Et le Diable Rit avec Nous

Liste des groupes Hardcore Kickback Et le Diable Rit avec Nous
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15/20
Nom du groupe Kickback
Nom de l'album Et le Diable Rit avec Nous
Type Album
Date de parution 10 Novembre 2011
Labels GSR Music
Style MusicalHardcore
Membres possèdant cet album21

Tracklist

1. Sorption 02:38
2. Triumph and Disgust 03:38
3. Cavalcare la Tigre 04:09
4. Le Chant du Diable 03:08
5. We Prowl, They Crawl 03:10
6. Weltanschauung 02:16
7. Stained I 01:54
8. Stained II 04:51
9. It's a Burning Hell 07:10
10. Mind of a Lunatic 03:54
Total playing time 36:48

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Kickback


Chronique @ AngelsShallFall

04 Décembre 2011

Et le diable il vous emmerde !

Paris Negative Hardcore doté d'un nihilisme envers et contre toute institution, et d'un gros majeur dans ta direction. Accusés d'être des nazis, des délinquants sexuels et je ne sais quoi d'autre. Pour ceux qui n'auront pas reconnu, il s'agit là du retour du monstre parigot Kickback, n'en étant pas à son coup d'essai, puisqu'ils nous livrent là leur quatrième album en vingt ans d'existence (sans compter le mini Les 150 Passions Meurtrières, très bon au passage).

Signalons deux choses sur leur discographie. D'abord, ces lascars n'ont sorti aucun album mauvais, ce qui est assez rare pour être signalé. Ensuite, ils n'ont pas fait deux albums qui se ressemblent. Parce que Stephen Bessac en a des idées dans la caboche, et, en plus de donner un souffle de fraîcheur à chaque nouvel album, il le fait très bien (ça aussi, de nos jours ça devient rare). Depuis le très teinté NYHC Cornered sorti en 1995, la musique du groupe s'est intensifiée en provocation dérangeante, en violence, en brutalité. Leur label, GSR, et nous autres, ayant commandé la pre-order, en ont subi les conséquences, la sortie de ce nouvel opus, Et le Diable Rit avec Nous, ayant dû être retardée car la société qui devait imprimer les livrets du nouvel album a refusé de le faire à cause de l'imagerie qu'elle contenait. Cela vous donnera une idée quant au ton employé par le groupe, déjà que le livret de No Surrender était bien chargé.

L'arrivée de Toxik H à la gratte du groupe Arkhon Infaustus s'est fait ressentir sur No Surrender, apportant à la musique de Kickback une violence supplémentaire, et une légère teinte de Black Metal, faisant de Kickback un groupe unique. Et le Diable Rit avec Nous était annoncé comme la suite logique de No Surrender, et on n'en attendait pas mieux. Les deux morceaux postés sur Internet ont laissé des impressions mitigées auprès des fans, certains hurlaient déjà que le groupe s'essoufflait : fallait pas se fier aux apparences !

Pour être honnête, dire que cet opus est un pur album de Hardcore est assez difficile, on n'y retrouve que peu de points communs avec un groupe de Hardcore comme Terror ou Biohazard. Cela risque de rebuter les purs fans de Hardcore et les fans du Kickback de la fin des années 90, tant pis pour eux le groupe se fout totalement de savoir dans quel genre il joue! Preuve en est que l'auditeur se surprend à se demander s'il n'écoute pas du Black Metal par moments, non seulement de par la présence de Toxik H à la gratte, mais aussi par la production et par le riffing. Nous sommes bien loin des Cornered et autres Forever War. Il s'agit, à ce jour, de l'album le plus complexe et le moins accessible des Parisiens.

Parce qu'à l'écoute de ce Kickback, les premiers mots qui viennent à l'esprit sont folie, destruction, dépravation. Tout comme à l'image de la pochette qui, à défaut d'être simpliste, est très évocatrice. Autant dire que même le dernier méfait du groupe, No Surrender, est gentil à côté. L'attitude négative, l'imagerie et la musique du groupe forment un tout, et font surgir à la surface tout ce que l'être humain a de pire, de morbide et de sordide, dans un monde de bien-pensants qui voudraient nous faire croire qu'on vit au pays des bisounours. D'ailleurs, c'est à peu près ce qu'ils veulent nous faire comprendre.

