massacre pour leurs vibes gothiques ; Draconian pour son côté sombre ; Voices Of Destiny (dernière mouture) ou encore Forever Slave (à l'image de « Tales for Bad Girls ») pour leurs mélodies accrocheuses mais nullement acidulées. Une originale alliance de styles dont se pare cette initiale offrande, en somme, et qui la singularise véritablement.

L'oeuvre jouit d'une qualité de production remarquable, que ce soit au regard de l'ingénierie du son, ne laissant filtrer que peu de sonorités résiduelles, dont un mix bien équilibré, ou concernant les finitions, au rendez-vous de nos attentes. De quoi mettre en valeur un set de compositions plutôt dynamiques, voire corrosives, parfois ténébreuses, plus rarement en demi-teinte. D'une technicité instrumentale déjà maîtrisée, dispensant des portées finement sculptées et restituées avec précision et une bonne dose d'inspiration, cette formation révèle ainsi un potentiel créatif que certains pourraient lui envier. Quant à l'empreinte vocale de la frontwoman, elle s'avère souvent haut perchée ; dotée d'un timbre frissonnant, celle-ci joue davantage dans un registre rock gothique que lyrique (même si ce dernier n'est pas totalement absent), et la magie opère bien souvent. On observera encore le subtil graphisme, au trait affiné et d'inspiration fantastique, de la jaquette, représentation imagée de la mort, totalement en phase avec le titre de l'opus. Bref, de quoi piquer notre curiosité et ne plus tarder à placer le cd dans la platine. Ecoutons plutôt...


Ce qui frappe, en premier lieu, c'est la capacité du combo à harmoniser ses sources d'influence, au demeurant assez hétérogènes, pour nous livrer un message musical souvent offensif, engageant, pourvu d'une pointe de noirceur dont se nourrissent quelques accords. Pour ce faire, si les up tempi ne sont pas rares, les mid tempi un tantinet corrosifs ne manquent pas non plus à l'appel, avec quelques belles réussites à la clé.

Ainsi, doté de riffs saillants et tournoyants, l'entraînant mid tempo gothique « Sisters », dans la veine de Voices Of Destiny (en référence à leur dernière rondelle « Crisis Cult »), avec une pointe de Gwyllion (les roulements de tambour évoquant ceux de « The Edge of All I Know »), nous impose un pilonnage de caisse claire, d'inébranlables blasts, au fil d'une sente mélodique immersive. Bref, un hit vitaminé et électrisant, entonné avec justesse et beaucoup d'aplomb par la sirène, disséminant ses puissantes et claires inflexions jusqu'au terme de l'offrande. Quant au vrombissant et glaçant « Everybody Dies », il ne retient pas moins l'attention. Ce morceau distille des blasts biens sentis sur fond de nappes synthétiques étirées, oscillant ainsi entre Draconian, au regard de son atmosphère oppressante, et Darkwell, quant à ses harmoniques. Techniquement complexe et alternant opportunément accélérations et ralentissements rythmiques, cette piste un poil progressive se pare, en outre, d'un saisissant refrain, mis en exergue par les graciles volutes de la belle. Enfin, de sanguines guitares saturées nous assaillent sur « Broken Dreams », saillant et captateur mid tempo gothique mélodique conjuguant harmonieusement les vibes de Darkwell et Forever Slave. En outre, un beau legato à la lead guitare s'infiltre sur un pont techniciste rutilant, précédant une bondissante reprise sur un refrain envoûtant. Autre temps fort de la galette.

Moins orientés vers les charts, et pourtant investis sur une dynamique rythmique similaire, d'autres passages révèlent une vision plus tourmentée du monde, transparaissant alors dans les tortueuses séries de notes dispensées par le combo allemand. Anxiogène et sombre, le mid tempo « Falling », non sans rappeler The Flaw, avec un zeste de The Birthday Massacre et de Draconian, par ses étranges modulations synthétiques inquiète. Toutefois, calée sur une ligne mélodique aussi énigmatique qu'ensorcelante, par ses angéliques impulsions, la frontwoman parvient à maintenir l'attention de l'auditeur. D'autre part, un serpent synthétique ondule sur l'étrange et obscur « Aphelion » qui, à la façon de The Birthday Massacre, nous plonge dans une frissonnante atmosphère gothique. En outre, des effets de contraste se font jour entre des couplets à la pâle mélodicité et des refrains souriants. Ou l'art d'harmoniser le Yin et le Yang.

