Tu es une personne sensible et aux oreilles délicates, qui ne goûte comme seule musique qu'au doux ruissellement du ruisseau et au tendre gazouillis de la mésange ? Tu es un être raffiné et d'une douceur laitière, qui n'apprécie que très modérément le monde de brutes dans lequel nous vivons, et préférant se réfugier dans de longues ballades solitaires dans de calmes et voluptueux jardins ? Tu as plus de 85 ans et une santé cardiaque fragile, mais avec des oreilles encore suffisamment bonnes pour que le moindre craquement d'escalier te refile un infarctus nécessitant hospitalisation immédiate ? Tu porte des jeans moule burnes, des t-shirts fluo, une crinière douteuse, et tu espère ardemment que la Tectonik revienne ? Tu vis en ermite dans une grotte afghane depuis 45 piges, en te laissant pousser la barbe comme ces charmants talibans ? Tu t'appelle Claude Guéant, et tu n'es qu'un gros con, aussi tolérant qu'un trve black métalleux et à l'esprit aussi ouvert que les cuisses d'une vierge effarouchée ? Alors, range tes sous péniblement gagnés à la sueur de ton front au Ministère de l'Intérieur ou au MacDo de ton bled, range tes oreilles, et barre toi vite te cacher dans ton placard, dans ton armoire, ou dans ta grotte afghane…
Black Bomb A is back, suckers ! Et va faire trembler les chaumières de France et de Navarre, garçonnet !
Les fumeurs de spliffs et ceux qui apprécient le bon gros son qui tâche et qui dépote, en revanche, apprécieront fort bien le dernier né des BBA… Et pourront constater la présence de deux nouveaux éléments au combo ; à savoir le bassiste Jacou (
Ultra Vomit ), qui remplace Etienne, et un certain Shaun Davidson (
Drive By Audio ), écossais de son état ( vous savez, ces rouquins qui portent des kilts et qui se biturent au sky pour oublier comment c'est dur de vivre dans un pays aussi merdique, avec des châteaux hantés, des lacs abritant des monstres et ou il pleut 345 jours par an ), venu remplacer Djag, (re)parti vers de nouveaux horizons. Trop heureux de pouvoir quitter sa grise et humide terre natale, et de pouvoir rejoindre notre belle et douce France, ou il fait si bon vivre, notre cher Shaun a donc rejoint le groupe, et rallié le pays de la Tour Eiffel, pile poil à temps pour la composition et l'enregistrement de ce nouvel opus, et bien sur, pour soutenir l'indéboulonnable Poun, présent depuis les débuts, lors des concerts et des tournées de promotion… BBA, donc, toujours là, toujours présent, mais avec un line-up assez différent des débuts désormais… Et le line-up n'est pas l'unique changement qui aura été opéré pour ce "
Enemies of the State ", quelque peu différent de ses prédécesseurs…
Sans aucun doute, l'album plaira grandement aux coreux, qui remarqueront un léger durcissement du ton avec ce nouvel album. L'entrée en matière sans fioritures " Come on
Down ", qui tape vite, juste et bien, donne d'emblée le ton. Le rythme sera soutenu et entraînant. "
Enemies of the State " est un album qui blaste férocement, peut-être le plus violent et le plus puissant album du groupe. Les lignes vocales claires de Poun ont quasiment disparues, ce qui réjouira sûrement les plus coreux d'entre nous, et l'ensemble sonne bien plus frontal que par le passé, même lorsque ce monstre d'Arno officiait encore au sein de la formation. Quelques blasts beats par-ci ( "
Pedal to the Metal ", "
Enemies of the State " ), des riffs mastocs limite thrashy par là ( " Fear " )… Même si les rythmiques Punk/HxC et ce sens du riff groovy demeurent, rarement on a pu sentir le groupe aussi influencé par le
Metal proprement dit, même si ce dernier a certes toujours tenu une place particulière dans la musique du combo. Un titre comme "
Pedal to the Metal ", par exemple, est un monstrueux condensé de rage et d'énergie metallique qui poutre sévère, et les refrains de morceaux comme "
Destruction " et " Fear " surtout dénotent, car peu habituels dans le registre des parisiens, et ou Poun démontre une fois encore ses capacités de chanteur caméléon, à l'aise dans toutes situations.
Du chant, parlons-en, le nouveau venu ne se démarque pas franchement dans cette catégorie. Si des nostalgiques comme moi regretteront toujours cette complémentarité exceptionnelle qu'avait le duo Poun/Arno à la grande époque des " Mary " et " Legalize Me ", Djag avait également des arguments, notamment sur "
From Chaos ", ou il avait fait de gros progrès depuis "
Human Bomb ". Mais là, l'écossais se fond dans le décor. Evoluant dans le même registre de voix que Poun, à savoir chant hurlé aigu, on ne le distingue absolument pas, et sa voix se confond avec celle de Poun. Mauvais point pour le groupe, qui, en mon sens, tient beaucoup justement sur la complémentarité vocale entre les deux chanteurs… Et puis, les résurgences Punk commencent à lasser quelque peu. Si on peut envisager de le pardonner pour un titre aussi endiablé que " Telling me
Lies ", un morceau comme " We Don't Care " rebute. De même, on peut regretter un certain classicisme de la part des 5 compères pour ce 5ème volet. Si "
Enemies of the State " est certes méchamment burné, il en reste pas moins assez académique par moments ( " Take Control " en est une preuve flagrante ). Les rares moments réellement inventifs sont cependant d'une grande classe. On pensera notamment à la basse bondissante de " No Way ", ou à la lente fin d' " Outro ". La palme revient sans conteste à l'excellent "
Hell on
Earth ", morceau de 8 minutes (!), qui mélange avec succès
Doom/HxC/Progressif, un résultat assez hybride et étrange venant de la part de la bombe noire, mais finalement pas mal du tout.
Après une quinzaine d'années à écumer le paysage du
Metal et du HxC français,
Black Bomb A à intégré qu'il était devenu une marque, un label, en plus d'être un simple groupe. Un œil fixé sur Lamb of
God et sur d'autres déssoudeurs yankees, l'autre fixé sur la concurrence, le groupe, tente de faire évoluer la recette qui à fait son succès et d'aller de l'avant, mais ne peut s'empêcher de jeter un œil derrière soi, le regard porté sur les glorieux groupes qui les ont forgé, mais aussi sur leur propre passé. Sauf qu'à force d'avancer en regardant derrière, on finit par ne plus avancer du tout, et le groupe, certes encourageant sur des titres innovants comme "
Hell on
Earth ", risque de s'enliser à trop avoir le cul assis entre 2 chaises. Ajoutons à cela un second chanteur pas vraiment intégré ( normal, il est écossais, et les écossais, ces sauvages, ne font aucun effort pour s'intégrer, c'est bien connu, quand on vous dit que toutes les civilisations ne se valent pas… ), et il apparaît que "
Enemies of the State ", bien que poutrant méchamment, laisse derrière lui un bilan en demi-teinte. Un album bien féroce malgré tout, qui cogne comme il se doit, et qui fera peur aux vieilles dames, aux petits enfants et aux hommes politiques austères, de quoi justifier ce titre d' "
Enemies of the State "…
Cet album possède une grosse faille qui est la disparition du duo grave-aigu qui était pourtant un atout majeur.
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