Dans tous les épisodes de l'Agence Tout Risque, un brave type se fait pourrir la vie par une crevure jusqu'à ce que les potes à
Hannibal débarquent pour remettre les pendules à l'heure ... l'itinéraire de
Salty Dog c'est la même chose sauf que le van de
Barracuda a loupé la sortie d'autoroute et qu'
Hannibal n'a jamais pu changer de plan ... gasp !
A l'aube de connaitre un succès que la qualité de leur premier Lp laissait augurer, SD s'est frité avec sa maison de disque et celle-ci a interdit à MTV de diffuser leur clip sous peine de rétorsion (la rétorsion en question étant : "vous les diffusez on vous file pas le dernier clip des Gun's n'Roses !").
Ce qui en dit long sur les douces mœurs de maisons de disques, qui comme elles le feront ensuite avec la vague grunge, signent des groupes à tour de bras pour éviter de se les faire piquer par la maison d'en face, quitte à les torpiller ! ...en foot on appelle ça le Milan AC !
Même si le groupe a vécu 4 ans , c'est bien du CD d'un mort-né dont je vais vous parler.Chronique d'outre tombe donc !
Le
Salty Dog c'est un cocktail : pamplemousse + vodka + glaçage au sel ... inutile de vous dire que ça se boit bien ... le CD est à l'image de la boisson: un excellent grilleur de points de permis ! Autant le dire nous sommes devant un des multiples succédanés à la bande à Axl mais là où beaucoup auraient un méchant goût d'aspartame, SD réussit à séduire par la qualité des compos et celle des musiciens ... pas par la qualité du son par contre.
Bon ok c'est un premier (normalement) album donc difficile de se voir proposer Bob Rock à la production, mais mettre aussi peu en avant la guitare c'est du gâchis !
Voilà pour l'environnement ! ... et au milieu coule une rivière : 13 titres ! c'est dire ! Amateurs d'Aero-jusqu'à Permanent
Vacation-, de Guns , et de tous leur petits frères ou cousins éloignés
Faster Pussycat,
Roxx Gang,
Jet Boys,
Johnny Crash ... etc ... vous serez en terrain connu ! Jimmy Beacher , le chanteur, a une de ses voix qui font un peu le style sleaze rock : entre Steven Tyler et une porte de prison qui grince ! Mais il s'en sort bien jusqu'au titre final Nuthin' But a
Dream, où son asthme chronique semble lui jouer des tours, ce titre étant le plus 'speed' de l'album (enfin speed..c'est pas
Ace of Spade non plus !)avec de gros breaks bien vigoureux.
La plupart des titres ne renouvelle pas la face du rock mais on trouve néanmoins quelques bonnes surprises et une vraie merveille. Les surprises, on les doit notamment à Scott Lane, le guitariste dont le jeu est à mi-chemin entre CC
Deville, coté soli et Bo Diddley pour ses gros riffs péchus empreints de blues bien gras. Spoonful du bluesman Willie Dixon (pas la première fois que ce titre est repris ... cette version étant, pour moi la meilleure. Vraiment dans l'esprit dirty blues du Mississipi) et Slowdaze (ambiance shakin' rock style Rag Doll d'Aero) illustre parfaitement ses qualités, interventions justes, groovy et inspirées ... et ce malgré ce son vraiment tout pourri !
Avec Ring My Bell on est de retour dans les 70's ... y compris avec cette cloche bien gonflante qui revient à chaque refrain ... forcément Ring 'My Bell'!
Seule vraie fausse note : Heave
Hard et les ballades Just Like a Woman et
Sacrifice Me. Les miaulements, feulements et autres couinements métro-sexuel du chanteur je veux bien que ça fasse de l'effet sur la pré pubère yankee mais pour le gazier gascon c'est un peu irritant ! On aurait apprécier un chouia plus de subtilité ... D'autant qu'il en est capable Mister Beacher !
Lonesome Fool (titre rock auquel un banjo donne une touche folk) et Where the Sun Don't Shine témoignent qu'il est capable de changer -un peu- de registre.
Reste que cet album est introduit par un petit mirage ! Une trouvaille ! Le pendentif de Mémé qu'on croyait perdu et qu'on retrouve dans la boite à couture de Tata Lucette !
Come Along ! Pour le définir en un mot : orgasmique ! Tout en crescendo. Imaginez : une basse qui ouvre le bal, rejointe par une batterie, d'abord maladroite, comme un ado à un premier rencard, puis qui se pose et à qui vient s'adjoindre une gratte vicieuse et volontaire ... Le batteur impose un rythme punchy, et quand la pulsation s'accélère tous se mettent à l'unisson ! Le passage Charley/Ride-Ride/Charley est une tuerie (amis batteurs, à vos écouteurs !)! La seule comparaison possible c'est le
Paradise City de Guns 'n' Roses pour son final à 200 à l'heure ! ... après Guns c'est Guns ... la comparaison s'arrête là.
En dehors de Michael Hannon , le bassiste qui officie aujourd'hui dans
American Dog, plus de trace des anciens membres de
Salty Dog. Ou peuvent bien passer ces gars ? Que ce soit eux ou des musiciens 'étoile filante' comme Apache (
Little Caesar) ... Ils doivent monter des tribute bands pour s'éclater le week-end et bosser dans des stations services en semaine, en se laissant pousser le ventre au fin fond de l'Oklahoma...brrr...Comme le dit le
Kurgan dans
Highlander 'It's better burned out than fade away''...Eux ont été avalés par l'oubli ...
Je vais de ce pas me repasser le cd qui dort dans son boitier depuis au moins 20 ans. La dernière écoute ne m'avait guère emballée, pas plus que ce premier titre de l'opus "Come along" que tu nous "vends" si bien. Tu as piqué ma curiosité. Si ça se trouve, je suis encore passé à côté d'un titre énorme...
Excellente cette chronique. Il était top ce Chukbery ! Dommage qu'il ait claqué la porte, encore un, suite à l'accueil réservé aux nouveaux chroniqueurs sur ce site...
Je m'apprête à découvrir cet album que j'avais noté dans la Goulothèque 1990, je ne savais pas que tu l'avais Sam... Apparemment t'es pas pas convaincu, mais quelque chose me dit que ça va me plaire... "Le Salty Dog est un cocktail : pamplemousse + vodka + glaçage au sel ... inutile de vous dire que ça se boit bien !" Mort de rire.
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