Crée en l'an de grâce deux mille neuf, Profundae Libidines nous gratifie d'un album avec un contenu conséquent (12 pistes, 50 minutes au garrot) en ce chaud mois de Juin 2011 où certaines naissances se sont déroulées en marge des conventions habituelles (pochette explicite). Au vu des nombreux guests qui sont venus supporter cette formation (Vaerohn de Pensées Nocturnes, Vestal de
Merrimack,
Dagoth de chez
Otargos et autres charmants convives), laissons cette galette nous énivrer l'espace de quelques minutes et retirons-en tout les précieux sédiments via cette chronique, voulez-vous.
Après une intro dispensable (peu éclatante, un procédé vu et revu mais peu enclin à disparaître toutefois), nous démarrons les hostilités avec cette série de titres ayant pour trait les derniers instants de... Jésus le martyrisé jusqu'à sa résurrection (jesUS ARMY), sujet ô ne peut plus connu de tout clampin chrétien de base. On sera dès lors entraîné dans une cavalcade hargneuse, bien décidé à pervertir le plus possible ce passage tant et tant narré par cette religion monothéiste bien passable... un mot qui revient hélas systématiquement pour le traitement qu'à reçu la batterie (BAR), peu massive tout le long de ce "
Evangelium Secundum Matthaeum".
Quelques éléments font preuve tout de même d'un meilleur traitement, les variations accordées aux chants notamment, tantôt criards - omnipotents - païens - lourds - plaintifs, crachant à poumons déployés tout en étant d'une teneur différente à chaque nouvelle composition. Un bon point à lui accorder, tout comme l'utilisation fugace d'instruments autres que les guitares, tels que le violon / l'harmonica (en me demandant le pourquoi de son utilité précise sur "La Mission des Douze") et le piano. L'outro le fait d'ailleurs agréablement ressentir (accompagné de cette douce cantatrice), sur une tonalité fin XIXe siècle fort réussie. Quant au sort réservé à l'instrument primordial qu'est la guitare, l'on cotoîe le bon et le peu inspiré côté riffs, peu de réelle poussée jouissive j'ai pu constater lors de l'écoute, sauf sur "Pierre Renie Jésus" voire "Jésus Est Cloué sur la Croix" où là la trique revient telle une chevauchée fantastique.
Sinon, ce qui me chagrine plus que tout, c'est cette impression tenace que l'on a pas affaire à une réelle progression macabre par rapport au destin de Jésus mais à un méli-mélo, suivi de passages pagan pas maladroits du tout mais qui ne soutiennent pas de message particulier (à mon sens), des pistes aux atmosphères variés mais ne suivant aucun schéma déterminé en somme, ce qu'hélas j'avais supposé au vu des noms sur la tracklist mais qui ne s'est point avéré à mes yeux.
Néanmoins, une fois que "Hostias et Preces" s'est exprimé, une bonne impression demeure rattaché à mon palais, ce qui laisse augurer du meilleur si un prochain album est en cours de gestation en apportant des corrections minimes sur ce qui est décrié plus haut.
Une bonne entame donc pour un 1er album, les bases ont été assimilés dans le style visé, plus qu'à affiner et mieux cerner ce qu'il doit apposer comme approche fervente au fur de l'avancement des pistes sélectionnés pour que le rendu en devienne plus percutant et insistant, histoire qu'à sa sortie le trop plein intestinal des multiples CD de Blasphème Métallique qu'on a accumulé soit expulsé derechef et que cet opus ait l'exlusivité ultime de diffuser ses vils molécules en nos corps affaiblis, lui et seulement lui.
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Faudrait-il qu'il naisse sous X, ce nouveau-né au cou démesuré ?
Apophis2036 / Summonight
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