Les morceaux ne font pas dans le compromis. Tantôt des déferlements de haine caractérisés par des gros murs de son, composés des hurlements de Stephen et des riffs de Toxik H. Non, pas de blast-beat à tout va comme on peut en retrouver dans des branches de Metal plus extrêmes, d'ailleurs c'est l'un des seuls points qui éloigne le groupe de cette étiquette (dont ils se défendent aussi). Mais peu importe : Kickback, c'est Kickback, et ils n'ont pas besoin de faire dans de l'ultra-technique ou d'insérer des blasts-beats de partout pour composer quelque chose qui poutre! Et lorsque les murs de son s'en vont, des atmosphères moins violentes s'installent, comme lorsque We Prowl They Crawl débute. Sauf que moins violent ça ne veut pas dire plus calme, puisque vous ne ressentirez que de la peur. La peur de traverser une ruelle sordide de Paris à deux heures du matin. Le groupe s'essaye même à insérer des passages plus mélodiques (que ce qu'ils ont fait jusqu'alors), comme le montre l'introduction de Triumph and Disgust très réussie. Cependant, n'allez pas non plus espérer que la musique du groupe s'encombre de solos : il n'y en a pas, il n'y en a jamais eu et on n'en a pas besoin !

La puissance de son est proche de celle de No Surrender. Je précise pour ceux qui n'ont pas écouté No Surrender que ce très bon méfait ne faisait pas dans le subtil et que la puissance sonore de cet album était énorme. Mais on peut sentir que sur Et le Diable Rit avec Nous, le son a été davantage travaillé. C'est d'ailleurs ce son si particulier qui donne toute sa splendeur noire à cet opus. C'est puissant et c'est sale.

Les morceaux de ce nouvel opus sont courts et au nombre de huit, pour un total de vingt-cinq minutes sans compter les pistes bonus. D'ailleurs, c'est le seul défaut qu'on pourrait reprocher à cet album, qui a alors la même longueur que le mini-cd Les 150 Passions Meurtrières. C'est court certes, mais vu la qualité du produit, on ne va pas se plaindre.

Cependant, il est intéressant de signaler que Kickback ne se contente pas de rentrer dans le tas, et vomir son dégoût de l'espèce humaine sur un gros mur de son. Il innove et s'aventure dans de nouveaux terrains. Ainsi, cet album ne manque pas de surprises, à l'image de Weltanschauung (ndlr : "vision du monde" en français), morceau sans paroles, et débutant par des riffs assassins et dont vous ne ressortirez qu'anéantis, et qui terminera par vous plonger dans un mid-tempo plus oppressant qu'autre chose. Ou bien de Le Chant du Diable, morceau le plus sale et le plus déstructuré du disque et qui se termine sur des grésillements... Ou encore de passages plus mid-tempo, comme au beau milieu de Cavalcare la Tigre ou dans Stained II. Mais n'allez pas penser que Kickback fout des passages comme ça pour vous permettre de souffler, ou pour vous démontrer qu'ils peuvent être gentils. Les passages qui semblent plus calmes n'ont pour seul effet d'accentuer le coup de poing américain que vous vous boufferez lorsque le monstre sortira ses griffes. Parce que ce groupe ne fait pas que vous frapper en face, il vous frappe également au moment où vous vous y attendez le moins.

Ce nouvel opus est le plus torturé de la discographie des Parisiens alors qu'il n'est pas le plus violent. Si ce que vous cherchez, c'est vous en prendre plein la tronche, le précédent opus est tout adapté. Et le Diable Rit avec Nous ne se contente pas d'être un album violent. C'est aussi un album travaillé qui, en plus de vous en mettre également plein la gueule, vous fera traverser les états les plus maladifs. De la violence gratuite à la dépravation, sans oublier le malaise et jusqu'à la perte de tout espoir, de toute conviction, de toute morale et de valeurs à défendre. Le nihilisme à l'état pur.

