Eternal Lament

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13/20
Nom du groupe Abysmal Growls Of Despair
Nom de l'album Eternal Lament
Type Demo
Date de parution 20 Juin 2013
Style MusicalDoom Funéraire
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Intro 05:10
2. Eternal Lament 09:38
3. Silencing Ensemble 09:59
4. Nothing Remains 08:26
5. All These Wrong Things 09:53
6. Awful Dreams 06:34
Total playing time 49:41

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Abysmal Growls Of Despair


Chronique @ Vinterdrom

31 Juillet 2013

Le bout du tunnel n'est peut-être pas si loin...

Abyssmal Growls Of Despair… Rien que le nom est d'aussi mauvais augure que la présence du corbeau qui le souligne sur la devanture. Par ses ailes déployées, le sinistre oiseau plane sur des lieux où règne la désolation, capturés dans un artwork aux teintes mornes de marais desséché. La mort et le malheur rodent… Pas de doute, nous avons bel et bien affaire à du funeral doom dans sa forme la plus austère, aux confins de l’ambient, dans la lignée des Until Death Overtakes Me, The Howling Void, Lethargy Of Death et Mistress Of The Dead.
A l'image de ces références, la portée isolationniste d'AGOD est le reflet de l’état solitaire de son géniteur ; en l'occurrence, le toulousain Aimeric Lerat, qui a déjà donné naissance à un projet de black dépressif (Hangvart), également en solo.
Côté doom, le musicien aurait tenté de monter plusieurs projets dont tous se seraient révélés des échecs. La très succincte biographie (le genre qui fournit une information mais pose foultitude de questions derrière) n'éclaire pas davantage notre lanterne (mais on peut comprendre qu'il vaille parfois mieux laisser les vieux cadavres bien dissimulés dans le placard). L'obscur voile du mystère demeure et on se contentera de considérer AGOD et sa démo "Eternal Lament" comme un premier aboutissement suite à ces années de recherche, telle la lumière commençant à poindre au bout du tunnel.

Difficile de se démarquer dans un genre aussi balisé que l'ambient funeral doom, et on ne pourra donc pas reprocher à AGOD son manque d'originalité. Les claviers funèbres, les guitares décharnées, les vocaux des profondeurs et la cadence processionnaire sont autant de chemins rebattus, mais qu'AGOD foule avec conviction, marchant vers son destin funeste. Les chœurs remplissent leur office mortuaire et le feeling dépressif qui s'en dégage fait écho aux travaux de Mistress Of The Dead, la référence la plus seyante parmi celle précitées.
L’utilisation de plusieurs timbres de voix se révèle pertinente et le growl de rigueur se retrouve entrecoupé par quelques passages déclamés, mais d'une voix affaiblie, accablée. D'inquiétants desseins se trament, soutenus par des textes pessimistes, syntagmes couchés sur le papier juste avant la fin, ultimes reliques d’une âme en perdition que l’on aurait retrouvées, couvertes de poussière, dans les ruines d’une ancienne demeure abandonnée.
Au gré de notre exploration, d'intrigantes notes de piano s'immiscent dans la partition, aussi discrètes et insaisissables qu'une présence spectrale que l'on croit subrepticement entrapercevoir dans le miroir, puis derrière l'angle du mur, avant qu'elle ne se dérobe. L'utilisation de ce piano profile une once de personnalité à l'horizon ténébreux et l'on ne cesse de guetter ses manifestations depuis le déluge ouvrant l'intro jusqu'au roulement final de "Awful Dreams", annonciateur d'un désastre imminent.

Sans faire de miracles, la qualité du son suffit à ce que chaque élément soit parfaitement audible, conférant de la clarté aux sombres présages d'AGOD.
Présages qui se suivent durant six longues lamentations, mais qui ont tendance à se ressembler, la palette de sonorités demeurant (volontairement ?) réduite. L'ensemble en ressort spartiate et peu contrasté, bien que d'une homogénéité à toute épreuve. AGOD se concentre sur l'essentiel, quitte à composer dans le dénuement le plus complet. Cette impression ambivalente est renforcée par un rendu assez artisanal, pouvant apparaître tantôt authentique tantôt manquant de finition. Question d'appréciation et de contrepartie ; la sempiternelle histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide…
Toutefois, certains défauts inhérents à cette approche s'avèrent rédhibitoires, comme l'inefficience des percussions de "Nothing Remains" et leur pénible martèlement, coupant net toute tension dramatique, alors que la position centrale du morceau aurait du être synonyme de pic d'intensité. Des transitions souffreteuses se remarquent également, parfois, au détour des quelques variations de séquences. AGOD manque encore de la finesse qu'est parvenu à acquérir The Howling Void, par exemple.

N'étant qu'une démo autoproduite, ce premier jet comporte logiquement son lot d'imperfections, tout comme une potentielle marge de progression. Le résultat est honorable, juste à quelques encablures de la moyenne des productions Solitude, pour situer.
Davantage d'expérience, une petite réserve de moyens supplémentaires et AGOD devrait être en mesure de gommer ses défauts de jeunesse et rendre sa vision du funeral doom plus immersive. Alors verra-t-on peut-être sur grand écran ce que l'on n'aperçoit aujourd'hui que par la petite lucarne.
Le bout du tunnel n'est peut-être pas si loin…

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