Enter the Realm of the Doppelgänger

Liste des groupes Dark Metal Chaosweaver Enter the Realm of the Doppelgänger
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15/20
Nom du groupe Chaosweaver
Nom de l'album Enter the Realm of the Doppelgänger
Type Album
Date de parution 29 Juin 2012
Style MusicalDark Metal
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1. A Red Dawn Rises 02:22
2. Wings of Chaos 06:09
3. Maelstorm of Black Light 04:22
4. The Great Cosmic Serpent 03:57
5. Infected 08:46
6. A Requiem for a Lost Universe 05:08
7. Crystal Blue 04:30
8. Repulsion 04:51
9. Ragnarök Sunset 09:02
10. Enter the Realm of the Doppelgänger 02:56
11. Satan Klaus ja Tuomion Tontut (Blood-Red Doom and Death Remix 2011) 06:18
Total playing time 58:35

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Chaosweaver


Chronique @ Eternalis

27 Juillet 2012

Sans être ultime, ce second album est la porte d’entrée vers une reconnaissance méritée.

La difficile vie mitoyenne des créateurs et des sosies. Celle des originaux avec leurs copies, des maitres avec leurs disciples, des leaders et des suiveurs.
Dans la langue allemande, le Doppelgänger est le sosie maléfique et démoniaque de notre être, celui qui, inutile mais présent, s’évertue à détruire la véritable entité, la personne propre. Le double en chacun de nous porterait ce nom étrange et peu employé…et il en revient aux étranges finlandais de Chaosweaver de nous faire pénétrer le royaume de ce double fantomatique.

A ne pas confondre avec les italiens de Chaoswave (officiant eux dans un thrash mélodique proche de Nevermore), Chaosweaver est le symbole d’une scène montante depuis quelques temps dont UneXpect ou Xerath sont les premiers fers de lance. Baptisés par leur label comme un groupe de « Cinematic Extrême Metal » (Ô glorieux royaume de l’étiquetage) pour nous vendre l’originalité de créer sans y arriver convenablement.
Dans le sillon des britanniques de Xerath, il semblerait que les finnois soient arrivés à une création très homogène et cohérente avec ce second opus, de plus représenté par une imagerie des plus décadentes et mystiques (il suffit de regarder les photos de line up) ainsi qu’un artwork a rapproché de l’œuvre du contorsionniste peintre Picasso (dessiné par Johan Edlund de Tiamat).

Excellent, le son permet au groupe de peindre le monde qu’il souhaite et il est évidemment partagé entre grandeur symphonique et noirceur metallique. Le chant black de Cypher Commander (quel pseudonyme !) n’est pas sans rappeler celui de Shagrath et ses narrations le sont tout autant. Le timbre est donc bien souvent criard et torturé, les riffs rapides mais conservent toujours une très forte dose de mélodicité, d’autant plus que les claviers sont constamment là pour rendre l’atmosphère plus grandiose encore. Pourtant, c’est une folie qui se dégage de la musique de Chaosweaver. Une folie créatrice qui tente des choses même si la recette n’est pas totalement nouvelle. Le piano, les ambiances, la narration…tout ceci forme un théâtre absurde et malsain qui rend l’immersion plus profonde encore ("A Requiem for a Lost Universe").
Néanmoins, le groupe sait parfois se faire plus direct et sans fioritures, traditionnel presque, comme sur "Crystal Blue" aux relents d’Arch Enemy, intronisant l’apport de samples électroniques apportant une colorisation délurée mais toujours ancrée dans une atmosphère définitivement folle et schizophrénique (l’ombre du grand Manson de l’époque plane).