Pour ceux qui ont eu ou qui auront la chance d'obtenir l'édition limitée, ils auront droit à deux covers bonus annoncées depuis longtemps. Le groupe et le label ont gardé secrète l'identité de ces covers. Certains s'attendaient déjà à des groupes comme Bestial Warlust. Comme toujours avec Kickback, on s'attendait à tout... Mais certainement pas à ça ! Une reprise du titre It's A Burning Hell du groupe suédois de Noise-Rock Brainbombs. Ce morceau mis à la sauce du combo parisien pue la haine, est franchement addictif, et pourtant, il est composé de... Un seul riff assassin répété continuellement. La deuxième reprise vient du groupe Geto Boys, et de leur morceau Mind of A Lunatic. Geto Boys, groupe de rap aux paroles qui pourraient rappeler celles des 150 Passions Meurtrières du combo parisien. Du Rap mis à la sauce Metal, autant dire que c'est pas commun, et il est surprenant d'entendre Stephen rapper en compagnie de guests comme Mike Apocalypse. Aucun doute, ces deux covers sont à l'image de l'album tout entier : réussi. Et elles viennent remédier au problème de la longueur de l'album.

Même si le corps de cet album est court, il n'en reste pas moins excellent, et, évidemment, à ne pas mettre entre toutes les mains. Et je le redis, l'attitude négative, l'imagerie et la musique du groupe forment un tout qui rend l'ensemble beaucoup plus intéressant. Si vous vous contentez du téléchargement, vous ne pourrez pas saisir à 100% l'essence de ce groupe. Signalons que GSR a sorti, en même temps que cet album, une version vinyle de celui-ci ainsi que de No Surrender, tout deux avec un livret inédit, et limités à 500 copies. Après, faites ce que vous voulez mais comme ils disent... "Order now or cry forever" !

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13 Commentaires

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AngelsShallFall - 16 Décembre 2011: Haha, merci de ton commentaire ! Désolé, ce n'est pas mon genre d'écrire des chroniques mais celle-là me tenait à coeur.

Effectivement, je préfère également No Surrender qui est beaucoup plus direct dans le propos et dans la musique. Le clip de Sideshow, incontournable.

Pour le booklet, je te laisse la surprise de découvrir.

(mon commentaire est pauvre, je dois oublier des détails, mais là j'ai plus trop l'esprit pour réfléchir ...)

Ah, au fait, je ne l'ai précisé nulle part, mais il y a une erreur dans la tracklist : les deux pistes bonus, 9 et 10, sont inversées.
hardbullet - 19 Décembre 2011: J'ai découvert un groupe récemment que j'adore et qui est lui aussi d'après moi très violent. Il s'appelle Deserters. Il n'a fait qu'un EP pour l'instant mais je le trouve déjà excellent. Je le conseille vraiment!
laurentc69 - 26 Mars 2012: bah,mon préféré reste cornered.je les ai vu a cette periode a nancy,pas beaucoup de monde,mais une peche enorme sur scene!
AngelsShallFall - 26 Mars 2012: Moi aussi je préfère Cornered, d'ailleurs c'est pour l'instant le seul album de toute ma discographie auquel j'ai mis 20, j'ai eu de la chance de le trouver récemment à 30 euros - je suis jeune, aujourd'hui cet album il est quasiment introuvable -. Je les ai pas encore vus sur scène mais d'après les echos ça doit être excellent.

J'espère juste que si un Kickback voit le jour dans quelques années, il ne sera pas un Diapsiquir-like.
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Chronique @ enthwane

08 Mars 2012

Et Kickback commence à faiblir ?

"Et le Diable Rit avec Nous". Rien que le nom du dernier album de Kickback aurait du avertir les auditeurs. Cet aphorisme, scandé autrefois par la division Charlemagne (la branche française des SS) dans l'adaptation gauloise du chant "SS marschiert in Feindesland", aura non seulement pour effet de renforcer l'aura sulfureuse d'un groupe qui jouissait déjà d'une réputation peu élogieuse, mais vient également accentuer la direction à la fois musicale et spirituelle prise par le groupe, direction amorcée par l'album "Les 150 Passions Meurtrières". Fort d'un membre extrêmement prolifique et n'ayant plus rien à perdre, j'ai nommé Toxic H (y'a-t-il encore besoin de le présenter ?), Kickback se nourrit de ses influences passées, en proposant, sur ce dernier opus, un mélange détonnant entre un Hardcore très couillu et un Black Metal aux riffs dissonants.