Mais la troupe germanique ne s'est pas montrée maladroite eu égard aux morceaux les plus speed, loin s'en faut. Ainsi, des riffs gras étreignant une rythmique lourde et d'une régularité métronomique enserrent le vigoureux « Nail in My Flesh ». Combinant les enivrantes harmoniques de Darkwell et le caractère virulent des premiers After Forever, cette frondeuse plage recèle une séduisante ligne mélodique dont se parent couplets et refrains. A la maîtresse de cérémonie de compléter le tableau au regard de ses pugnaces mais néanmoins célestes patines oratoires. Dans cette mouvance, des roulements de tambour secs et répétitifs infiltrent l'up tempo « Courtly Love ». Ainsi, c'est sur des charbons ardents que le collectif teuton nous place. Avec de faux airs de ReVamp, le groupe délivre alors une profusion de riffs corrosifs sur fond de section rythmique enfiévrée, apte à générer un headbang bien senti.

Malgré le déploiement de telles ogives, le combo allemand n'a pu éviter quelques écueils, contribuant à fragiliser son vaisseau amiral. Tout en sauvegardant une qualité de production irréprochable, ces morceaux sans être de mauvais aloi seraient un poil en-dessous du lot. A commencer par le tonitruant « Pain Makes Me Stronger » qui, sans tarder, nous saute à la gorge. De bout en bout, il nous lacère de ses riffs rocailleux et saccadés, de ses frappes sèches n'ayant de cesse de meurtrir les fûts. Ce virulent propos repose toutefois sur un cheminement mélodique plus linéaire que celui de ses voisins, nous poussant ainsi à la désaffection au terme de plusieurs écoutes. Pour sa part, évoluant sur une rythmique syncopée, l'énergisant « Lament in Prediction » distille des arrangements instrumentaux dans le sillage de Forever Slave et une dynamique d'ensemble à la Gwyllion. Cependant, les accords s'avèrent répétitifs et le tracé mélodique peu oscillatoire, bien qu'assez agréable. Et que dire du low/mid tempo « Atlantis » s'étirant inlassablement, au fil d'une sente mélodique palote et en proie à la répétibilité ? En dépit d'une tentative de nous attirer par un semblant de dynamique à mi-morceau, ce dernier ne décolle pas d'un iota. Et, sans surprise, la sauce peine à prendre.


A l'issue du parcours de la rondelle, force est de constater que la jeune formation teutonne n'a tari ni d'inspiration ni d'aplomb pour nous concocter une œuvre à la fois magmatique et énigmatique, avec quelques prises de risques à la clé. De plus, ses sources d'influence semblent digérées au point de livrer en l'état un manifeste déjà identifiable. En outre, le quintet a pris soin de diversifier ses atmosphères, d'éluder les moments intimistes (dont se prévalent moult formations concurrentes) et de rendre accessibles la plupart de ses lignes mélodiques, et ce, sans sacrifier ni la fine technicité dont l'opus se nourrit ni l'émotion. Mais le revers de la médaille est de ne pas offrir une palette plus étoffée d'exercices de style (fresques, instrumentaux, duos...) et de linéariser certains passages jusqu'à les rendre quasi insipides. Mais le groupe a bien le temps de peaufiner ses gammes et ses arpèges pour rectifier le tir et livrer ainsi une œuvre plus aboutie. Ce qui n'entrave en rien le plaisir qu'éprouvera déjà l'amateur de ses maîtres inspirateurs à la découverte du message musical inhérent à cette singulière proposition.

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