Avec ce cinquième album, les Allemands de
Downfall of Gaia mettent à l’honneur une construction progressive très marquée. Comme l’a affirmé Goncales Dos Reis (chant, guitare), « du moment que la chanson délivre l’atmosphère recherchée, tout est permis ». En effet, l’album explore diverses formes, dans un aller-retour mêlant la pesanteur du doom à une fureur déchaînée aux allures de black métal atmosphérique. En effet, l’album s’ouvre sur une introduction ambiante, avec « Seduced by », parsemée de notes de guitares évasives qui posent le ton.
Les morceaux sont tous très bons, naviguant entre le calme des notes jouées en clair, et le tumulte qui revient toujours soudainement, ce que l’on remarque particulièrement dans « We pursue the
Serpent of time », et « Of
Withering Violet Leaves », qui allient notes fiévreuses et variations de riffs vertigineux.
La thématique d’
Ethic of Radical Finitude est à proprement parler la mort prochaine, comme la vie étant « un livre rempli de chapitres qui ne peut être clôt qu’avec la mort » selon Dos Reis. Avec cet album,
Downfall of Gaia propose donc de nous accompagner durant notre périple à tous. En effet, la volonté d’évoquer une émotion semble avoir été le moteur de création de cet opus : « Guided through a Starless night » offre neuf minutes de voyage à travers les affres d’un rêve troublant. Une voix féminine, tremblante, se pose à la fin du morceau, lisant un poème : « Avoir Mers pour ce poème crée une ambiance parfaite. Sa voix délivre avec justesse les émotions et l’atmosphère que nous cherchions à créer». affirme Dos Reis. L’album nous sert également des pistes plus courtes telles que « The
Grotesque Illusion of Being » et « As Our
Bones Break to the Dance », exprimant une rage explosive finissant toujours par s’évaporer doucement dans cette ambiance à l’agonie.
Le côté progressif accordé à l’album est brillamment mené, laissant les musiciens exprimer leur style à tous les niveaux, en parfaite harmonie avec leur thématique. Les transitions sont en nombre, elles durent ; elles sont très travaillées et donnent un superbe effet de « tremplin » aux ouragans qui suivent généralement. Le rythme est globalement rapide, soutenu par des blasts à couper le souffle et une voix écorchée qui représente les divers genres approchés par le groupe depuis ses débuts (sludge, doom). C’est souvent saccadé, parfois cassé par une approche très mélodique qui vient rompre la folie de la tempête traversée par les quatre musiciens.
Le tout scellé dans un paquet de sentiments noirs et confus,
Downfall of Gaia propose ici un album aux ombres attirantes, dont la profondeur tant musicale que lyrique confirme une fois de plus un talent remarquable.
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