Au sein de la scène Thrash
Metal on trouve parfois des albums que l'on peut considérer comme des ovnis tellement ils se distinguent des autres productions du même style.
C'est le cas de "
Endless War" de
Realm.
Ce groupe américain de Milwaukee (Wisconsin), formé en 1985 par les guitaristes Paul Laganowski et Takis Kinis, pratique un Thrash
Metal que l'on peut aisément définir comme technique au vu de la structure de ses morceaux qui peuvent être parfois très complexes (tout en gardant une cohésion).
Sorti en novembre 1988 sur le label Roadracer Records (filiale américaine de Roadrunner Records), c'est-à-dire à la fin d'une année riche en productions Thrash
Metal que ce soit avec les leaders du genre (
Anthrax,
Metallica,
Megadeth, et
Slayer), leurs dauphins (
Death Angel,
Flotsam And Jetsam,
Nuclear Assault, et
Testament), et de nouveaux groupes suivant leur trace (
Atrophy,
Forbidden, et Violence) qui, eux aussi, ont déboulé cette même année avec un excellent disque, c'était plus qu'évident que "
Endless War" allait se retrouver noyé au milieu de toutes ces sorties.
On peut également rajouter à cela une faible promotion de la part de son label et aussi le fait que le type de Thrash
Metal pratiqué par
Realm n'est pas des plus accessibles (plusieurs écoutes sont nécessaires pour assimiler ces titres de Thrash
Metal Technique ou Techno-Thrash
Metal).
D'ailleurs dès le premier morceau, l'éponyme "
Endless War", le ton est donné avec un titre rapide doté de parties de guitares complètements folles sur lesquelles se greffe la voix aux intonations suraiguës du chanteur Mark Antoni.
Ce dernier possède un timbre particulier et immédiatement reconnaissable, ce qui accentue la singularité du groupe.
Par contre, et c'est le revers de la médaille, ce type de voix peut tout aussi bien être apprécié que détesté !
Or vu son omniprésence tout au long de l'album, si vous faîtes partie de la seconde catégorie n'insistez pas car vous allez trouver ces parties vocales insupportables et resterez hermétiques à l'ensemble du disque.
Dans le cas contraire aucun problème, vous vous délecterez de ces formidables morceaux que sont les intenses "Slay
The Oppressor", "This House Is
Burning" et "Poisoned Minds" ainsi que, dans un registre heavy et épique, le superbe "
Eminence".
Certains titres tels que "
Fate's
Wind" et "
Root Of
Evil" sont composés de parties de guitares ultra techniques, d'autres comme "All Heads
Will Turn To
The Hunt" de refrains scandés que l'on vous rentre dans la tête a coups de marteau, sans oublier l'extrêmement rapide et extrêmement court (quarante six secondes) "Mang".
Realm se soumet également au phénomène de mode qui consiste pour, quasiment, tous les groupes de Thrash
Metal qui sortent un album à y inclure une reprise.
Pour
Realm le choix s'est porté sur "
Eleanor Rigby" de The Beatles.
Cette reprise est jouée tellement vite (le morceau ne dure qu'une minute cinquante huit secondes !) que malgré sa très bonne interprétation, on a tout de même l'impression que celle-ci est davantage une contrainte imposée par Roadracer Records aux membres du groupe qu'un véritable choix de leur part.
C'est avec le bonus track (uniquement disponible sur la version CD) "Theseus
And The
Minotaur" que se clôture "
Endless War", un disque qui, comme beaucoup d'autres, va rejoindre la liste des nombreux albums passés inaperçus malgré leurs indéniables qualités.
En 1990
Realm récidive en sortant un somptueux "
Suiciety" avant, comme un grand nombre de groupes de Speed/Thrash
Metal, Thrash
Metal, et Techno-Thrash
Metal, de jeter l'éponge faute de reconnaissance et de soutien de la part de leur label.
Acquis via ebay en grece, 1 sacré album que voici.
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