Every Man for Himself

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14/20
Nom du groupe Spaceship Underground
Nom de l'album Every Man for Himself
Type Album
Date de parution 01 Décembre 2015
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Clay 03:48
2. All Alone 03:19
3. Circus 03:58
4. I Trust Winter 04:11
5. Looking 03:17
6. Here It Comes Again.. 03:27
7. I Wish I Didn't Know 03:32
8. Bad Girl 03:46
9. This Time 04:07
10. Goodbye 04:43
Total playing time 38:08

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Spaceship Underground


Chronique @ ericb4

30 Novembre 2016

Une éclectique et sensible proposition à effeuiller...

C'est à la lumière d'un manifeste et généreux allant mais au regard d'impulsions savamment dosées et d'un propos judicieusement orchestré que nous parvient une nouvelle énergie doublée d'une fine plume moyen-orientale alternative, à l'instar de cette formation israélienne. Mu par un travail de fourmi en coulisses, le jeune sextet israélien originaire de Tel Aviv, créé en 2013, nous livre, deux ans plus tard, ses premières gammes à l'aune de cet initial album full length, auto-production où s'égrainent 10 pistes successivement et sereinement enchaînées sur un ruban auditif de 38 minutes. Ainsi, c'est au carrefour d'un kaléidoscope d'influences stylistiques que ce projet prend racine, combinant metal atmosphérique et électro gothique, hard rock, rock mélodique, hip hop, jazz, faisant penser tour à tour à Lacuna Coil, Bif Naked, Ela, Amaranthe, The Gathering. Pour ce faire, la parolière et fontwoman Grace M (Chen Mogsamov), les guitaristes Yonatan Becker et Idan Reter, le bassiste Jinno Cipin, le claviériste Yosef Arazi, et le batteur Ariel Kedem nous livrent un set de compositions enjouées, fringantes, colorées, romantiques, parfois insolentes mais jamais outrancières mises en exergue par une qualité de production de bon aloi. Et ce, notamment au regard d'un mixage affiné, signé Simon Vinestock, autorisant une péréquation de l'espace sonore entre les parties instrumentales et vocales en présence.

A la rencontre des moments les plus vitaminés, le chaland ne restera pas de marbre, loin s'en faut, ceux-ci aimantant le tympan et ne nous égarant que rarement de notre chemin. Le groupe ayant su harmoniser les tendances, offre un spectacle haut en couleurs même si une impression de déjà entendu est susceptible de gagner les âmes les plus averties. Ainsi, l'offensif « Looking » pourra rappeler l'atmosphère de The Gathering, avec une touche de Bif Naked, eu égard aux harmoniques investies. Arc-bouté sur un riffing corrosif, l'incandescent moment hard rock mélodique enjolivé par les chatoyantes volutes de la prédatrice retient l'attention, distillant également quelques ralentissements opportuns et un (trop) bref mais efficient solo de guitare de clôture. Dans cette mouvance, un riffing graveleux nous accueille sur l'énergisant et suave « Here It Comes Again.. », titre invitant oscillant entre hard rock et électro gothique, avec de faux airs d'Amaranthe, où la belle, à l'aune de ses graciles et un tantinet langoureuses impulsions, se meut avec aisance. Dans une ambiance alternative, quasi festive, l'engageant mid/up tempo « Circus » s'imisce dans l'ombre d'Ela, avec quelques arrangements renvoyant à « Circus Black » d'Amberian Dawn. En outre, une limpide et circonstanciée empreinte vocale octroyée par la belle contribue à réchauffer l'atmosphère déjà enjouée de la plage. Soudain, le convoi orchestral s'embrase, puis le silence...

