Jeune combo californien formé en 2008,
Dismal Lapse s’est tout juste fait les coudes sur le MCD
The Nameless Faceless avant d’embrayer directement sur un full lenght chez Deep Send Records.
Eon Fragmentation (2009) propose donc un
Death Metal puissant, racé et technique, loin des archétypes brutal
Death gore « lavabo » en vogue aux USA par les temps qui courent.
Si la pochette ne paye pas de mine, il serait regrettable de s’arrêter là, dès le départ en trombe de
Addicted to Tomorrow, le trio de
Sacramento tranche dans le vif avec une série de riffs tous plus incisifs les uns que les autres, rendant l’auditeur instantanément addict…
Anata viendra immédiatement à l’esprit à l’écoute de cet effort de
Dismal Lapse, on y retrouve pas mal d’ingrédients ayant fait le succès des excellents suédois : un batteur polyvalent et athlétique, des riffs appuyés et virevoltants (sans être alambiqués pour autant) une qualité de soli (parfois mélodiques), remarquable, une basse assez en avant dans le mixe, et un bon équilibre entre blast-beat / mids / breaks / accélérations.
Côté production pas grand chose à redire, Navene Kaperwies a fait du bon boulot pour les prises de son au
Death Midi Soundlab et le mastering de Dustin Potter donne une ampleur honorable au son global, peut-être un peu trop calibré et lisse au final, mais permettant d’apprécier pleinement chaque note.
Même si la technique instrumentale des musiciens du groupe est très respectable, voire impressionnante (aïe, aïe, aïe les montées / descentes de U-235), la force de cet opus réside dans son efficacité. Là où les
Illogicist,
Shadow’s
Land ou
Cynic, se perdent dans des méandres embrouillés de notes ou des tribulations Prog / Ambiant à la mord moi le nœud,
Dismal Lapse met avant tout sa maîtrise au service du dynamisme : démonstration immédiate avec Impurities, proposant bien sûr quelques habiletés guitaristiques, mais aussi un riffing appuyé parfois groovy et un final mid tempo à headbang dominé par la double pédale en abondance.
La qualité de composition et la maturité déjà palpable dans les compositions de
Eon Fragmentation sont tout bonnement déboussolantes, d’autant que Chris Barnum (Batterie et chant, lui j’aime bien son nom de famille),
Jason Brehm (Basse, il doit venir du Werder) et Evan Gravatt (ça déblaye comme nom !) sont de parfaits inconnus évoluant dans leur première formation
Death Metal. En effet un morceau comme Tetra
Hydra Cannibiol impressionne, que ce soit par la dextérité de doigts des cordistes, leur science du riff qui tue, ou la puissance écrasante se dégageant de l’ensemble : en un mot, ça poutre !
Necrophagist,
Gorod,
Anata n’ont qu’à bien se tenir car les jeunes ricains de
Dismal Lapse n’ont pas à rougir de quoi que ce soit face à ces pointures, si ce n’est parvenir à trouver un son et un style un peu plus personnel. On signalera d’ailleurs que ces messieurs recherchent un second guitariste (sans doute pour tourner live), alors si vous vous sentez du niveau n’hésitez pas…
BG
Infestuus, le Fractured Insanity est chez Xtreem, je reste pour l'instant un peu septique, le premier était de très bonne facture, à voir plus tard après d'autres écoutes pour le second.
Fabien.
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