On connait surtout le Black
Metal italien pour sa tendance à privilégier une atmosphère macabre et ésotérique. Bien sûr, le pays a déjà donné naissance à des groupes assez brutasses, mais de manière générale c'est plus dans le Death qu'on les voit patauger. Forcément, je m'attendais à quelque chose dans le genre de
Mortuary Drape ou
Tenebrae In Perpetuum en mettant ce premier album de Necromutilator dans ma platine.
En même temps, à qui je vais essayer sérieusement de faire croire çà?
Rien qu'au nom du groupe et à l'artwork de l'album, j'aurais dû me douter de ce que j'allais entendre!
Et ça n'a pas raté. Passé une intro assez classique (un curé qui parle mal à un quelconque prêtre sataniste, probablement dans un film d'horreur dont le nom m'échappe), je tombe sur un barrage de riffs tout aussi classiques. C'est clair que Necromutilator ne cherche en aucun cas à faire évoluer le genre, tout au plus à continuer à le pratiquer dans la grande tradition du Black
Metal teinté de Thrash qui fît les grandes heures des années 80. Des fois que la reprise en fin d'album ne vous ait pas mise la puce à l'oreille, c'est clairement les 3 premiers albums de
Bathory qui servent de référence aux italiens. Un peu trop d'ailleurs.
On sent que le groupe se fait plaisir et veut faire plaisir à l'auditeur : c'est correctement exécuté, crado comme il faut et ça dégueule de manière fort honorable son anti-christianisme primaire sur votre tapis. Pratiquement toutes les chansons de l'album sont bâties sur le même canevas, voire les mêmes riffs. On commence avec un riff morbide et lent, puis on accélère en beuglant, on fait un plan Thrash qui sent bon la Teutonie au milieu, puis on revient au gros Black des cavernes. La durée très courte de l'album (à peine plus de 30 minutes) empêche de réellement mémoriser un titre plus qu'un autre et, lorsqu'on arrive à la reprise, la seule réflexion que l'on se fait est : "Ah, déjà?" C'est tout le problème de cet "
Eucharistic Mutilations" : on ne s'ennuie pas, mais on n'y fait pas plus attention que çà non plus et à la troisième chanson, l'esprit décroche et on se retrouve avec une musique de fond pas désagréable mais qu'on oublie sitôt le disque fini.
"
Eucharistic Mutilations" n'est qu'un album de Black/Thrash basique de plus comme il en sort régulièrement chaque année. La prise de risque frôle le zéro absolu, mais l'attitude est là. Il manque tout juste cette étincelle qui fait la force de groupes comme
Nocturnal. Les allemands peuvent dormir tranquille, Necromutilator n'est pas prêt de les jeter à bas de leur trône. Tout au plus prouvent ils ici qu'ils sont des vassaux bien obéissants, et parfois on ne demande rien de plus.
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