Eulogy for the Gods est le troisième album en 6 ans pour les Serbes de Claymorean dont le line-up, malgré les années passées, aura finalement subi peu de changements majeurs si ce n’est l’arrivé, derrière les fûts, de Marko Novakovic.
Le propos artistique de ce groupe aura, lui aussi, peu évolué, du moins depuis ce
Sounds from a Dying World de 2017, puisqu’il s’agira toujours encore d’une musique voyageant sur les terres d’un Heavy
Metal dont les grandes pages auront été rédigées par
Manowar et
Virgin Steele et dont l’écriture aura été poursuivis, avec plus ou moins de talent, par, entre autre, Unleash the Archers. Une musique que les Serbes agrémenteront de séquences plus langoureuses et nostalgiques empruntées, toutes proportions gardées, au
Metal Gothique et sur laquelle la voix éraillées et plurielles, ne se cantonnant donc pas dans des médiums-aigus, de Dejana Betsa Garcevic viendra faire merveille.
Le classique
Hunter of the Damned au rythme plutôt enlevé et ce Battle in the Sky dont la filiation avec les travaux de Ronnie James
Dio est une évidente évidence, deux titres qui auront la lourde tâche d’ouvrir les hostilités, parviendront difficilement à nous convaincre. Et ce d’autant plus que dès lors que résonneront les premières mesures de ce remarquable
The Burning of
Rome (
Cry for Pompeii) composé à la fin des années 80 par David DeFeis et Edward Pursino pour l’album Age of Consent de
Virgin Steele, ce
Eulogy for the Gods prendra une autre envergure. Une envergure qui, malheureusement, mettra en exergue les carences de compositions dont Claymorean aura fait preuve sur les premiers titres de ce nouvel opus.
Fort heureusement le groupe retrouvera, un peu, de sa superbe par la suite.
Avec, par exemple, un
Lord of Light lent et lourd, dédicacé à, feu, Mark Shelton (
Manilla Road), où l’ on retrouvera d’ailleurs, peu ou prou, ces accents plus éthérés dont des groupes tels que
Artrosis et Theatre of Tragedy usaient à la perfection du temps où ces derniers s’illustraient en un
Metal Gothique d’excellence. Des accents dont les Serbes s’étaient aussi servis autrefois pour donner une certaine identité à leur art. On ne pourra donc que se réjouir que cette teinte plus mélancolique et lancinante soit toujours encore de mise aujourd’hui. Même si
Spirit of
Merciless Time sera plus vif et plus traditionnellement Heavy, son break très doux nous ramènera, une fois encore, vers plus de nostalgie. Ce qui, dans cette démonstration plutôt académique, sera, un atout indéniable. L'album se clôt sur un intéressant
Blood of the Dragon. Une piste écrite par le multi-instrumentiste Cederik Forsberg (
Blazon Stone, Rocka Rolla...) dont l'hyperactivité n'est plus à démontrer.
Au final, même si les premiers instants de ce nouvel opus auront été quelque peu laborieux à endurer, la suite sera de bien meilleure tenue et parviendra à nous séduire. Pour résumer, pour peu que vous ayez apprécié le côté très brut, très âpre, très accrocheur et très Heavy
Metal aux influences variées du
Sounds from a Dying World de 2017, il serait étonnant que vous soyez complètement déçu par cet album qui s’inscrit dans cette continuité directe. En revanche, si vous regrettez le côté plus lisse, plus solennel et plus
Power Metal aux influences variées du
Unbroken de 2015, il serait étonnant que vous soyez complètement convaincu par ce nouveau plaidoyer.
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