Even As All Before Us

Liste des groupes Doom Metal The Gault Even As All Before Us
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16/20
Nom du groupe The Gault
Nom de l'album Even As All Before Us
Type Album
Date de parution 2005
Style MusicalDoom Metal
Membres possèdant cet album5

Tracklist

Reedition 2007 LP chez Ván
1. Ire (Intro)
2. Obliscene
3. Bright White Blind
4. County Road, Six Miles In
5. Outer Dark
6. The Shore Becomes the Enemy
7. Hour Before Dawn

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The Gault


Chronique @ Corwin

06 Juillet 2007
Groupe maudit, splitté après avoir produit un album, disque oublié et redecévouert quelques années plus tard, c'est écrit dessus, c'est culte, et bla, et bla, et bla. Pour tout vous dire, je flairais le non-évènement à plein nez, quelque chose dans le goût d'un projet avorté et sans intérêt qu'un label avait décidé de sortir avec tout le bel emballage vendeur.

Bon, autant pour moi. Pour une fois, c'est marqué culte dessus et c'est très, très loin d'être faux. The Gault nous sert un album hybride, sorte de rock psychédélique aux influences coldwave, doom, goth, stoner. Je crois que j'ai fait le tour. On a donc affaire à un "black rock" lent, puissant et aérien parcouru de sons gras et de larsen, au travers duquel on sent fortement l'influence d'un certain Neurosis, et tout particulièrement de leur A Sun That Never Sets (ce qui n'est pas la référence de bouse, vous en conviendrez).

Le chanteur est une véritable révélation. Il alterne avec brio chants désespérés et cris... Heu, désespérés aussi en fait. Sa palette de nuances dans les sentiments tristes et noirs est impressionnante, on sent qu'Ed Kunakemakorn vit son chant, en osmose totale. J'ai rarement entendu d'aussi bonnes prestations en matière de goth plaintif (je dis goth car c'est dans ce chant que se retrouvent les principales influences de ce genre, mais on pourrait parler de tous les chants désespérés en général, ce monsieur a beaucoup à apprendre à la horde de grogneurs sans sentiments des funeral doom dépourvus de génie). Il est aussi accompagné de temps à autre par une voix féminine qui s'insère parfaitement dans les compos.

Les guitares hésitent entre un son strident et des sonorités plus rondes, de celles qui touchent au coeur sans avoir à chercher la chaleur. Ce sont des riffs tristes, des stridulations malades, et pourtant c'est beau, c'est poignant sans être minant. La batterie simple et martiale vient compléter l'ambiance sans rien gâcher, sachant se faire d'une discrétion exemplaire sans disparaît totalement, instaurant un squelette de structure à ces morceaux kilométriques et cycliques. Et pourtant, loin de s'y limiter, The Gault nous livrent même quelques envolées post-rock énervées, coups de fouet bienfaiteurs qui cassent le rythme sans briser la justesse du morceau, rajoutant des instants de bravoure passionnants.

Je vais, pour conclure, prendre l'exemple d'un disque classique de funeral doom. A ces disques là, je peux les écouter d'une traite certes, mais mon attention retombera toujours à un moment ou un autre du disque, et surtout, je n'aurais aucune envie de le remettre d'office dans la platine, même si je le ressortirai plus tard, une fois de temps en temps. Ici, c'est différent, tout en restant assez proche sur le fond. Lorsque ces 73 minutes de tristesse et de désespoir, la première chose qu'on a envie de faire, c'est de recommencer le voyage. On appuie sur Replay... Et 73 minutes après, on est toujours enchanté. Cet album est magique, tout simplement.

On notera tout particulièrement les envolées d'obliscence ou encore d'outer dark qui sortent un peu du lot, mais franchement, pas une minute n'est à jeter ici (à part peut-être l'intro un peu folk et pas franchement utile). Un objet qui cultive un sens tordu de la beauté planante absolument fascinant, et qui s'en va rejoindre le Feedbacker de Boris dans mon panthéon des meilleures oeuvres monolithiques à écouter en boucle. Notons pour terminer que The Gault réussit en plus le tour de force d'être (très relativement, c'est du doom cauchemardesque quand même) accessible, même si les larsen en rebuteront quelques uns.

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