Comment dire la perplexité tout autant que l'engouement personnel suscités par cette sortie ?
D'un certain point de vue, ça peut paraître vite torché et faible en inspiration, et de l'autre, assez abouti dans la forme, l'intention et l'effet. Aussi, ce premier effort s'avère-t-il un peu bourrin tout autant que malin. Le fait que les quatre membres de ce projet soient issus de formations telles que
Primitive Man,
Khemmis,
Blood Incantation et
Spectral Voice n'est pas anodin, et explique au final assez bien le résultat.
Une réverb sur la voix, en mode cathédrale incendiée, un flux abrutissant de Death
Metal bas du front, mais pas de plafond, bien déterminé à se confronter à tous les murs qui se trouveraient sur son passage, un culot certain pour aller chercher au fond du caniveau une dernière bribe d'énergie dévastatrice, des clichés, des cris et des hurlements, des borborygmes passés aux effets...
Cinq ans après sa création, Black
Curse déboule avec ce premier opus à la surprenante puissance dévastatrice, et néanmoins familière, eu égard aux figures de style convoquées, à savoir celles du Death old school (mais pas que old) et d'autres telles que le Black
Metal période punk attitude de
Darkthrone. Une telle démarche peut sembler simpliste, mais un fait est là, "
Endless Wound" fout un (petit) coup de pied dans la fourmilière un peu tiède de l'industrie du
Metal, par son côté foutraque, "in your face" et délicieusement débonnaire.
Sales gosses ! Serait-on tenté de dire. Et si on ajoute à la tambouille des pincées doomesques sur "Enraptured by
Decay" et même une mini épopée tribale claustophobique, "
Lifeless Sanctum" , qui fait un peu figure d'interlude par sa durée, trop c'est trop, n'en jetez plus, la coupe est pleine !
Cela étant, la production est sèche et précise. Si on ajoute à ce bordel déglingué une qualité d'écriture qui se dévoile au fil des écoutes, il se pourrait bien que Black
Curse soit en lice pour le trophée du combo aussi adulé que détesté, ce dernier alliant une méchanceté forcenée, un côté rentre-dedans, à une forme d'intelligence sournoise dotée d'un savoir-faire surprenant et de lacunes tout aussi évidentes, pour le moment, telles que le manque d'accroches bien amenées.
On a été habitué à ce que ce genre d'agglomérat accouche plutôt d'une souris que...d'une montagne, et même si la montagne n'est pas encore en vue, loin s'en faut, à surveiller de près quand même... They are Black
Curse... and they play "Rock and Roll" et ça fait quand même plaisir ! (merci Lemmy pour l'inspiration).
Ta chro m'a donné envie d'aller jeter une oreille sur ce nouvel opus et après avoir écouté un p'tit peu, ça m'a l'air d'être bien foutu, avec des belles ambiances caverneuse. A approfondir grandement.
Pure révélation que cet album ! Ambiance caverneuse, violence à double-bride extrêmement maîtrisée!
Après des années d'errances le Death revient en force à l'exemple de Endless Wound. Une brutalité martiale (cette frappe de fûts!), des growls variés et (malicieusement) inspirés, une basse solide, des guitares puissantes tout autant que criardes, le tout dans un mixage homogène.
Black Curse est un des groupes qui sonne le glas de cette parenthèse revival par un énorme coup derrière la nuque !
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