Amoureux des compositions doomesques teintées d'ambiances cosmiques, voici le produit qu'il vous faut ! Ni plus, ni moins. Jeune groupe nous venant tout droit de Finlande, The Fërtility Cült s'applique à pratiquer un Stoner/
Doom tout droit sorti des jupes des grands malades d'
Electric Wizard. Cependant, point de plagiat ni de musique trop proche de ses respectés aînés : Le groupe possède déjà une sacré patte artistique, et une personnalité musicale bien affirmée. Une prouesse pour leur premier full-length.
A mi-chemin entre "Warp Riders" de
The Sword sorti cette année et les premiers travaux des sorciers électriques, "Eschatology" est une petite bombe qu'il convient d'écouter dans des conditions optimales : lumières tamisées, affalé dans un canapé, avec à portée de main de quoi tenir pendant les quelques soixante minutes de l'objet - pour ma part, quelques cigarettes et un bon verre de Jägermeister.
La première chose qui frappera aux yeux, c'est le fait que cette galette soit autoproduite par le groupe : que de qualité ! L'artwork, très léché, rappellera les oeuvres psychédeliques des plus perchés des groupes de
Doom mâtiné d'ambiances planantes. Et la pochette est à l'image du son : jouissant d'une production exemplaire (tour de force étant donné les moyens du groupe), ni trop claire ni trop étouffante, laissant une place parfaite à chaque instrument. Parlos-en, des instruments, justement : hormis le classique trio guitare/basse/batterie, la particularité de The Fërtility Cült est de compter dans ses rangs un saxophoniste, qui donne toute la couleur aux compositions de cet "Eschatology".
Ne mentons pas, sans le saxophone, cette galette ne serait qu'un ersatz de Stoner/
Doom. Ce dernier, tantôt jazz, tantôt énervé (comme l'est celui de Zu dans le fantastique album "Carbon"), est présent sur la totalité des morceaux composant ce disque. Donnant le ton très cosmique et psyché des divers interludes et introductions de ces derniers. De "Cosmic Kaishakunin", portant bien son nom, jusqu'à "Völkerwanderung" et ses lignes très racées, cet instrument assez singulier -vous l'aurez compris- ne ruine en rien l'art enfumé de The Fërtility Cült. Une orgue au son très kitsch fait même quelques apparitions, toujours très maîtrisées ("Into the Sacred Grove")
Les compositions, correctement construites, arrivent, malgré leur longueurs, à ne pas lasser l'auditeur la première écoute. Les autres (écoutes), cependant, font à chaque fois perdre un petit peu de saveur à cet excellent disque : j'ai déclaré forfait au bout de la sixième. "Eschatology" n'est pas un disque de
Metal, mais un disque d'ambiances, tout en finesse. Rien n'est agressif : le son des guitares, bien que très bas, est très doux, les nombreux solis distordus et chorus ne font pas saigner les tympans, et la batterie, bien loin d'aligner les blast-beats, propose un jeu tout en simplicité, parfois même franchement Jazzy (l'excellente "Rheopolis").
Même la voix du chanteur se résume à un simple murmure s'extirpant des brumes rouges de cet album. Ni hurlant, ni chuchotant, sa voix, certes pas franchement extraordinaire, n'apparaît qu'en de courtes occasions. Fort heureusement, d'ailleurs.
Vous l'aurez compris, ce disque est une véritable bouffée d'air frais ("enfumé" serait le mot plus juste, tant il est agréable de l'écouter sous l'emprise d'une herbe bien connue). Calme, reposant, et irrésistiblement psychédélique, "Eschatology" s'impose comme l'une des très bonnes surprises de cette riche année 2010. Il aurait simplement fallu amputer ce disque de quelques minutes pour le rendre tout à fait digeste - mais ne soyons pas de mauvaise foi, cet album est tout bonnement excellent. Et fortement recommandé à chacun d'entre vous.
Je plussoie : Je cours les disquaires depuis au moins trente ans , j'ai fait des rencontres , lié des amitiés , et bouffé beaucoup de pognon...Mais non , rien de rien , non , je ne regrette rien...Et je continue...
Merci . Glad.
Ceci dit, Internet c'est sympa aussi, SoM en est la preuve.
Bonne fin de we les gars.
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