Les auditeurs et adorateurs du groupe avaient déjà pris un monstrueux coup de pied au derrière avec leur album "No Surrender", très chargé en émotions négatives - le livret parlait de lui-même, pêle-mêle de misogynie, de drogues et de violence gratuite. Emotions négatives visuellement, mais aussi musicalement parlant : Des titres comme "Sideshow" ou "Unholy Triumph" étaient de véritables panzers. Le chant de Stephen y avait gagné en haine, et la patte de Toxic H se faisait déjà sentir, bien que moins importante que sur "Et le Diable Rit avec Nous". C'est donc avec une trique d'enfer, mais aussi une certaine appréhension (alimentée par les extraits diffusés par GSR) que j'ai écouté, assimilé, et digéré ce brûlot, et que j'estime pouvoir en dresser un portrait au vitriol.

D'un point de vue sonore, les bouchées doubles ont été mises sur le son de l'album. Moins tranchant et direct que "No Surrender", il est beaucoup plus étouffant et massif. La batterie n'a pas énormèment pâti de ce changement, même si les rythmes assassins joués par le batteur perdent un peu de leur puissance de par ce son. La première surprise viendra de la voix de Stephen, qui nous avait habitué à mieux. Certes, on retrouve ce côté "seul contre tous", "rien à perdre" qui faisait toute la force de "No Surrender", mais il y est beaucoup moins affirmé. Le chant se fait bien plus dément que haineux, en témoignent ces versets parlés au détour des compositions ("Le Chant du Diable"). Le riffing a subi d'un peu trop l'influence de Toxic H. Non pas qu'elle soit néfaste, bien au contraire, je suis un grand amateur des travaux du bonhomme. Néanmoins, Kickback n'est pas Diapsiquir, et malheureusement, beaucoup de parties de ce dernier opus font penser le contraire - comme viennent en témoigner les deux derniers titres de l'album, en fait deux reprises (The Ghetto Boys et Brainbombs) qui sont, avouons le, franchement inutile et viennent combler les trous : une boîte à rythme pauvre, un minimalisme des riffs de guitare chiant à en pleurer, et une voix surmixée. A jeter. Ces deux expérimentations sentent trop le remplissage pour vraiment combler l'auditeur.

Si l'on s'intéresse de plus près aux compositions, on remarquera que le tendancieux est toujours à l'honneur, et le fascisme plus qu'à l'accoutumée : hommage à la philosophie de Julius Evola sur "Cavalcare La Tigre" ou encore la surpuissante piste instrumentale "Weltanchaaung" (concept emprunté au régime nazi). Vaniteux et hautain, Kickback le reste ("We Prowl, They Crawl"), mais peut se le permettra : la formation n'a rien à prouver et n'en a jamais eu besoin (certains groupes devraient en prendre de la graine -n'est-ce pas, les Sektemtum ?). On retiendra également la paire de titres "Stained I & II", très décapants. Mais alors, pourquoi suis-je déçu par ce disque ? J'y ai, comme beaucoup de fans, probablement mis trop d'espoir. Après un chef-d'oeuvre comme "No Surrender", bande son de guerilla urbaine et de crasse, il était somme toute difficile pour le groupe de sortir quelque chose qui soit encore un cran au dessus.

Certes, Kickback évolue, et heureusement, car enregistrer systématiquement le même contenu sur des disques différents n'aurait aucun sens. Mais il manque la hargne, la haine à ce "Et le Diable...", que je trouve un peu trop "burlesque", voire un peu trop bordélique pour vraiment me mettre une tarte. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : il est bon, sans aucun doute. Mais bien loin de "No Surrender", qui restera mon favori. reste à espérer, pour le futur (s'il y en a un, toutefois), que Toxic s'efface un peu et que le groupe revienne à une musique plus crue et directe, en gardant cependant cet état d'esprit politiquement incorrect et sulfureux. Beaucoup d'exigences, j'en ai conscience. Mais le monstre Kickback nous a prouvé qu'il en était tout à fait capable.

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