Pas de chance ! Je suis sûre que je vous ai donné de faux espoirs avec cette phrase d'accroche. Mais à l'écoute du nouvel album de
Subliminal Fear, c'est la question que je me suis posée :
Subliminal Fear ne serait-il pas un nouveau projet de la bande à Drop ? Bien sûr que non.
Subliminal Fear vient d'Italie et s'est formé en 2001 autour d'Alessio Morella (basse), Domenico Murgolo (guitare) et Carmine Cristallo (chant), trois gros amateurs de science-fiction et de death mélodique. Leurs deux premiers albums allaient dans ce sens avec de nombreuses influences scandinaves et une ambiance un tantinet apocalyptique. L'arrivée d'un nouveau batteur et d'un growler en 2015 semblent avoir changé la donne puisque la bande s'est réorientée vers un metal plus technologique, où les bidouilles cybernétiques et les plans électroniques ont une place prépondérante. C'est avec du cyber metal que se présente donc le nouveau line-up de
Subliminal Fear avec "
Escape from
Leviathan".
Sans hésitations, les Italiens s'inspirent majoritairement de la scène suisse. Cette dernière carbure au cyber metal pessimiste et dark, avec pas mal d'expérimentations industrielles, de riffs syncopés et polyrythmiques, d'alternances vocaux clairs déshumanisés / growls et d'atmosphères mécanico-futuriste, un style qu'ont adopté des formations telles que Neosis,
Breach The Void,
Clawerfield et bien sûr...
Sybreed, qu'on ne présente plus. Leurs quatre méfaits semblent avoir totalement traumatisé nos amis italiens puisque ces derniers reprennent quasiment tous les éléments qui faisaient leur succès, en se payant même le luxe d'avoir une grosse prod et de faire intervenir des vocalistes réputés comme Guillaume Bideau (
Mnemic, One Way Mirror) ou encore Lawrence Mackrory (
Darkane,
Scarve...)...une sorte de version italienne de
Blood Stain Child, qui avait repompé sans vergogne
Children Of Bodom, puis
In Flames par exemple.
Ainsi, on dirait que
Subliminal Fear profite du split-up de
Sybreed pour se frayer un chemin. Le pire, c'est qu'ils ont le talent pour le faire, en témoigne le titre d'ouverture "Phantoms or Drones" qui démarre très fort les hostilités avec son riffing mathématique et ses petits sons futuristes. L'alternance de vocaux est inévitable, avec des intonations très proches de Ben, mais elle est très bien faite et assez prenante. L'ensemble manque juste de vélocité et de pure agressivité mais cela semble faire partie de la patte du groupe, qui mise sur les ambiances et les harmonies, et moins sur la brutalité des pistes. Cela se confirme sur l'éponyme "
Escape from
Leviathan", dark et symphonique, avec son mid tempo tout en finesse, ou le dystopique "Living in Another World" (reprise de Talk Talk par ailleurs).
Ce point permet à
Subliminal Fear de tirer son épingle du jeu, en plus de cela la production est aux petits oignons et permet d'apporter une certaine atmosphère aux compos, histoire de pallier le manque de rage. Par contre, il abuse clairement en reprenant des passages, riffs, atmosphères et mélodies entendus dans des compos de
Sybreed. La preuve avec le début et la toute première ligne vocale de "
Escape from
Leviathan", à rapprocher étrangement de celles de "
God Is an Automaton". Sur "Limitless", c'est carrément le même enchaînement de riffs et le même type de lignes de batterie que sur "No
Wisdom Brings
Solace", les refrains peuvent s'intervertir sans problème (je n'exagère pas). Le pire reste "
Dark Star Renaissance", un plagiat pur et simple de "Neurodrive" : tout y est, jusqu'au break cybernético-atmosphérique.
Si on veut être objectif jusqu'au bout, on peut déclarer sans problèmes que
Subliminal Fear sait de quoi il parle en nous livrant un cyber metal de très bonne facture, bourré d'ambiances, de sons, de riffs efficaces et de lignes de chants déshumanisés (avec les plans robotiques qui vont bien avec). Mais lorsqu'on connaît bien
Sybreed, c'est impardonnable, l'assimilation est automatique et l'originalité loooiiin d'être au rendez-vous. Reste plus qu'à espérer que
Subliminal Fear, en choisissant la voie du cyber metal, prenne de l'assurance et se mette à créer des compos plus personnelles dans un futur proche.
C'est vrai qu'il y a pompage, mais du peu que je viens d'écouter ça reste vachement sympa pour ce que c'est, comme tu dis ça fait le taf.
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