Parfois nos recherches incessantes, et acharnées, nous mènent en des endroits sombres où visiblement la créativité est défaillante et n’inonde plus rien, n’étant plus que la source d’une terrible désespérance. D’autres fois nos attentes façonnés de cet espoir né de ce que les Dieux nous ont donnés autrefois, et qu’ils ne parviennent plus vraiment à nous donner, est une déception qui nourrit cette frustration noirâtre dévorante tapis au creux de nos ventres. Parfois encore la lumière grise de ce miroir terne reflétant l’éclat d’un autre reflétant l’éclat d’un autre reflétant l’éclat d’un autre qui reflète l'éclat d’un autre nous plonge dans une catatonie morne. Et certaines fois nous sommes incapables de nous émerveiller.
Et puis il y a lumière. Salvatrice. Éblouissante. Ou peut-être pas nécessairement éblouissante mais suffisamment lumineuse pour nous sortir de notre torpeur. Une lumière qu’on attendait pas, ou plus.
Enter the Wolf, second véritable album des Brésiliens de
Nordheim, un groupe fondé en 1995, aura indubitablement été de cette catégorie pour votre modeste serviteur.
Non pas que ce disque soit d’une quelconque nature à même de complètement bouleverser le paysage avec ce Heavy
Power Metal à la fois sombre et agressif qu’il défend et auquel il appartient, loin s’en faut, mais il possède néanmoins de nombreux atouts capables de sortir tout bon adeptes du genre de cette somnolence dans laquelle une cohorte de groupes interchangeables se complait à nous maintenir. A la fois mélodique, s’exprimant subtilement dans une certaine musicalité traditionnelle induite par ses accointances européennes, et à la fois âpre, dévoilant ses aspirations les plus américaines et noires, mais, après tout dans un mélange comme seuls les brésiliens savent en faire, ce disque est une démonstration de dualité assez intrigante. Et surtout assez réussie. Pour preuve, par exemple, ce We don’t no Heroes à l'entame et au passages très Thrashy et où les voix nous offrent une alternance entre une expression très claire et musicale et une autre très acerbe et growlée, toutes proportions gardées bien sûr. Citons également le vif et superbe
Redemption ou encore les excellents Am I
Evil? et
Slaves no
More.
Parlons également de la qualité de composition des guitares présentes sur cet opus pour en dire le plus grand bien. Davis Ramay (
Target X,
Tribuzy, Krystal Tears… ) œuvre en effet avec une certaine maestria. Tout comme d’ailleurs Hélio
Oliva dont les prestations vocales aux nuances délicieuses savent nous séduire aisément évitant même les écueils des clichés habituels du genre.
Notons aussi que la composition de ces morceaux, sans parler tout à fait de structures dites “progressives”, sans être péjoratif, ne s’exprime pas toujours et pas uniquement dans cette simplicité simple dans laquelle parfois le Heavy
Power Metal se construit. Un atout supplémentaire puisqu’il offre à ce
Enter the Wolf davantage de nuances encore.
Drôle d’époque qui souvent préfère couvrir d’or et de diamants des groupes et des œuvres sans réelle saveur et qui est aveugle face au mérite de certains et certaines autres.
Enter the Wolf est un très bon disque où deux mondes communiquent entre eux de manière très intéressante et très subtile.
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