Si l'évocation du nom de Doug Aldritch n'éveille pas en vous les prémices d'une excitation mais plutôt des interrogations du genre "c'est qui?", "Il a joué dans quel groupe?" ou encore "C'est le héros de quel jeu?", alors ça signifie que vous pouvez tranquillement passer votre chemin et vous épargnez la lecture d'une chronique absolument pas faite pour vous.
Pour les autres, ceux qui sont restés, qui ont donc un certain âge vous n'êtes pas sans ignorer que le guitariste en question fut, entre autres, celui qui officia au sein de
Whitesnake,
Dio, ce House of Lords de sinistre mémoire (David Glenn tu as mon soutien éternel) ou encore, excusez du peu, de
Bad Moon Rising. Et vous, il serait franchement très étonnant que vous soyez totalement insensibles au
Hard Rock de
Burning Rain. Un
Burning Rain qui cultive sur son troisième album baptisé
Epic Obsession sa créativité dans les mêmes sphères que
Gotthard,
Led Zeppelin,
Steelheart et dans celles hantées par ces pâles reptiles rampants déjà évoqué. Et si en plus l'idée que cette expression soit rehaussée par le jeu plein de groove de l'ami Doug, par l'organe chaud et habité de Keith St. John et par un je ne sais quoi ressuscité de ces années 80 ne vous effraie pas davantage, vous êtes ici au bon endroit avec ce nouvel opus.
Sorti treize ans après son immédiat prédécesseur, il débute de bien belle manière avec un sémillant Sweet Little Baby Thing, un plus sensuel et chaloupé The Cure et un très Rock Boogie, Till You
Die". A cette liste détaillant ses pistes les plus séduisantes ajoutons un Pray
Out Loud dont
Leo Leoni aurait pu, sans souci, imaginer les riffs, un "sombre" et planant My
Lust Your
Fate ou, par exemple un
Out In The
Cold Again que l'on jurerait avoir entendu sur ce Tangled in Reins de 1992 écrit et composé par la formation du Connecticut dans laquelle œuvra Miljenko Matijevic. Notons aussi ici la présence de Kashmir (de qui vous savez. Du moins je l'espère si vous avez l'âge que je crois que vous avez) en une reprise périlleuse. Périlleuse pourquoi? Parce que forcément conditionné par les a priori de ceux qui vont l'écouter et qui souhaiteront soit un calque parfait de l'original, soit une relecture étonnante habitée par une personnalité nouvelle. Me concernant, j'aurais préféré qu'elle soit un peu moins scolaire tout en ne s'éloignant pas trop du concept initial. Bref tout ça pour dire que la vision de ce morceau d'histoire revisité par
Burning Rain est proprement interprétée mais qu'elle n'apporte pas grand chose.
Pas de quoi nous faire changer d'avis concernant ce disque néanmoins.
Pas comme la seule, mais pas des moindres, ombre qui vient ternir le tableau : les ballades de ce
Epic Obsession.
Burning Rain semble, en effet, avoir du mal à nous proposer, en la matière, des choses aussi captivantes que certains de ses homologues. Et notamment aussi captivantes que ceux, cités plus haut, qui se sont, quant à eux, forgés une solide réputation dans le domaine. Au point même, d'ailleurs, de ne finir par ne plus sortir que des albums entiers dédiés à ce genre de pistes langoureuses.
Pour en revenir à
Burning Rain, et à son
Epic Obsession, prenons par exemple Made For Your
Heart qui est une sorte de promenade sucrée saupoudrée de
Bon Jovi et de
Def Leppard, sauvée uniquement par les soli de Doug Aldritch et sans grand intérêt. Un intérêt que l'on cherchera aussi d'ailleurs sur un When Can I Believe In Love ou un Too
Hard To Break, deux pistes tellement ennuyeuses et tellement prévisibles. Quant à
Heaven Gets Me By, et à sa version acoustique, là encore, pas de quoi crier au génie tant ce titre semble avoir été composé par
Richie Sambora et par ses petits camarades du temps où Geoff Murphy cherchait la chanson phare de son
Young Guns 2 (une évidence particulièrement flagrante avec la version unplugged proposée ici). Cette faillite est d'ailleurs d'autant plus regrettable, et d'autant plus perceptible, que
Burning Rain n'aura pas hésité à consacrer pas loin de la moitié de ce disque à l'exercice.
Un album sympathique mais qui aurait, sans doute, gagné à jouer davantage la carte d'émotions autres que celles uniquement dévolues aux émois langoureux et nostalgiques. Avec davantage de chansons dynamiques et moins de ballades, nul doute, en effet, que ce
Epic Obsession aux parfums de Led
Snake et de White Zeppelin très prononcés nous aurait davantage convaincus. Peut-être dans une quinzaine d'années...qui sait...
Merci pour la tirade of course !
Et sinon de rien pour la tirade et merci à toi pour ton comm...
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