Issu de la bonne ville d'Angoulême,
Artery est un des nombreux groupes de thrash metal qui fleurissent un peu partout en
Europe. Surtout dans le revival, d'ailleurs. Mais pas ici. Avec une pochette plutôt passe partout et peu attirante, ne montrant pas d'indices sur le sous-genre pratiqué,
Artery nous gratifie de onze titres d'un thrash metal ni old school, ni trop moderne.
Construits sur des tempi assez rapides et truffés de breaks, il serait tenté de rapprocher les titres de nos Français d'un
Exodus, période Dukes, par les riffs et les structures à tiroir ("Nameless Fear"), voire d'un
Annihilator récent pour la virtuosité des deux guitaristes (Thierry Desvars, qui compose, enregistre et mixe également le disque, et Frédéric Laville), loin d'être manchots. Mention également au bassiste, Emmanuel Berliet, au timbre suffisamment éraillé pour apporter une agressivité certaine aux compositions, et à ses lignes de basse bien mises en avant.
Ainsi, de "Go Back To
Hell", au refrain fédérateur, à "Our
Dying World" (qui fera penser au
Kreator de la période Endorama/
Outcast),
Artery évolue dans un créneau qui pourra séduire les fans de thrash qui auront envie d'autre chose que d'un antépénultième clone de
Slayer labélisé 1985/1986. Le quatuor, finalement, prouve qu'il ne suffit pas de reproduire encore une fois un sous
Destruction pour exister et réaliser un solide disque de thrash avec des titres bien troussés, et juste ce qu'il faut de mélodie. Retenons "Condolences", le très bon "The Greatest
Slaughter" et la lourdeur bienvenue d'un surprenant "Under The
Anger" (aux sonorités qui rappelleront à certains un des albums parmi les plus mal-aimés de
Metallica, choix courageux s'il en est). Coup de cœur pour "What A Terrible
Night To Have A
Curse", un instrumental final virevoltant qui rappellera un
No Return par sa virtuosité, et meilleur titre du disque. On navigue donc en plein méli-mélo nourri d'influences diverses, bien assimilées au demeurant, qui pourront rebuter ou plaire. C'est selon.
Alors, quelques améliorations pourront être possibles (le fade-out, les vocaux un peu trop forcés parfois, quelques titres plus passe-partout comme "Between Good
And Evil"), et
Artery a choisi un positionnement stylistique ne facilitant pas l'adhésion initiale des fans potentiels, souvent avides de références plus historiques, et d'ancrage plus marqué. Un disque réellement bien fait, toutefois, qui devrait encourager le groupe à tourner pour se constituer une fan-base solide avec le bonus-track fédérateur "(We Are)
Artery", au parfum live évident, que l'on imagine bien ouvrir ou conclure les concerts du groupe.
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