Des bruitages indéfinissables, qui deviennent la trame rythmique d’une longue complainte bercée de guitares acoustiques délicates et d’un lead instantanément mémorable, auxquels viennent s’ajouter le chant limpide et délicatement timbré de César "
Bauda" Márquez, et enfin une montée en puissance de riffs proto punk et post rock, c’est ainsi que le voile se lève sur le premier opus de BAUDA.
Bauda, ça vous dit quelque chose? Moi non plus. Combo Chillien initialement one man band du chanteur auquel se sont joints deux nouveaux acolytes, Juan Díaz à la basse (épatant) et Nicolas Recabarren à la batterie, injurieusement répertorié ici ou là, sous l’étiquette folk metal.
Rien de tout ça ici, ce trio devrait plutôt combler les amateurs de rock atmosphérique progressif, mais pas uniquement, et c’est bien là la surprise majeure de ce disque qui combine avec une grande liberté de ton, dream pop, soft metal, indie rock, avec pour ciment un (très) fort tempérament progressif sensible et classieux.
Si varié qu’il est difficile de savoir comment ça tient debout, et pourtant ça fonctionne, et parfois à plein régime.
Alors oui les influences sont nombreuses et diffuses, de
Porcupine Tree à
Dredg. Mais le parcours que nous fait emprunter ‘Euphoria… ‘ ne se résume pas à de simples citations. Guitares lumineuses, acoustiques et électriques, mélodies fluides, et par éclairs de biens beaux moments d’électricité maitrisée.
C’est surtout la structure des compos qui impressionne, les Chiliens ne sont jamais vraiment là où on les attend. "Oceania" est un magnifique morceau de bravoure qui combine avec maestria des atmosphères captivantes et surprenantes (le break à 4 :40 est de toute beauté).
C’est avant tout à une succession de surprises et de pieds de nez qu’il faut se préparer et surtout se laisser aller. Quasiment aucune redite sur la durée de l’album, ça force le respect !
Et en prime des sonorités peu usitées, tel ce clavier sur "
The Great Escape" aux allures de scie musicale! Et toujours ces breaks où épilogues qui semblent tombés de la lune.
"Ascension" est un des morceaux les plus simples et inspirés de l’album avec une lente montée mi tribale mi épique servie sur un lead qui devient le leitmotiv d’un morceau aux méandres langoureux aux confins du Space Rock.
Pour ne rien gâcher, la production est d’une limpidité extrême.
L’album se termine en toute beauté sur une longue narration qui reprend les bruitages introductifs du premier morceau, pour s’abîmer dans le scintillement diaphane de bricolages électroniques et soniques.
BAUDA est une bien belle énigme qui respire la musique !
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