Dans une veine rythmique plus en retenue mais émoustillante, certains passages n'ont pas manqué de recueillir l'adhésion, d'autres un peu moins... Ainsi, on pénètre dans un univers sulfureux à l'aune de l'entraînant mid tempo « Clay », titre rock métallisé à la croisée des chemins entre un Lacuna Coil des premiers émois, comme sur « In a Reverie », Ela à l'époque de « Make My Day » et Amy Winehouse. Suivant une ligne mélodique rigoureuse dans sa conception comme dans son principe d'émission, ce brûlot ne ratera pas son effet, notamment sur un refrain catchy, mené tambour battant par une sirène sachant faire danser ses gracieuses inflexions pour nous retenir. Bref, un hit en puissance concocté par l'inspiré collectif israélien. Dans cette dynamique mais avec moins de luminosité, d'obédience rock mélodique bien trempé dans la veine de Bif Naked, « All Alone » lance ses riffs nerveux et effilés au gré des pérégrinations d'une instrumentation bien enlevée. Malgré une énergie communicative invitatoire à un headbang subreptice et les attaques oratoires d'une valeureuse interprète, on regrettera un cheminement mélodique un peu terne et de répétitives harmonies, laissant, de plus, une impression de déjà vu. Plus discutable encore, l'orientalisant aux accents hip hop « Bad Girl » renferme une envoûtante lumière mordorée mais une lassante répétibilité du schéma rythmique et harmonique. Ainsi, c'est en demi-teinte que l'on quitte cette plage

Quant aux moments tamisés, sans révolutionner le genre mais avec un brin d'inspiration et d'authenticité, le combo parvient à toucher notre fibre émotionnelle. Lorsqu'une touche progressive est couplée à ces instants fragiles, un supplément d'âme se fait jour et rend compte d'un potentiel technique et esthétique inaliénable de la part de nos acolytes.
Ainsi, sensible et agréable ballade dans le sillage atmosphérique de Lacuna Coil, avec un zeste d'Evanescence, « I Trust Winter » est un ravissement de tous les instants, la mélodicité jouant sur les nuances nous transportant d'un battement d'aile hors des contingences matérielles. Ce faisant, la charge émotionnelle de l'instant de félicité est forte, habitant chaque espace de la piste, et tenter de s'y soustraire serait une tentative vaine, pour ne pas dire avortée par avancée. Sans s'avérer innovant, le morceau n'en demeure donc pas moins immersif à souhait. Chapeau bas. D'influence Lacuna Coil, lui aussi, « This Time » s'affiche telle une voluptueuse ballade aux subtiles irisations mélodiques, avec quelques sonorités jazzy en arrière-fond. Dans l'ambiance feutrée et un poil énigmatique d'un titre qu'on croirait avoir déjà entendu on ne sait où, le pavillon reste sous l'emprise des charmeuses et caressantes ondulations oratoires de la sirène, et ce, sans éprouver le désir d'interrompre sa marche en avant.

Sous le joug d'une démarche progressive, ces moments apaisés offrent une lumière différente, venant parfois nous chercher dans nos derniers retranchements. D'une part, de somptueux arpèges au piano entament le mélancolique et poignant «  Goodbye », aérienne et lascive ballade progressive dans le sillage de The Gathering, avec une touche jazzy en substance. Lorsque le corps orchestral prend son envol, un vent de terre se soulève et l'on se plait à se perdre dans les méandres technicistes dispensés avant que le maître instrument à touche ne vienne fermer la marche, pianissimo. Douce sérénade progressive entamée en guitare/voix, « I Wish I Didn't Know », pour sa part, se pose comme un intimiste moment aux délicates variations entonné avec élégance par la maîtresse de cérémonie. On se plait alors à s'extraire du plancher des vaches pour embrasser de célestes et immaculées contrées, même si l'on aurait espéré davantage d'oscillations du sillon mélodique pour qu'une émotion plus immédiate finisse par nous étreindre. Agréable instant à défaut d'être imparable, donc.

Cette œuvre, on l'aura compris, est à considérer à part entière, tant par son caractère éclectique que par les judicieuses juxtapositions stylistiques dont se parent certains morceaux. Original dans son approche plus que dans l'exploitation de ses harmoniques et ses orientations mélodiques, ce projet recèle cependant quelques secrets de fabrication qui nous font y adhérer, parfois malgré nous. Jouissant d'une production de bonne facture logistique, cette offrande témoigne du potentiel technique et artistique de ses auteurs, qu'il conviendra toutefois de valoriser. Et ce, en diversifiant notamment l'offre (duos, instrumentaux, fresques...), en affirmant davantage leur tempérament, tout en ayant digéré leurs sources d'influence. Pour un premier essai, à défaut de s'avérer éminemment rayonnant, l'effort reste probant, voire encourageant. Les amateurs de metal alternatif à chant féminin orienté rock/hip hop/jazzy pourront donc aller y jeter une oreille attentive pour le plaisir de la découverte. Selon votre humble serviteur, il se pourrait même que l'adoption de la galette soit au bout du chemin...

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