Vous connaissez le terme "Procrastination"?
Cela signifie qu'une personne remet systématiquement son travail ou sa tâche à accomplir au lendemain parce qu'il n'a pas envie de bosser parce qu'il n'en retire aucune satisfaction immédiate...Je peux vous dire que j'ai procrastiné pour cette chronique. Probablement parce que je suis pas un super-fan de cet album à vrai dire, mais en même temps suffit de voir la note accordée pour le comprendre.
Et là tout émerveillé que vous êtes par la sortie de cette chronique (Ou parce que
Skitsystem vous fait ch..., mais vous vous dites que vous n'avez que ça à faire de regarder ma chronique pour procrastiner...), vous vous demandez tous : "Mais c'est quoi le rapport entre la procrastination et
Enkel Resa till Rannstenen ?
J'y viens.
Après la sortie de Gra Varld et, je suppose, quelques tournées, soit 2 ans plus tard, la bande à Lindberg décide de rentrer au studio. Et là, c'est le drame :
Skitsystem n'a que 3 chansons d'écrites. Donc là, le groupe s'est dit que c'est peut-être le moment de se sortir les doigts du Q et paf, voilà qu'ils t'expédient 16 morceaux en vitesse, dont 12 feront partie de l'album intitulé "Un Simple Voyage vers la Gouttière".
Et le moins qu'on puisse dire sur cet album, c'est que la production donne un rendu plus "étouffé", qui permet de mettre en avant le tabassage en règle effectué par la batterie et les guitares. D'ailleurs cet album tabasse encore plus. On fait zéro concessions tout le long de l'opus (à part quelques rares passages, comme le début de Helvetesmarchen où on peut entendre un instant la basse, et juste la basse...). Et on fait parler les influences, ou plutôt l'Influence avec un grand I :
Nasum, voire même Miezsko lui-même (RIP) qui a sorti
Human 2.0 un an plus tôt et qui apparamment à énormément plu au Skit. Et ça s'entend dans la manière de gueuler d'Alex et Tomas et sont encore + difficiles à discerner, mais aussi une partie du riffing, qui reste quand même Crust-esque...
Bref, ça tabasse, ça tabasse...Ça tabasse toujours...Encore...Ah tiens là ça cogne, pour changer...Encore et encore du martelage, pas de temps mort ne serait-ce que quelques secondes, c'est juste de la violence brute qui finit par taper dans le vide au fur et à mesure que les morceaux défilent. Morceaux qui se démarquent seulement par le début de chaque chanson (roulement de batterie sur Den Yttersta Dagen, la basse sur Helvetesmarchen, la cymbale sur Förtärd Av Smarta, encore la basse sur Ursinnets Atervandsgrand, des samples sur Knytnäve, on gueule en Suédois sur Langst Nar Pa Sammhallsstegen et j'en passe...). Le reste c'est du Crust assez moyen, qui fait le job mais au bout d'un moment, on a l'impression d'écouter la même chose en boucle pendant presque une demi-heure. Ecoutes finissent souvent par un ou deux Dolipranes... Cet album c'est comme une femme du genre pipelette : sympa, intéressante, mais putain qu'est-ce qu'elle parle, mais elle parle... Les riffs accrochent autant qu'un pansement trempé dans l'eau, seule la batterie diversifie plus son jeu qu'auparavant. Le contraire de son petit frère, en somme. Mais bon, on a ce qu'on a, du Crust Punk, ne l'oublions pas, c'est pas le genre de musique le + varié et diversifié qui existe, et il fera quand même plaisir aux amateurs de la scène Suédoise. N'empêche qu'ils auraient pu faire un effort, les mecs...Morale de l'histoire : vite fait, ça veut rarement dire bien fait.
Rëgrëssion : le groupe régresse d'un ton et fait encore + bourrin que Gra Varld, mais bien qu'inspiré par
Nasum,
Enkel Resa till Rannstenen est fait à la va-vite et me fais parfois mal au crâne...A recommander essentiellement aux connaisseurs.
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