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Vinterriket. Oui, lorsque Kristoph Ziegler s’exporte outre atlantique pour prendre sous son aile bienveillante de jeunes américains adorateurs de son travail, eh bien, cela donne
Battle Dagorath et leur seul et unique album à ce jour,
Eternal Throne. Un concept révélateur car Monsieur Ziegler ne s’aventure que sur un terrain, le sien. Inutile alors de supposer avoir à faire à quelque chose de Made In USA, le concept ayant simplement traversé les frontières et cette gouille qu’est l’océan atlantique.
Dans la droite ligne de ce que le
Metal Underground fait de plus froid, en ces temps perturbés,
Battle Dagorath ne réinventent ni ne révolutionnent le marché. Il pourrait alors s’agir d’une simple pierre de plus à l’édifice.
Pas aussi contemplatif et démesuré que
Vinterriket, ni aussi inhumain et cinglant que Paysage d’hiver, nos américains arrivent tout de même à mettre en place un album s’appuyant sur la recette des deux groupes cités ci-avant. Sans oublier les remerciements, donc influences, à
Lunar Aurora ou encore à
Trist. Une cuisine qui mijote sur le feu depuis quelques années, à laquelle on est venu ajouter une nouvelle pincée de sel.
L’album de compose d’une manière globalement intéressante et traditionnelle, englobant une intro et une outro ainsi que 7 autres pistes de catégorie froideur extrême. En ce qui concerne l’intro et l’outro, dont le titre est en allemand, bien peu compliqué est de deviné qu’il s’agit de l’œuvre de Zeigler. Peu volumineuses, l’entrée en matière et le morceau de clôture ne sont que de pâle interprétation de
Vinterriket. En gros, Ziegler s’emploie à faire son dû de manière syndicale. Viennent ensuite les 7 morceaux prioritaires du disque, aussi froid que la banquise et peu enclin à l’inspiration de la bonne humeur. Oscillant entre
Blast et mid-tempo rapide, la musique s’avère épicée mais techniquement peur relevée. Comme je l’ai dit, la méthode existe bel et bien depuis des années, la black froid n’en n’est plus à ses débuts, donc, rien de nouveau sur le mont. Disons simplement que certains riffs amènent des émotions et que d’autres ne servent que de remplissage, d’utilité ou non. Des vocaux maladivement traditionnels, un son correct et une ambiance cousue main font de
Eternal Throne un standard parmi d’innombrables standards. On est tout même forcé d’avouer, lorsque comme moi, on est amateur de black rigoureusement glaçant, qu’une galette du genre de plus dans la collection ne fait aucun mal. En vérité, j’ai passé une bonne heure de détente, à ma manière s’entend. Une détente certainement pas partagée par les voisins, du moins j’en doute fort.
Composé de manière plutôt réfléchie, utilisation rationnelle des moyens mis à disposition et bon usage des influences, nos américains ne sortent pas du lot mais gravent leur noms sur le marbre glacé du monument consacrée à la musique la plus décadente de tous les temps.
Ode à la nature, aussi bien qu’à la mélancolie, sans parler de violence ni de folie, la black de
Battle Dagorath vous fera passer un moment d’authentique dépravation auditive. Loin derrière les cadors du genre, la groupe peut aisément voler de ses propres ailes et nous servir par le suite des productions bien moins communes. Il faut malgré tout commencer par quelque chose et le coaching de Ziegler n’est certainement pas pour rien dans le résultat final.
Un album qui s’adresse au fans du genre, aux collectionneurs ou à de nouveaux esprits tourmentés. Sous influence d’un bien grand nombre de groupe européen,
Battle Dagorath quitte les états unis d’Amérique, du moins mentalement, pour se lâcher dans le monde extravagants du Black
Metal brutal/ambiant que nous connaissons si bien dans nos contrée du vieux continent. A bon entendeur.
Paganwinter
Dans les influences du groupe on peut citer aussi les excellents allemands de Morrigan, mais à part ce détail voici une chronique fort bien agencée.
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