En ces débuts de temps estivaux, les fans de metal progressif doivent se sentir particulièrement comblés. Quelle qualité dans chaque nouvelle sortie !
Leprous dévoile un opus somptueux,
Vindictiv continue sur sa lancée avec un travail de qualité, pendant qu'arrivent des petits nouveaux bien talentueux tels qu'Opposing Motion. Cette fois, le 7 juin, c'est au tour des italiens sévissant sous le nom de
Silver Lake de s'exprimer. Il est à noter qu'il s'agit là d'un deuxième essai, le premier étant resté dans l'anonymat le plus total. De plus, le groupe a la chance de voir sa galette estampillée du logo SG Records, ce qui s'approche de la consécration avant l'heure.
Commençons par la pochette. Bien que j'accroche pas trop personnellement, il faut reconnaître que c'est un travail extrêmement soigné, qui fait propre et donne une première bonne impression. Deuxièmement, le clip. Il est de bonne qualité, bien réalisé, et dévoile une première très belle chanson nommée Shape the Scarlet
Flame. Je reviendrais à ce titre bientôt.
Il m'est cependant malheureusement impossible de commencer le descriptif des morceaux par le meilleur côté. Car ce
Every Shape And Size souffre d'une maladie étrange, un cas très rare, quasiment incompréhensible. Cette maladie consiste à avoir mis le plus mauvais morceau en début d'album. Tout le monde le sait, il faut mettre quelques bons titres aux premières places afin d'accrocher l'auditeur, au minimum un titre qui fera mouche à coup sûr. Mais là non. Parmi les quatre premières chansons, une seule est correct, c'est celle issue du clip. Certes Invisible to the Eye n'est pas un mauvais morceau en soi, c'est catchy, puissant, simple, l'intro est un peu originale, mais c'est tout. Le reste est profondément banal. C'est du déjà entendu, c'est un titre pour montrer que c'est bien du progressif au cas on penserait que c'était du hardcore.
Hold Me
Close dévoile des esquisses d'influences de
Dream Theater, mais ce n'est pas du tout un signe de qualité, à part le refrain, c'est assez moyen, juste un peu mieux que le titre précédent. Et quand ce ne sont que des esquisses sur Hold Me
Close, on assiste à des énormes ressemblances sur
Guardian Demon, où on ne trouve que du basique-classique, un j'y-fout-tout sauce prog, sans une once d'originalité.
Heureusement au milieu de tout ça il y a Shape the Scarlet
Flame, un titre magique, au début très atmosphérique, avec un chant très émotionnel qui fait un peu penser à Vincent Cavanagh d'
Anathema ; le solo aussi est d'excellente facture. Tout s'enchaîne avec une magnifique fluidité, le travail post-enregistrement est très bien réalisé.
Ces écueils sont heureusement les seules erreurs de ce
Every Shape And Size. Le reste, c'est tout du bon. Le chant passe du correct à l'excellent, la voix n'est pas hyper originale, mais parfaitement maîtrisée. Tous les instruments sont accordés ensembles, chacun est à sa place et offre un son net et précis.
The
Illusion est un petit morceau instrumental fort sympathique, faisant un peu office d'entracte, entre émotion et technique. Arrivent ensuite les morceaux un peu plus ambitieux, de véritables pièces de choix. Basic montre un côté plus sombre de l'opus, avec son chant tourmenté, plus agressif sans jamais tomber dans la violence. Le solo est de taille conséquente, ce qui ravira les fans de la six-cordes et achèvera de convaincre l'auditeur. Cependant, ce n'est pas le meilleur moment de l'album. Le meilleur, c'est Escaping from This Town, et il n'y a pas à contester. La guitare est impressionnante tout du long, le solo est divin, certes très technique, mais d'une beauté … Et cette mélodie de piano en conclusion …
L'opus se termine sur un morceau redoutable d'efficacité et d'émotion, nommé Dorian. La tension monte peu à peu, inexorablement, jusqu'à ce que tout explose, car arrive le refrain, d'une simplicité pure, combinée à une puissance doucereuse et enivrante. Un petit passage au violon, délicieux, puis la guitare reprend ses droits pour un solo quasi-parfait. La chanson et l'album par la même occasion se terminent par un retour au piano, une mélodie simple, pure, pour dire humblement que les meilleures choses ont une fin.
Malgré les inexplicables erreurs de début d'album,
Every Shape And Size est en majorité d'une très bonne qualité. En même temps, on pourrait penser que ces titres souffrent beaucoup de la comparaison avec ces qui suivent. Ils mettent à leur manière toute la lumière sur les sept titres quasi-parfaits décrits plus haut. Il ne reste plus qu'à construire un album dans le même sillage, mais cette fois sans aucune fausse note ni faute de goût. Le combo a maintenant toutes les cartes en main. Et il en est bien capable.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire