A même pas 17 ans, D.e.v. a déjà plus d'une corde à son arc, membre d'un projet annexe nommé Magiska Krafter en collaboration avec le blackeux
Satanic Tony (
Demorian,
Wintercold) et tête pensante d'un one man band bien différent, tourné vers l'expérimentation et la musique industrielle. Créé en 2011 en Inde,
Burn the Water est une autre manière de rendre possible ce qui est impossible, s'inspirant de formations connues telles que
Sybreed ou
Devin Townsend afin de monter un EP totalement personnel et différent de ce qu'on peut entendre en général.
Du haut de ses quinze minutes, « Eschatological » nous parle de la fin du monde et de l'humanité à travers un metal quelque peu malsain, perturbant et perturbé, reflet même du concept mettant en scène une fille souffrant d'une maladie mentale peu après la seconde guerre mondiale. Les Hindous auront toujours été doués pour nous proposer des univers totalement décalés, comme
Amogh Symphony et le très doué Vishal.
D.e.v, lui, emmène l'auditeur autre part, dans les abysses d'un monde en déclin, ce qui s'entend d'office avec la venue du premier titre d'une trentaine de secondes où un échos nous indique que la fin est toute proche. On n'entend que lui, telle une voix étrange nous prévenant d'un désastre. Puis la première partie de «
The End » montre tout l'aspect expérimental de
Burn The Water qui mélange un discours de détresse à des sonorités industrielles tordues et du morse. Le tout se poursuit sur la deuxième partie, intégrant cette fois-ci les guitares et une ambiance post apocalyptique. Les claviers sont autant mis en valeur que la voix, bizarre certes, alternant growl et chant clair atmosphérique et désespéré sur des riffs simples mais efficaces et révélateurs de l'atmosphère générale.
La venue de « The Scene » ne se fait pas sous les meilleurs auspices, car le côté déjanté et perturbé se fait d'autant plus ressentir, sous couverts de sons électroniques, de riffs planants bien que dans l'esprit mathématique, et de voix bien écrasantes. Certaines touches de claviers et d'arrangements arrivent à être hypnotiques dans cet amas sombre d'expérimentations, aussi étrange soient-elles.
C'est avec la présence de The
Siren's Allure (Techno metal – Etats Unis) que se termine l'EP, proche d'un mathcore côtoyant les caractéristiques de
Sybreed aussi bien dans la voix criée que dans l'atmosphère générale, ainsi que des touches death, que ce soit dans les growls et certains riffs. C'est tout de même les sonorités électroniques et les mélodies tordues et malsaines qui prennent le pas afin de ne pas oublier dans quel monde nous nous situons. C'est désolé, perdu, remis en question...
D.e.v. Ne fait pas dans la simplicité et arrive à s'extirper des courants actuels pour embarquer l'auditeur dans les bas fonds d'un esprit perturbé mais innovateur. Tout son potentiel est à affirmer dans un futur full length.
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