Il serait cruel et erroné de croire que Chaosweaver n’est qu’un vulgaire patchwork de groupes actuels ou plus anciens, car la créativité et l’originalité dont faire preuve "Enter the Realm of the Doppelgänger" est à même de parfois déstabiliser un auditeur qui ne s’en plaindra (normalement) pas (encore faut-il rechercher des sensations nouvelles). La magnifique ouverture au piano de près de trois minutes intitulée "A Red Dawn Rises" est déjà une preuve de ne pas vouloir bêtement faire comme les autres, dans une optique plus proche du metal symphonique. Très filmique et poétique, cette introduction allie la douceur du piano à la mélancolie de nappes lointaines. Une narration évoquant inévitablement Christopher Lee (son empreinte dans le cinéma est si importante qu’il est impressionnant de remarquer le nombre d’artistes s’inspirant de son travail vocal) ouvre les portes de l’album avant que le furieux "Wings of Chaos" ne déferle. Guitares et batterie rapide, chant black, symphonie grandiloquentes, la scission entre les deux instants est nette et brutale. Le chant véhicule un flot constamment contradictoire d’émotions, et la multiplicité des timbres est une force incroyable dont joui Chaosweaver à merveille. Une chanteuse vient parfois poser sa voix dans cette déferlante, un break au piano se pose en plein milieu de deux plans rapides, un beat électronique surgit de nulle part…il est impossible de prévoir ce qui nous attend la seconde suivante. Encore une fois, sans être d’une originalité complète (la quasi-totalité des ingrédients sont connus, seule la recette change), les finlandais nous baladent et surprennent positivement par leur volonté, leur dextérité et leur savoir-faire musical.

Là où "The Great Cosmic Serpent" se penche vers une musicalité plus syncopée et moderne (l’influence de Xerath parait presque évidente), la longue pièce "Infected" est au contraire très mélodique et atmosphérique, passant par de multiples humeurs avant de se terminer. Débutant d’une lente et brumeuse nappe de claviers, une narration incantatoire raconte une histoire (à la manière des vieux Dimmu Borgir) avant qu’inéluctablement, les finnois ne libèrent leur haine et leur rage. Dans ce déferlement, on ne manquera pas d’entendre, de ci de là, des notes éparses de piano, des sonorités bizarroïdes et spatiales et des dizaines d’éléments incongrus mais enrichissant considérablement le spectre sonore. Il en sera de même pour "Ragnarök Sunset" qui se formera sur une base similaire quoique plus mélancolique, le chant féminin revenant d'entre les cieux.

Il n’y a objectivement que très peu de choses à reprocher à un tel album, mariant de façon aussi cohérente et maitrisée des styles si éloignés. On ne pourrait, en chipotant légèrement, que reprocher que les éléments, pris individuellement, ressemblent parfois à d’autres groupes, mais se serait faire preuve de mauvaise foi que de ne pas avouer que Chaosweaver dispose d’une personnalité propre et maladive. "Enter the Realm of the Doppelgänger" est un excellent album permettant de mettre en lumière un groupe fortement capable de très grande chose à l’avenir. Sans être ultime, ce second album est la porte d’entrée vers une reconnaissance méritée. De leur imagerie à leur son, en passant par leurs compositions, Chaosweaver est atypique. Laissez-vous mordre par son venin…il est probable que vous soyez tenté d’y retourner très vite…

5 Commentaires

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Molick - 27 Juillet 2012: Pas mieux !

Merci pour la chro, content que l'on parle de cet album ^^
NieNova - 27 Juillet 2012: J'ai adoré "Maelstorm of Black Light" mêlant orchestration et sonorité électronique. Et le reste de l'album est du même acabit. Assez surprenant venant d'un groupe qui m'était encore inconnu il y a 2 mois.

Merci pour la chro'.

Sinon pour le chant féminin, il me semble que c'est la même chanteuse que dans Diablerie (un groupe d'indus' finlandais)
Nodiva - 28 Juillet 2012: j'ai découvert ce groupe y a moins d'un mois, j'ai adorée les deux albums, je trouvais ça intéressant le mélange black indus sympho qui pour moi se mari plutôt bien.
Secrits - 04 Août 2012: Merci beaucoup pour cette découverte, ce groupe est fantastique. Très bon groupe dans le genre, tu as décris parfaitement l'album.
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