Foscor, groupe Catalan apparu en 1996 nous sort son premier album cette année après une démo en 2001 et un split CD en 2003 avec Xerión.
On va commencer par l’essentiel : «
Entrance to the Shadows’ Village » est absolument divin !
Le black metal que jouent nos espagnoles est à la fois sombre et violent, comme il le faut pour un très bon album… d’ailleurs à ce propos, le groupe porte bien son nom, car
Foscor signifie « ténèbres » en catalan, et il est vrai que cet album est d’une noirceur impressionnante ! Les compositions allient puissance et tristesse avec une habileté sans pareil, donnant un résultat vraiment excellent à tous niveaux.
Le chant est bon, bien haineux, bien black, il traduit une haine viscérale pour le monde qui nous entoure ; les guitares, très black époque début des années 1990 donnent toute leur puissance aux compositions hyper malsaines du groupe ; et la batterie électronique ravage à grandes rafales de double grosse caisse, semant chaos et désespoir chez l’auditeur. On peut parfois entendre des claviers médiévaux («
The Sorrow of
Delight ») qui rappellent que le groupe fait du pagan black (ce qui ne se saurait pas autrement), en donnant une touche bien médiévale à l’œuvre.
Sans être vraiment originaux, les morceaux sont tout de même très personnels, inspirés et sortent de tout ce qui se fait dans le même style de nos jours. Le son de guitare lui même est très proche de ce que l’on pouvait entendre il y a quelques années, parfait pour des riffs malsains, mais ne se prête pas à des démonstrations de technique (ce qui n’est d’ailleurs pas recherché par le groupe, qui cherche avant tout à faire ressortir les sentiments propres au black – et qui y arrive très bien).
Peut-être qu’à force de s’inspirer des groupes des débuts des années 1990, les Catalans s’enferment dans un style qui a vieilli et que l’on est plus habitués à écouter… en tout cas, ce disque est comme un courant d’air dans une pièce fermée depuis des mois : le true black est rafraîchi, la sauce ’90 n’est pas bêtement réchauffée comme sur pas mal de sorties actuelles : la personnalité du groupe sait faire face à la facilité du plagiat.
Pour un premier album,
Foscor a de quoi impressionner ! Son potentiel est réellement extraordinaire, la production est excellente et portera le groupe très loin s’il continue à jouer de la sorte. Les passages médiévaux aux claviers sont aussi bien maîtrisés que le reste, c’est un pur régal !
Le meilleur représentant du pagan black espagnol !
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