Liste des groupes Black Death Martriden Encounter the Monolith

La recherche de bonheur est selon beaucoup le but de la vie... Je ne saurais m'empêcher de citer une phrase du musicien Arthur Rubinstein qui disait à ce propos : "La plupart des hommes font du bonheur une condition. Mais le bonheur ne se rencontre que lorsqu'on ne pose pas de condition... Et les Américains de Martriden l'on bien compris... Effacez tout ce que vous avez pu ouïr dans votre pénible existence, reniez vos origines musicales et laissez vous portez par cet imposant monument autant au point de vu artistique que "physique" (les pistes sont d'une longueur non négligeable de 8 minutes... Pour le plus grand plaisir de nos écoutilles). Mais il n'en fallait pas moins pour ce "Encounter the Monolith".

Ce qui frappe d'entrée de jeu à l'écoute de cet album, c'est l'énergie malsaine dégagée par l'album... Quelque chose d'indescriptible mais qui en même temps parvient à vous faire voyager tout en douceur... Les riffs sont acerbes, violents, mais on retient de cette galette à la fin de l'audition une sorte de légèreté, comme si le dieu Eole lui même soufflait à travers ces stèles de granit que sont chacune de ces ivoireries sonores.
enfin... Trêve de flatterie et taillons un peu dans le lard...

L'album s'ouvre sur un déluge de guitares over-distordue que ne renierai pas le mordu de black métal tout droit venu du-pays-où-il-fait-pas-chaud-voire-même-où-il-fait-très-froid... Le rythme y est soutenu et les envolées propices à l'excitation de tout vos sens. Ne vous y méprenez pas. N'allez pas classer, ce serait une erreur, ce groupe dans le black, le death, le prog ou je ne sais encore autre quelle diablerie. Cet opus est un tout, un bloc taillé sur mesure dans le granit pour ravir un public en mal de sensation forte et, je pense, surtout en mal d'originalité ou de créativité... Artistiquement, nous avons affaire ici à une pointure dans le genre qui sait allier la rude et lourde distorsion des guitares et les douces flopées au clavier et au son clean des pelles à 6 cordes...

Après des débuts un peu hésitant avec leur premier album qui n'en annonçait pourtant pas moins vue leur volonté marquée de faire quelque chose qui ferait jaser le milieu comme si l***** Park se mettait à faire de la bonne musique (je ne tient pas à avoir de débouchés violents avec les fans de ce groupe, c'est pourquoi j'ai habillement dissimulé son patronyme, jugez vous même).
Bref, j'en étais où moi... Ah oui... Une entrée black donc... Mais bien vite la sauce monte et prend! Ce mélange si finement dosé vous donne parfois des vertiges, d'autres fois des montées d'adrénaline ou encore des poussées d'angoisse et de claustrophobie qui embellissent la chose lorsque sonne enfin la délivrance dans une avalanche de notes dantesque!

Cet album est clairement habité par le démon... Mais n'y voyez pas là l'œuvre du malin, mais DE malins... Avec ruse et dignité (ils ne sont pas tombés là où seraient allés moult groupes naïfs, dans la facilité) Car on assiste aussi ici à un bel exercice de style qui allie technicité guitaristique (sans pour autant parler de bran**-manche inutile) et réalisation musicale finement menée.
Les titres s'enchaînent et se laissent écouter avec une facilité presque déconcertante (voire déboussolante pour certaines) et quand arrive le dernier morceau, on se demande presque sur quelle planète sommes nous. Tel un extra terrestre musical, il vous transporte au temps... au temps...au temps de quoi déjà? Ça personne ne le sait...

Bien souvent on m'a compté des histoires lugubres et glauques, où l'album dont on me ventait les mérites, n'était pas, certes de mauvaise qualité, mais sentait vraiment, voire franchement, voire carrément le réchauffé, le déjà vu. Là on écoute quelque chose d'assez unique (certes les influences death sont assez présentes: Hypocrisy, The Abyss des lignes black dignes d'Immortal ou Windir) mais le mélange est savant et vous prend aux tripes!

Un vent de fraicheur souffle sur un metal qui s'essouffle... Sans aucune outrecuidance ni fioriture (hee oh! on fait pas dans la dentelle non plus... Rangez jupons et dentelle), Martriden (mauvais rêve en scandinave) nous offre non pas un cauchemar mais un rêve éveillé. A écouter et a réécouter...
Pour clore cette longue narration pompeuse et un peu lèche b**les (faut ce qu'il faut), parlons de cette magnifique pochette d'album...

Rarement j'ai vu d'aussi immonde pochette... Va p't-être falloir penser à virer le styliste (si on peut l'appeler comme ça avec un truc pareil) ou à en engager un!
Bon d'accord, la vie est chère, c'est la crise, mais tout de même les gars! Pas obligé de foutre toute les tunes dans la prod du disque et demander à un gosse de maternelle de faire le zoli dessin sur le devant! Imaginez un peu le délire:
-hey mec, ça y'est l'album est fini et prêt à être mis en rayon!
-heureusement, on a même plus de sous pour s'acheter des bières, même Will a du faire un emprunt à la banque pour s'acheter des cordes!
-au fait, la pochette de l'album?
-Et merde... j'avais zappé ça! Attends j'connais un mec qui peut nous faire ça grattos! Allo? oui! Comment tu vas? Tu peux me passer ta maman que j'lui demande si t'a pas un créneau à nous accorder cet aprem? merci...
Enfin vous voyez le genre... Le seul vrai bémol de cet album...
Sur cette petite note légère et acerbe, je vous le dit, cette platine est une gâterie que l'on se garde au frais pour le jour de Noël!

Note: 18,5/20